Grenoble: retour sur l’ouverture avortée du 3 rue Moyrand le 30 avril 2022

//// NB : Ce communiqué ne représente la vision que d’une partie du groupe ; son contenu n’a pas fait consensus car certaines personnes le trouvaient trop simplifié – à l’exception de la phrase de conclusion ! Dans tous les cas, le meilleur moyen pour se faire une idée est d’en parler directement aux personnes qui étaient présentes. ////

Le samedi 30 avril dernier, à 9h du matin, une quarantaine de personnes sont entrées dans un bâtiment vide appartenant à la mairie, dans le quartier de la Bajatière à Grenoble, bâtiment déjà occupé depuis 48 heures par un petit groupe de personnes. L’objectif de cette occupation était d’ouvrir un nouveau squat d’activité, à la fois lieu de soutien aux luttes autonomes et anti-autoritaires, et centre social autogéré ouvert sur le quartier.

L’occupation en soi a été un succès. La police, prévenue par les voisin.es, n’a pas tenté d’expulser, se contentant de recevoir les preuves d’occupation, d’interroger le voisinage et de contrôler l’identité des premières personnes venues en soutien, avant de quitter les lieux à la mi-journée. Un dialogue s’est instauré avec la mairie, qui a pris acte de l’occupation et a déposé plainte. Des personnes venues en soutien se sont rassemblées devant le bâtiment, une cantine ayant été préparée pour l’occasion.

Néanmoins, malgré ces débuts encourageants, nous avons décidé de quitter le bâtiment, après de longues discussions, parfois conflictuelles, avec quelques membres d’associations voisines, actuellement en négociation avec la mairie pour l’usage de ce même bâtiment.

Cette décision de partir a été difficile à prendre et n’a pas fait l’unanimité ; des débats complexes ont animé et animent encore le groupe quant à la préparation de cette occupation en amont, le choix de partir le soir-même, et des sujets tels que notre ancrage territorial, la conflictualité avec quelques voisins aux comportement masculinistes, ou le manque de prise en compte du système de domination raciste dans nos actions. Si cette action avortée et ces débats houleux traduisent des dissensions, ils ne sont en aucun cas le signe d’une scission de notre groupe. Au contraire : nous revendiquons le doute et l’expérimentation dans nos actions. Cet événement et les discussions en cours nous enrichissent, nous enseignent et nous rendent plus fort.es pour les fois suivantes. Car nous croyons toujours en l’importance des squats et lieux autonomes, solidaires et anti-autoritaires, et réaffirmons notre volonté d’ouvrir de tels lieux.

Dans cette perspective, nous invitons à poursuivre les débats et la réflexion collective, à trouver de nouveaux lieux, et à les ouvrir !