Il était une fois un quartier populaire sur les hauteurs de Barcelone, que l’on appelait le Carmel ou Carmelo. Quartier où il y avait de nombreux squats, peu à peu chassés par les projets de quelques illustres personnages, afin d’intégrer ce quartier à la ville : une nouvelle ligne de metro…
Et les travaux débutèrent à grands renforts de pelleteuses, main d’oeuvre bon marché, et autres grues. En somme une histoire banale de bruits et de poussière à laquelle on est habitué dans la Barcelone actuelle.
Oui mais… le 27 janvier [2005] au matin, un bâtiment s’effondre, là où se creusait un tunnel pour le métro, laissant un trou de 30m de diamètres et profond de 35m. PLus de 1000 personnes sont expulsées le jour même, puis quelques jours plus tard 800 autres sont conviées à quitter leurs logements. Risques d’effondrements… Bin tiens diront certaines mauvaises langues, quand ils ont construit les voies souterraines de train sous les quartiers chics de Sarria, rien ne s’est écroulé, ni au Passeig de Gracia, genre de Champs Elysées de Barcelone… Mais ce ne sont que de mauvaises langues motivées par la rancoeur et la haine, le désir de persifler les faits et gestes de nos braves dirigeantEs.
Une crise politique sans pareille secoua alors la ville de Barcelone. La mairie de gauche (triparti : écolos-gauchistes (ICV), gauche indépendantiste catalane (ERC), socialistes catalans (PSC)) dut rendre des comptes, l’opposition de droite se démena. Le tunnel fut derrmé et des enquêtes menées. Des manifestations d’habitantEs du Carmel se déroulèrent demandant des comptes, des têtes aussi, mais qui ne tombèrent pas…
Au contraire, très vite le maire de Barcelone (PS) Joan Clos annonça un plan de modernisation du quartier prévoyant de nouvelles destructions, expulsions… en gros bruit et poussière mais cette fois-ci pour le bien des habitantEs. Certaines mauvaises langues diront, voilà un effondrement qui tombe à pic… et oui les plans étaient prêts, l’argent aussi pour redorer le blason d’un quartier en loque selon les dires de la mairie et de son armée d’architectes et conseillers en urbanisme plus avides les uns que les autres.
Pour calmer les esprits, réfrèner les plus révoltéEs, l’association de Voisins du Carmel a prêché la bonne parole de la mairie, annonçant des solutions provisoires, demandant d’être patientE et comprendre les cafouillages administratifs et politiques… en fait jouant son rôle d’organe pseudo-revendicatif, soumis aux directives émanant de la mairie barcelonaise.
Deux mois ont passé, et rien n’est fini. Ce cas constitue toujours une douloureuse épine dans le pied de la politique urbanistique de la mairie barcelonaise. Samedi dernier [5 mars 2005] une manifestation a eu lieu rassemblant plusieurs centaines de personnes demandant une solution juste et digne pour les habitantEs du Carmel. Un autre projet de tunnel pour le TGV dans le quartier de Clot est menacé par un début d’action collective des habitantEs demandant plus de transparence en ce qui concerne les travaux, et les mesures de contrôle et de sécurité.
Affaire à suivre…
fisti