Evacués du squat de Cachan : devenir des personnes placées en rétention
Paris, le 25 septembre 2006
Lors de l’évacuation du squat de Cachan, certaines personnes ont été arrêtées et placées en rétention. La Cimade fait le point sur leur situation actuelle.
A la suite de l’évacuation du squat de Cachan, le Ministère de l’Intérieur a annoncé que 49 personnes en situation irrégulière avaient été arrêtées sur les lieux et avaient vocation être reconduites dans leurs pays d’origine.
A ce jour, la Cimade a connaissance de 57 interpellations dont 18 postérieurement à l’évacuation soit aux abords du gymnase « belle image » soit ailleurs sur signalement policier.
Sur l’ensemble des interpellations 56 ont donné lieu à un placement en rétention.
– La seule personne interpellée qui n’a pas été placée en rétention était, en effet, titulaire d’un titre de séjour. Il s’agit de la personne contrôlée devant le gymnase et dont le contrôle a donné lieu aux échauffourées relatées dans les médias le mardi 20/09/06. Cette personne a par contre été déférée en comparution immédiate. Le juge correctionnel a prononcé la relaxe en reconnaissant qu’il y avait eu « provocations policières ».
– 5 autres personnes arrêtées ont été déférées. Elles l’ont été à l’issue de leur rétention administrative (32 jours). Elles ont été poursuivies pour infraction à la législation sur les étrangers.
– 2 d’entres elles ont d’ores et déjà été condamnées à une peine d’interdiction du territoire français de deux ans à titre principal. Elles ont fait appel de leur condamnation et sont aujourd’hui toujours au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, dans l’attente de leur expulsion.
– 2 autres, également poursuivies pour infraction à la législation sur les étrangers, sont en détention provisoire à la maison d’arrêt de Meaux en attendant leur jugement le 6 octobre prochain.
– Quant à la dernière, en l’état actuel de nos informations, nous ne savons pas où elle se trouve actuellement ni quel a été le verdict de la comparution immédiate.
Sur l’ensemble des personnes placées en rétention depuis l’évacuation :
37 ont retrouvé leur liberté sans pour autant voir leur séjour régularisé. 11 ont été reconduites à la frontière. 5 sont toujours en rétention administrative au centre du Mesnil-Amelot (au bout des pistes de l’aéroport CDG). 2 personnes parmi les 11 éloignées font état de certificats médicaux indiquant de mauvais traitement dûs à des violences par la Police d’Air aux Frontières.
Parmi les personnes blessées lors des échauffourées avec la police du 20/09/06, certaines ont sollicité un avocat, Maître Jean-Marie Biju-Duval, afin qu’il les conseille en vue de se porter partie civile et de déposer plainte contre les violences policières.