Rassemblement contre l’expulsion d’un Squat à Thorigné Fouillard : Arrêté municipal d’Interdiction de manifestation et démesure policière
La commune de Thorigné s’est réveillée samedi matin dans une drôle d’atmosphère : des gendarmes partout, des contrôles à l’entrée de la ville, la mairie fermée et le PSIG unité d’élite spécialisée de la Gendarmerie nationale, qui sillonne les rues. Ces unités spécialisées dans la lutte contre la délinquance des zones dites sensibles sont particulièrement équipées et préparées. Mieux, il s’agissait ici du PSIG Sabre, un peloton fondé en 2016 suite aux attentats parisiens, pouvant etre déployé rapidement en soutien du GIGN… Ambiance…
En cause ? Un Rassemblement de soutien pour un squat appartenant à la ville, menacé d’expulsion. Rassemblement prévu devant la mairie pour exiger des solutions pour des familles risquant se faire mettre à la rue en plein hiver par une mairie zélée.
Mais samedi, la mairie préfère fermer, fuyant et laissant derrière elle des camions de gendarmes du PSIG et un simple papier scotché sur sa porte.
Un arrêté municipal : Interdiction de rassemblement et de manifestation pour le week-end.
Cet arrêté municipal plaqué là comme un mot d’absence louche et dont la faute d’orthographe un peu grossière dans le titre nous laisse comme un doute sur sa validité, mais qui est vite confirmé par ce qui nous attend en réel.
A peine rassemblé.es, un groupe de percussionnistes est vite ciblé, on vient nous faire du corps à corps et il nous faut nous accrocher toutes et tous ensemble pour éviter les contrôles d’identité. Ils menacent, nous tirent, nous volent des instruments et veulent trouver des noms, des responsables et nous faire taire.
Les slogans fusent, les tambours continuent et ça nous donne de la fougue, on se déplace vers l’église criant quelques slogans.
Y’a comme un parfum de scandale, les habitant.es de Thorigné et les personnes rejoignant le rassemblement viennent halluciner autour de ce qui s’apparente à une boule compacte de personnes costumées refusant ensemble les contrôles de police devant des gendarmes surarmés qui continuent d’essayer de tirer vers eux nos chères musicien.es. Après dispersion, c’est la course poursuite et jeux de cache-cache entre gendarmes mobiles et petits groupes de manifestant.es pour refuser ces contrôles dans des rues isolées pendant plus d’une heure.
La Mairie de Thorigné est décidément sans scrupules. Nous rappelons ici que l’huissier de cette procédure n’a jamais transmis aux squatteur.euses leur convocation au tribunal. Iels n’ont donc pas pu se défendre devant la justice. Nous rappelons que la trêve hivernale est un droit gagné que nous défendrons toujours avec force malgré ses récentes amputations.
L’absence d’organisateur formel pour ce rassemblement – qui semble justifier cette réaction disproportionnée et motiver leur désir incroyable à trouver des noms – vient juste témoigner d’une volonté populaire et sans forme à se mettre en mouvement contre toute forme d’injustice et d’inhumanité. Pour ne pas laisser ces élus, responsables municipaux, se comporter en propriétaire véreux dans le silence général, nous espérons avoir attiré quelques regards sur la situation.
Face à cela, la mairie de Thorigné Fouillard a choisi son style.
Mais nous savons nous adapter.
Et si samedi nous sommes venu.es avec des percussions aux influences brésiliennes,
Si nous devons revenir, ce sera avec du bon vieux punk grind core.
ACABisous.
[Publié le 21 décembre 2023 sur Expansive.]