Le squat du Très Très Grand Cœur (TTGC) a ouvert fin septembre, au 31, rue du père Fabre à Montpellier. Après un report d’une semaine il passe en procès ce mercredi 26 octobre à 9H. Appel à rassemblement.
Le bâtiment est propriété de la SERM, entreprise d’économie mixte dirigée par la municipalité en charge des programmes d’urbanisme de la ville et notamment de l’opération dite « Grand Cœur ». Cette opération consiste très concrètement à inciter les propriétaires à réhabiliter leurs immeubles et à se substituer à eux s’ils ne le font pas. La SERM rachète donc ces bâtiments, les rénove puis les revend, en se vantant d’en conserver une part pour les organismes HLM. Au total on assiste à une recomposition sociale du centre-ville et les pauvres n’y ont plus leur place. Le quartier Figuerolles, connu pour son cosmopolitisme connaît ses dernières heures. Le tramway sera livré dans 6 mois. Les vendeurs à la sauvette, qui survivent en vendant de la menthe et divers objets seront bientôt pourchassés comme cela est annoncé explicitement dans le volet « sécurité » dudit projet « Grand Cœur » (« Des arrêtés interdisant la vente de boissons alcoolisées la nuit, la divagation des chiens, les ventes sauvages, la présence de population marginale. »)
Ainsi, dans le pâté de maison où se situe le squat, c’est près d’un immeuble sur deux qui sont concernés par l’opération, comme le montrent les documents fournis par la partie adverse en vue du procès. Certains de ces immeubles sont vides depuis bien longtemps et on sait que des dizaines d’appartements restent vides en attendant que l’ensemble de l’immeuble soit racheté. C’est le cas pour le TTGC: le rez-de-chaussée a été racheté en 2006 et l’étage seulement cet été. On se rend donc bien compte comment cette opération participe à la tension du marché immobilier qui empêche un nombre croissant de personnes de trouver un logement.
L’ouverture du squat est donc une nécessité immédiate pour une demi-douzaine de personnes vite rejointes par d’autres gens en galère, pour quelques jours ou de façon plus durable. Mais c’est aussi une façon de porter sur la place publique la question de la recomposition sociale et urbaine du centre-ville.
Repas de quartier, assemblées, projections sauvages dans la rue, magasin gratuit, infokiosque, ateliers divers et variés… La vie n’a pas attendu pour se mettre en place. Plus d’infos sur le site montpellier.squat.net avec le programme des activités, les tracts, les compte-rendus (il a encore fallu monter sur le toit pour empêcher l’expulsion sans procès). Et aussi des archives ajoutées pour raconter les anciennes aventures et bientôt, on l’espère, les actualités des autres squats montpelliérains!