Calais : Contre l’éviction de l’African House, nous avons besoin de votre soutien !

Dimanche 6 juin 2010

L’’African House, la maison d’’environ 100 réfugiés africains à Calais, est menacée d’’expulsion et de démolition. Nous nous organisons pour résister à l’’expulsion – et mettre la répression à Calais au coeur de tous les débats. Dans un premier temps, les habitants de l’’African House ont subi les attaques policières, les coups, les gazages, le harcèlement et la détention arbitraire ! Maintenant, le gouvernement envisage de prendre leur dernier refuge. En accord avec les habitants de ce squat, Calais Migrant Solidarity lance une campagne afin de protéger ce lieu dans un esprit de solidarité.

Vous souhaitez avoir plus d’’informations sur les dernières nouvelles de Calais, allez sur calaismigrantsolidarity.wordpress.com.
Si vous souhaitez venir nous aider à Calais, vous êtes les bienvenus, mais S’’IL VOUS PLAÎT, n’’oubliez pas de nous contacter, prévenez-nous quand vous êtes sur le point d’’arriver et dites-nous combien de temps vous comptez rester.

Résumé des derniers jours :

Vendredi 4 juin, 11h30 : Le squat africain a été pillé et presque tout le monde a été arrêté. Toutes les couvertures et les effets personnels ont été confisqués. Les associations locales se sont mobilisées rapidement pour remplacer les couvertures et autres objets volés, et aussi organiser la défense juridique des occupants des squats. Les activistes No Borders préparent la résistance contre l’’éviction.

Mercredi 2 juin : plus de 20 camionnettes de CRS avec plus de 50 policiers sont arrivées à l’’African House. Deux traducteurs de la police en civile ont dit à un activiste britannique que les CRS avaient l’’intention d’’expulser le squat mercredi. Deux autres CRS ont marqué cette information sur un panneau et l’ont affichée sur le bâtiment qui doit être démoli au plus tard ce mois-ci. Tout au long de la journée, des ouvriers ont refixé les clôtures, fermant ainsi les « issues de secours » qui permettent aux migrants de fuir rapidement.

L’’expulsion est imminente. Si l’’expulsion se produit, de nombreux migrants risquent d’’être expulsés sans aucun procès équitable. Comme les brutalités policières contre les migrants sont monnaie courante à Calais, il est essentiel que des personnes viennent ici pour agir en tant que témoins de l’’activité de la police et afin de montrer leur soutien aux migrants.

Le propriétaire de l’African House est désormais l’EPF (Établissement Public Foncier), il s’agit d’une institution régionale en charge des travaux sur les bâtiments et sur les terrains pour le compte des collectivités publiques (communes, départements, régions, etc.).

L’African House est un squat dans une ancienne usine de Calais. Jusqu’à 100 personnes venant d’Afrique y vivent alors qu’ils essaient quotidiennement de traverser la Manche dans l’espoir d’avoir une vie meilleure au Royaume-Uni. Ils viennent de toute l’Afrique, mais surtout des nombreuses zones de guerres qui déchirent des pays comme le Soudan (principalement du Darfour), la Somalie, l’Éthiopie et l’Érythrée. Beaucoup ont vu leurs familles tuées, leurs maisons détruites, et/ou ont subi des tortures.

Ils viennent en Europe avec l’espoir d’avoir une nouvelle vie ! Cependant, à leur arrivée à Calais, ils sont accueillis par la violence et la répression de la police et des autres autorités. Toutes agissant sous les ordres des deux gouvernements britannique et français.

L’African House est victimes de descentes quasi quotidiennes de la vicieuse police antiémeute française (les CRS). Il arrive régulièrement que les policiers frappent les migrants avant de les arrêter. Ils détruisent aussi très régulièrement les lits de fortunes et les biens personnels. L’utilisation des produits chimiques tels que le gaz lacrymogène et le gaz au poivre est monnaie courante. On ne compte plus le nombre de pulvérisations de ces gaz dans les zones où les migrants s’installent pour dormir. D’autres personnes sont détenues sans inculpation ni jugement dans le centre de détention qui se situe à proximité de Coquelles. Ils sont constamment menacés de déportation.

Désormais, la police et la maire de Calais ont planifié d’enlever le peu qu’il reste à nos amis. La maire envisage d’expulser le squat et de détruire le bâtiment dans les prochains mois. Cela obligerait les migrants africains à dormir dans les rues et sous les ponts, lieux encore plus menacés par les attaques policières et ce, à toute heure de la journée.

Les habitants de l’African House ont besoin du soutien et de la solidarité des personnes vivant en France ainsi qu’au Royaume-Uni.

Joignez-vous à « Calais migrant solidarity » afin de montrer votre soutien aux réfugiés coincés à Calais, et de résister à l’expulsion du dernier abri qu’il leurs reste !

https://paris.indymedia.org/spip.php?article1690