Avec l’essor de la musique électronique depuis les années 1990, de nouveaux styles musicaux tels que la techno et la house sont apparus, tout comme de nouvelles manières de faire la fête. Appelées «teufs» en français, ces réunions festives rassemblent divers individus rejetant la société actuelle et aspirant à un mode de vie alternatif.
De bon matin, entre deux caissons, se font encore entendre les basses profondes traversant les corps suant après de longues heures passées à se trémousser. Même pas 10 degrés dehors, une nuit de rave et pas très frais, les «teufeurs» ne sont pas prêts à trépasser. Les amoureux du beat ne se sont pas uniquement rassemblés pour «taper du pied». Il existe un lien fort entre la «teuf» et certaines revendications politiques.
La «teuf» est apparue dans les années 1990, en même temps que la techno et la house. Il s’agit d’une réunion festive dont la légalité est à géométrie variable. Allant du dub à l’hardcore en passant par l’acid, la trance ou encore la tribe, les styles musicaux de la «teuf» sont variés, mais toujours de l’ordre de la musique électronique.
Cette fête autogérée promeut également des valeurs de liberté et de partage, en raison de sa dimension clandestine – la location d’une «teuf» étant toujours secrète – son droit d’entrée régi par un principe de donation, mais également pour les personnes qui la composent. Les «travellers» ont la capacité d’organiser facilement des «raves» grâce à leur autonomie et leur «sound system» qu’ils peuvent poser n’importe où en un minimum de temps, tandis que les «teufeurs» se retrouvent pour créer une atmosphère conviviale, où chacun peut s’exprimer en étant soi-même.
Dans un contexte de crise sanitaire sans précédents, il est de plus en plus difficile de faire la fête ou de rencontrer des gens. En réaction à la politique de répression vis-à-vis des «teufs» ainsi qu’aux mesures anti-covid qui anéantissent le monde de la nuit et de la culture, ces fêtes se développent et se démocratisent, attirant un public de plus en plus divers et au désir exponentiel de liberté.
«La part de mystère qui auréole la fête est productrice de connivence entre les individus: le sentiment de partager ce « délit d’initiés » est fédérateur, tout comme d’ailleurs la consommation de drogues, pratique banalisée participant à l’ancrage d’une complicité entre les individus»
Sandy Queudrus, «La free-party. Le corps sous influence, ambiance, lieux et scansions», in Ethnologie française, 2002/3 (Vol. 32), pp. 521-527.
A travers les témoignages des acteurs de cette fête alternative, rendez-vous en lieux bien cachés et bien transpirants:
Psyche
Playlist:
Salut C’est Cool – Techno Toujours Pareil
Paul Seul – Gardez Vos Distances
999999999 – X0001000X
Sizzle x GoZio – POX
Jahbotaï Sound x Humble Tree Hifi – Love light
The Attic – Lhasa
Klangkuenstler – Untergang
Cut Killer – Nique La Police