A Grenoble, un procès contre la liberté de manifester.
Mobilisons-nous contre l’arbitraire du système judiciaire.
Mercredi 21 janvier 2004, lors d’une manifestation devant la Préfecture de Grenoble pour protester contre l’expulsion du squat de la Flibustière, 7 personnes ont été arrêtées.
Ce rassemblement dénonçait la politique de la Préfecture de l’Isère qui n’hésite pas à expulser en hiver, et s’opposait à toutes les expulsions. 4 femmes s’étaient enchaînées au porte-drapeau pendant qu’une quarantaine de personnes munies de banderoles et de tracts scandaient des slogans. Très vite les forces de l’ordre sont arrivées sur les lieux et ont violemment détaché puis arrêté les personnes enchaînées. Les autres manifestant-e-s ont été repoussé-e-s et trois d’entre elles/eux se sont fait arbitrairement arrêter.
Ces 7 manifestant-e-s interpellé-e-s sont convoqué-e-s devant le Tribunal le 6 décembre prochain à 16h et sont accusé-e-s, pour les personnes enchaînées « d’organisation de manifestation illicite » et pour les trois autres « d’avoir continué à participer volontairement à un attroupement après les sommations. »
Ces chefs d’inculpation font référence à des articles du code pénal très rarement appliqués sauf à des périodes bien précises comme pour réprimer les manifestations pour le droit à l’avortement dans les années 1970.
Ce n’est donc pas anodin de les voir ressurgir aujourd’hui à l’encontre des plus précaires comme contre les squatteureuses à Grenoble ou des sans-papiers à Lille.
Utiliser ces articles du code pénal, c’est implicitement remettre en question la liberté de manifester, de protester, donc de s’exprimer.
Ces inculpations montrent bien que tout est déjà en place dans la loi française pour pouvoir criminaliser efficacement toute forme de contestation. Ces évènements sinscrivent logiquement dans un contexte sécuritaire mis en place depuis plusieurs années par les gouvernements de droite comme de gauche.
Il est important de ne pas laisser le système judiciaire utiliser impunément ces lois. Cest pourquoi nous nous organisons collectivement pour assurer une défense juridique efficace et être solidaire des inculpé-e-s qui risquent des amendes et du sursis.
pour contacter le comité de soutien aux inculpé-e-s :
nebuleuse [at] no-log [point] org
Rendez-vous lundi 6 décembre 2004 à partir de 16h devant le tribunal de grande instance de Grenoble pour soutenir les personnes inculpées.
+ à partir de 20h, bal folk avec les Patates sound système au Chapitonom, 4 traverse des 400 couverts, Grenoble.
Entrée prix libre en soutien aux inculpé-e-s.