Dijon: Programme bibliothèque, cinéma, etc. de l’espace autogéré des Tanneries, octobre 2010

Espace autogéré des Tanneries
Programme bibliothèque, cinéma, etc.


Octobre 2010

Version mise en page disponible sur:
http://tanneries.squat.net/documents/tanneries-bibli-oct2010-recto.pdf
http://tanneries.squat.net/documents/tanneries-bibli-oct2010-verso.pdf

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Un mot, tout d’abord, sur le chantier de cet été qui a permis de partager des histoires, des outils, des salsas ou encore des combativités victorieuses face à la police et à la préfecture pour soutenir des squatters rroms. Merci encore à toutes les personnes qui sont venues d’autres villes et contrées pour donner la main, et qui ont laissé de nouvelles créatures dans les lieux : un crocodile sur la façade, un sauna, un infokiosque mobile, une salle d’études ou un pan d’escalade (à noter, pour les grimpeurs et grimpeuses, que le pan d’escalade, fort de ses premières prises, est ouvert et accessible tous les mercredis aprem’, et plus suivant l’élan collectif !).

Les mercredis des Tanneries reprennent, avec des lectures et présentations de livres, des écoutes collectives, des bouffes et des projections. Le programme se constitue toujours collectivement, notamment lors des assemblées au début du mois, et chacun·e est invité·e à proposer des livres et films ou la confection d’un repas. Les assemblées ouvertes permettent de s’organiser ensemble pour les activités du lieu – potager, infokiosque, zone de gratuité, sérigraphie, bibliothèque, propositions de rencontres, réunions et ateliers – mais aussi de penser sa défense et les luttes politiques avec lesquelles nous nous solidarisons.

Or, les terrains de résistance sont nombreux, que ce soit face à la volonté assumée du maire de poursuivre la répression des Rroms, ou à l’élan sécuritaire étatique. Dernier exemple en date, qui nous touche évidemment tout particulièrement : la volonté de s’attaquer aux squats de toutes sortes, comme c’est également le cas aux Pays Bas, et de faire passer une loi qui permette d’expulser sans procédure en moins de 48h sur décision préfectorale… À ce sujet, et malgré l’expulsion de la Villa, les Tanneries comptent bien continuer à participer au « potager collectif des Lentillères » qui s’est constitué dans le quartier, après l’occupation de terres en mars dernier. Au-delà, nous souhaitons participer à ce qui dépassera les journées isolées de grève unitaire qui s’annoncent cet automne pour aider à créer une lame de fond face à la crise permanente du système capitaliste.

Parmi les évènements d’octobre, voir le programme complet des concerts et soirées sur l’agenda de BrassicaNigra:
http://www.brassicanigra.org/contributions/programme-automne-hiver-des-activites-du-potager-collectif-des-lentilleres.html

L’Espace autogéré des Tanneries accueillera :

– du 6 au 9 octobre, un festival de cinéma documentaire indépendant brésilien ;

– du 22 au 24 octobre, une rencontre francophone du réseau de luttes paysannes et pour l’accès à la terre « Reclaim The Fields » ;

– ainsi que le 30 octobre, l’une des traditionnelles boums de soutien au journal « Blabla », qui vient de sortir son onzième numéro !

Sur ce, au plaisir !

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MERCREDI 6 OCTOBRE
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18H – Écoute collective au potager
Déplacement exceptionnel au potager collectif (à 5 minutes des Tanneries, rond point des Lentillères), pour une écoute collective d’une interview sur les potagers collectifs de Saint-Herblain, vers Nantes : quelques hectares de vies et de légumes, collectivisés et autogérés depuis 1998 à partir d’une rencontre entre les mouvements sociaux nantais et des paysans en lutte de la région. Cette écoute sera suivie d’un repas partagé avec les récoltes de fin d’été et d’un point sur l’actualité du potager occupé dijonnais, dont l’expérience a été amorcée en mars dernier !

21H – Festival de films documentaires brésiliens
« De Pernambuco à Dijon, libérons les terres… »
L’édition dijonnaise du festival Nossas Novas s’ouvre sur un échange d’expériences autour de la réappropriation de terres inoccupées. Après les rencontres et discussions au potager collectif des Lentillères retour aux Tanneries, pour la projection de deux films sur les sans terres au Brésil, dans deux régions différentes, le Nordeste et le sud du pays :
· « Engenho Prado », de Telefone Colorido – 2003 – 30mn
· « Conquista », de Flavia Vilela & Felipe Hutter – 2006 – 58mn

MERCREDI 13 OCTOBRE
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17H – Écoutes collectives
Deux émissions radio & une petite discussion pour faire le point sur la répression des populations Rroms à Dijon et les solidarités possibles :
· « Rroms, squats et rumeurs », Basse Intensité (26/11/2008) sur Radio Galère, à propos de la situation des Rroms à Marseille.
· « La voix des Roms », Fréquence Paris Plurielle (07/09/2010), entretien avec Saïmir Mile, porte parole de « La voix des Rroms ».

19H – Assemblée de l’espace autogéré des Tanneries

21H – « Bil’in Habibti »
Documentaire de Shai Carmeli-Pollak – 2006 – 84mn
Le village palestininen de Bil’in est sur le point de voir la moitié de sa surface annexée par Israël. Les habitant·e·s du village décident de se lancer dans une lutte contre la construction de la barrière. Ce film relate la relation extraordinaire s’étant établie entre les villageois·es et Shai, le réalisateur, qui arrive sur place avec un groupe d’activistes israéliens solidaires des palestiniens, ainsi que le conflit croissant qu’il vit, en tant qu’ancien soldat, avec lui-même et avec l’ensemble de l’institution militaire.
La projection sera suivie d’un débat avec un activiste des « Anarchistes Contre le Mur », qui fera un panorama de la situation en Palestine, et parlera de son travail avec les jeunes prisonniers.

MERCREDI 20 OCTOBRE
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18H – « Gilles Deleuze & Felix Guattari, biographie croisée »
Éditions La Découverte, 2009.
Ce livre se fait le récit de la rencontre entre un philosophe et un psychanalyste qui vont bouleverser la pensée contemporaine et les approches politiques après 68. Guattari, formé dans les mouvements d’éducation populaire et dans les groupes dissidents du PC, a été un des piliers de La Borde, clinique psychiatrique expérimentale et du CERFI, un collectif de recherche autogéré.
Son oeuvre théorique commune avec Deleuze – « Mille plateaux », « L’Anti-Oedipe », « Qu’est-ce que la philosophie ? » – se met au service de leur combat contre le capitalisme et la psychanalyse, mais aussi de leur volonté de faire exploser les structures hiérarchiques, le militantisme sacrificiel et la spécialisation dans les organisations. Elle reflète un aller et retour intense entre des engagements collectifs concrets sur le terrain de la folie, des prisons, des mouvements autonomes en Italie ou ailleurs, et des inventions conceptuelles hybrides (« machines de guerres », « rhizomes », « révolutions moléculaires », « agencements »…) à même d’alimenter les mouvements et de leur donner des sens et visions stratégiques.
Reste que Felix et Gilles ont beau tordre le langage et les conventions philosophiques, leur écriture demeure bien casse-tête et élitiste, et si nous en sommes les héritiers à plus d’un titre, cet héritage demeure souvent fort cryptique. Le bouquin de François Dosse aide à rendre leur philosophie accessible, parce qu’il la relie sans cesse à une histoire. Nous proposons, à partir de là, de voir comment peuvent se mettre en place des interactions fécondes entre pensée critique et pratiques subversives.

21H – « La révolution du désir »
Documentaire de Alessandro Avellis (co-écrit avec Gabriele Ferluga), 2006.
La Révolution du désir est une exploration de la nébuleuse qui a donné vie aux mouvements de libération sexuelle en France (le Front Homosexuel d’Actions Révolutionnaires, le Mouvement de Libération des Femmes, etc.). C’est aussi une interrogation sur les contorsions d’un processus historique et sur le passage d’une révolte globale contre l’oppression patriarcale et capitaliste, à la normalisation des homosexuels ou des renfermements plus identitaires des terrains de lutte. Au travers des actions de commandos délirants et d’essais aux titres évocateurs (« Le rapport contre la normalité » ou « Trois milliards de pervers »), se tissent les portraits de partisans inconditionnels de la révolution du désir.

SAMEDI 23 OCTOBRE
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18H – « Reclaim The Fields » et résistance à Notre Dame des Landes
Apéro-rencontre ouvert !
À l’occasion de la rencontre francophone du réseau Reclaim The Fields, des paysan·ne·s en lutte et jardinier·e·s urbain·e·s de diverses régions vont se réunir à l’espace autogéré pendant deux jours. Cet apéro permettra d’échanger sur nos projets locaux, et sur des stratégies de résistance face à l’industrie agro-alimentaire. Des occupant·e·s de Notre Dame des Landes viendront aussi présenter ce qu’illes envisagent pour résister à l’implantation d’un nouvel aéroport près de Nantes et à la destruction de terres agricoles.

MERCREDI 27 OCTOBRE
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18H – « La nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier »
De Jacques Rancière, 1981.
1830. « La révolution » c’est 1789 et la République ; Proudhon n’est pas encore le premier anarchiste ; le prolétariat attend d’être révélé à lui-même par Karl Marx. Le mouvement ouvrier est en gestation, il mûrit dans les têtes des travailleurs & travailleuses sur leur temps de repos. Ce qui s’esquisse dans les rêves prolétaires, une religion nouvelle vient en promettre la réalisation terrestre : les prêtres de l’Église saint-simonienne prêchent sans relâche, cherchent des adeptes et des apôtres, et commencent à bâtir leur société d’amour. De la rencontre entre la secte et les aspirations ouvrières, reste un tas de documents, profession de foi ou correspondances de travailleurs/travailleuses lettré·e·s ou de bourgeois·es déclassé·e·s. Rancière nous raconte l’histoire d’un engagement politique, le cheminement d’une émancipation. Le travail, la prison, la condition féminine, le communisme, autant de thèmes et de questionnements qui s’ouvrent à travers ces témoignages d’une époque qui se cherche.

21H – « La commune (Paris, 1871) »
Film de Peter Watkins, 2000.
OVNI cinématographique et outil révolutionnaire, la Commune de Watkins est devenu une oeuvre culte, mise au placard par ses producteurs, dont Arte, et sauvée par ses acteurs, plus de deux cents personnes qui avaient pour la plupart participé aux grandes grèves de l’année 95, et aux mouvements de chômeurs, de sans-papiers, d’intermittent·e·s qui ont suivi jusqu’en 99, année de tournage du film. La commune fait l’objet depuis de diffusions publiques, précieuses mais trop rares dans divers lieux associatifs et cinémas indépendants… Ce film est aussi bien un récit historique bouillonnant sur 1871, une réflexion sur le rôle des médias, sur les tensions entre l’urgence, la guerre et les utopies qui se cherchent, et une recherche de perspectives pour les soulèvements d’aujourd’hui.

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Tous les mercredis à partir de 15h, l’espace autogéré ouvre sa bibliothèque, son infokiosque, sa zone de gratuité… et vous convie, à 18h, à des lectures, présentations et débats autour des ouvrages ci-mentionnés.

Ensuite, c’est apéro et auberge espagnole (chacun·e amène de quoi boire et manger – sans viande, svp), puis à partir de 21h, c’est ciné !

…sans oublier, chaque premier mercredi vers 19h, la « réu activités » de l’espace autogéré, moment de choix pour qui souhaite s’impliquer dans les projets existants ou amener de nouvelles idées !


Espace autogéré des Tanneries, 15-17, bd de Chicago, 21000 Dijon
http://tanneries.squat.net/
tél: 03 80 666 481