Communiqué du 12/4/2011
ce matin à sept heures, différentes unités antiémeutes et de groupes d’intervention ont procédé à l’expulsion de la Casa das Atochas. Deux personnes ont resisté sur son toit jusqu’à huit heures et demie, quand les forces de polices sont arrivées à leur niveau et ont pris le bâtiment. Ils ont été contrôlés mais n’ont pas été arrêtés. En ce moment ils détruisent les toits de la maison, éliminent ses fenêtres, etc. sans qu’il n’existe un ordre qui ait été approuvé par la mairie ni aucune protection pour les travailleurs qui font le sale travail. Ce soir à 20h nous appelons à une manifestation à l’Obélisque. De plus, le samedi 16 avril nous partirons en manifestation dès 18h depuis le Campo de Leña. Une expulsion, une autre Okkupation ! Dix, cent, mille centres sociaux !
Après l’incrédulité à laquelle nous avons été soumis-es ces dernières semaines, nous pensons qu’il s’agit de la meilleure daçon de communiquer sans intermédiaires et de manière directe avec la ville. Qu’illes puissent avoir des informations de première main sur le pourquoi de notre existence. Voici une série de points informatifs qui nous tiennent à coeur et que nous voulons transmettre :
1. Pourquoi squatter ? Par manque d’espaces dans lesquels mettre en place et faire vivre nos préoccupations sociales, culturelles et politiques, et dont nous avons besoin comme êtres humains, qui démontrent l’intérêt zéro des organismes gouvernementaux dans le développement de nos individualités et de nos collectifs.
2.Le droit à un logement digne. Nous ne sommes ni légalistes ni constitutionnalistes, la possibilité d’accéder à un logement digne et viable est simplement un droit ouvertement proclamé par le peuple. Dans cette ville, il y a près de 20.000 logements vides et laissés à l’abandon et à l’attente de profiter de la spéculation économique au service des puissant-e-s. Il nous est invraisemblable que soit protégé et considéré supérieur le droit de gagner 18 immeubles face à une occupation et la récupération d’une maison abandonnée.
3. Pourquoi occupons-nous une propriété de Pérez Paz, S.L.? En premier lieu nous aimerions démentir l’information déversée par ces individus dans les médias, qui prétendent être une petite entreprise familiale. Cette entreprise a essuyée plusieurs plaintes ouvertes et délits urbains dans la ville, particulièrement active dans les alentours d’Atocha et Monte Alto. Leur stratégies de mobbing immobilier sont connues, pour réussir à mettre à la rue les gens les plus démuni-e-s et les moins protégé-e-s (personnages âgées malades, etc.) et ainsi pouvoir spéculer sur leur logement, etc. De là vient le surnom de Rat par lequel les habitant-e-s des quartier d’Atocha et du dit Monte Alto l’ont baptisé, et cela bien avant que nous autres squatteur-euse-s n’arrivions.
4.Politique urbanistique et déshumanisation des quartiers. Il paraît incroyable que nous avalions toujours les mensonges de la mairie et des autres secteurs intéréssés par les stratégies d’urbanisation sociale ou de ce qui permet d’établir le développement de la vie des personnes habitant la ville.Quand la vérité est qu’il n’y a de politique que l’enrichissement personnel de quelques familles, qui depuis longtemps se répartissent les parts du gâteau. On comprend, par exemple, comment s’est construit Ángel Jove, supposément lié au trafique de drogue en Galice pendant 80 ans.
5.Alternative sociale et politique. Nous croyons fermement en la création d’alternatives socio-politiques par le bas, dans lesquelles les véritables protagonistes des décisions sur nos vies soient nous-mêmes. Par l’autogestion et des assemblées horizontales, de façon à nous réapproprier nos vies et futurs.
6.Contre-culture. Ces trois dernières années, un éventail d’activités se sont déroulées gratuitement dans le centre social. Retirant les couleurs des politiques opportunistes qui tout au long de l’histoire de la ville n’ont jamais montré le moindre intérêt dans la promotion et l’accroissement culturel libre des enfants, jeunes et vieux et qui, au contraire, ont mis un point d’honneur dans la création d’un modèle de ville et de citoyen-ne-s passifves, blasé-e-s et frustré-e-s.
7.Crise économique et effervescence immobilière. Nous ne sommes pas les seul-e-s à en parler. La crise financière actuelle découle de la spéculation sauvage dans les mains des propriétés immobilières et des entreprises de construction, qui ont permis l’émergence de bulles macro-économiques qui ne tarderaient pas à exploser, comme ça a été le cas. Où la Banque, consciente de cette situation non seulement n’a rien fait, mais en plus a donné son consentement total pour l’enrichissement sur notre dos. Et à présent que cette dynamique est terminée, c’est nous qui devons sauver les coupables de la crise à grands coups de coupes sociales, licenciements de masse et de grands etcéteras patronés par l’Europe.
8. Moyens de communication et manifestation du 11 décembre. Une fois de plus se manifeste la conduite du nommé quatrième pouvoir qui, au nom de l’État, peut conditionner à son gré l’opinion sous l’apparence de la vérité et de la liberté de l’information. Il paraît incroyable que deux mois après la manifestation organisée par la Casa de Atocha, ils continuent de répéter et de traiter de la marche avec une totale normalité, incluant les graffitis et l’attaque d’une banque, symbole et degré maximal de la situation économique merdique qui nous entoure.
9.État de bien-être et gaspillage. Nous devons faire une autocritique. Sans elle, il sera impossible de récupérer et endosser la société et son modèle économique. Ces vingt dernières années, nous avons vécu au-dessus de nos possibilités, encouragé-e-s par les idéaux de la globalisation néo-libérale et du libre commerce. Il était impossible de supporte plus de gaspillage : deux voitures (ou plus) par famille, un appartement dans le centre de la ville, la maison de la plage ou le collège des petit-e-s. Nous avons cru que le plus riche était celui qui avait le moins d’urgence et nous avons cru à un modèle issu du rêve américain, nous créant la nécessité de vivre au-delà de nos moyens et au-dessus de nos semblables.
10. Union, action, autogestion. Nous croyons en un monde dans lequel la gestion des ressources serait égalitaire, où tou-te-s ferions partie de tout, en symbiose avec notre entourage et en relation avec d’autres modèles d’autogestion, en entendant que la différence réside dans un modèle parfait de cohabitation.
Nous espérons sincèrement éclaircir quelques-uns des doutes qui pourraient surgir à propos de notre façon de vivre, voulant motiver celleux qui veulent apprendre et participer, parce que bien que tout paraisse terminé, tout cela n’est qu’à peine commencé.
Si un logement est un luxe, occuper est un droit.
Plus d’informations : http://www.casadasatochas.info/
Vidéo : http://vimeo.com/22285431
CSO Casa das Atochas