Vendredi 28 mai 2010
Après 8 mois d’occupation, de vie collective et d’activités, le squat La Pelle-Tueuse, 16 rue Jules Vallès à Grenoble, est expulsable à partir du 1er juin !
8 mois d’expériences collectives, de partages de récup’, de rencontres et d’accueil d’ami-es, de projections de films, de boums, de réunions plus ou moins sérieuses, de barbecue-party géantes, de zones de gratuité, de « guérilla potagère contre bulldozer », de petits-déjeuners sur le trottoir un matin d’hiver, de poneys qui courent dans les escaliers et de chats qui miaulent parce que y a plus à manger… D’ailleurs, on ne compte pas s’arrêter là, et on vous invite à une (probable) dernière soirée publique le dimanche 30 mai : mieux qu’à la télé… c’est le « lesbociné » ! 19H : bar-bouffe, 20h : projection d’un court-métrage surprise et du film « Unveiled ». Plus d’infos ici.
A partir du mardi 1er juin donc (date à partir de laquelle, suite à une dernière magouille de l’huissier, Me Langlois, le « recours à la force publique » a été accordé), les flics peuvent intervenir à tout moment pour procéder à l’expulsion, et parions qu’illes ne tarderont pas… Après 8 mois de vie, cette grande et belle maison va donc laisser place à un triste terrain vague, puis, plus tard, à une résidence « étudiante »* blanche, carrée, et moche… La logique d’aseptisation de la ville poursuit son cours, pour le plus grand bonheur des investisseur-euses privé-es comme des décideur-euses public-ques…
Mais ce ne sont certainement pas les huissiers ni leurs flics qui nous arrêteront, et nous continuerons, ici ou ailleurs, à ouvrir des lieux de vie autonomes, à expérimenter des formes concrètes de solidarité collective, et à faire pousser des potagers partout où illes veulent faire passer des bulldozers !
Contre toutes les expulsions, pour la réappropriation de nos vi-ll-es !
Une expulsion, dix ouvertures !
La Pelle-Tueuse
* Plus exactement, une résidence soumise au dispositif dit « loi Scellier », qui consiste à donner de l’argent aux propriétaires qui acceptent de louer à des étudiant-es. C’est ça le logement social du XXIe siècle : financer les propriétaires, plutôt qu’aider les locataires ou baisser les loyers !