Dès le 1er juin, malgré la crise sanitaire et sociale, les expulsions manu militari ont repris de plus belle dans la Seine-Saint-Denis et le département détient aujourd’hui le triste record du nombre d’expulsions.
Parmi les résidences dites « sociales » fournissant du « logement accompagné » aux travailleurs isolés, le plus souvent travailleurs immigrés ayant laissé leur famille au pays, les résidences Adoma de Pierrefitte issues de l’ancien foyer avenue Lénine détiennent le triste record du nombre d’expulsions.
Résidences anti-sociales, résidences surveillées sans aucun droit à la vie privée et familiale, imposant un confinement à vie dans de petits studios, c’est le vrai visage de la réalité Adoma.
Les premières victimes de cette violence sociale sont les résidents âgés, les malades, les handicapés, les résidents qui ont perdu pied… bref, les plus fragiles.
Les résidents âgés et retraités font des allers-retours entre le foyer de Pierrefitte (où ils résident depuis 40, 50 ans) et leur famille restée au village. Les malades, les handicapés eux aussi font des allers-retours, plutôt avec l’hôpital et souvent, ils s’enfoncent dans les problèmes administratifs, perdent leurs repères.
Pour tous, le foyer reste leur lieu de vie, là où ils ont leurs habitudes, leurs proches, un repère très fort.
Mais le règlement intérieur d’Adoma n’admet pas que les vieux résidents retraités et/ou malades vivent avec des proches qui deviennent alors des hébergés (interdit) et, quand ils sont en Afrique, qu’ils aient des remplaçants qui deviennent alors des suroccupants (interdit). Ces résidents sont expulsables puis expulsés. Voilà pour « l’accompagnement ».
La direction CDC-Habitat d’Adoma cherche à transformer son parc social en levier financier. Elle n’admet pas qu’un résident héberge chez lui son tuusé familial – une popote collective qui permet à un petit groupe de personnes de cuisiner et de manger ensemble. La direction CDC-Habitat d’Adoma bloque l’unique « salle polyvalente », refuse que le comité de résidents aient les clefs, gère des initiatives de formation, d’animation ou tout simplement de rencontres conviviales, de causeries. Pourtant toutes choses fortement conseillées pour des personnes isolées.
La règle d’Adoma, c’est de vivre SEUL, de cuisiner SEUL, de manger SEUL, chacun dans son studio et surtout sans venir en aide à ses compatriotes précarisés, sans-papiers ou sans logis. C’est le retour des foyers-prisons !
Nous allons entamer bientôt une campagne publique pour dénoncer la politique d’ADOMA et dire :
– STOP AUX EXPULSIONS POUR HÉBERGEMENT!
– RÉ-INTÉGRATION DES PERSONNES EXPULSÉES OU RELOGEMENT DANS DES CONDITIONS ACCEPTABLES !
– TITULARISATION DES REMPLAÇANTS DES RETRAITÉS PARTIS AU PAYS !
– DROIT AUX ALLER-RETOURS POUR LES RETRAITÉS !
– DROIT À LA VIE PRIVÉE ET FAMILIALE COMPLÈTE DANS DES RÉSIDENCES AVEC LES DROITS DE LOCATAIRES!
– CONVENTION PERMETTANT AU COMITE DE RÉSIDENTS DE FIXER L‘USAGE DES SALLES POLYVALENTES!
Pierrefitte, 27 juin 2021
Les comités de résidents des foyers Adoma de Pierrefitte, soutenus par le Copaf, la Coordination des foyers de la Plaine Commune, la LDH (Pierrefitte) le MRAP (Pierrefitte), le DAL…
Contacts : Copaf : 06 48 51 87 37 / Comité de résidents Dr Amzeleg : 06 18 69 52 05
[Publié le 2 juillet 2021 sur le site de l’UJFP.]