Lundi 24 octobre 2005, trente à quarante personnes se sont pointées au Conseil Municipal de la Mairie de Grenoble (ce qui fait que c’était plein à craquer, vu que les places hors-élu-e-s sont limitées). En gros, pour gueuler suite aux expulsions qui se succèdent depuis début juillet (Résistor, la Boum, la Kanaille, les 400 Couverts, la Clé d’Or, le 10 rue des Bergers, le 106 rue des Alliés, sans parler des expulsé-e-s qui sont passé-e-s inaperçu-e-s – et il y en a). Les élu-e-s n’en ayant, comme de bien entendu, rien à foutre… quelques personnes se sont permis de dégueuler leur rage en plein Conseil Municipal.
Ci-dessous, une contrib’ anonyme publiée sur Indymedia-Grenoble, et une dépêche de l’AFP publiée sur le site du Monde. Un article gerbant a également été publié dans le Dauphiné Libéré le lendemain (dans Libé, aussi, etc.) ; TéléGrenoble, nouvelle télé locale (de merde) en a parlé le jour même en disant « ce n’était sûrement pas le meilleur moyen de se faire entendre ». En attendant, tout le monde en parle…
Un conseil municipal à vomir debout
Indymedia-Grenoble / 24 oct. 2005 / anonyme
Le conseil municipal mensuel de la ville de grenoble a quelque peu été perturbé ce lundi 24 octobre.
En effet, alors que le maire, Michel Destot, venait d’ouvrir la séance, il fut interpellé par une personne du public lui posant plusieurs questions :
– Comment se fait il qu’il y ait des expulsions illégales à Grenoble (voir les expulsions récentes du 10 rue des Bergers et du 106 rue des allié-e-s)?
– Ca vous amuse de nous envoyer vos chiens avec fusils à pompe et flash-balls à chaque fois?
Cette intervention fut appuyée par des approbations d’une trentaine de personnes du public dont certaines s’exclamèrent que la politique de la mairie de Grenoble les faisait vomir.
Dans le désir d’appuyer ces propos, 5 d’entre elles passèrent aux actes et posèrent chacune une grosse gerbe en plein milieu du conseil municipal devant l’ensemble des élu-e-s dégoûté-e-s.
Après une interruption de séance, Michel reprit la parole et s’indigna de cette action « anti-démocratique » et non justifiée vu que les expulsions s’étaient déroulées dans le calme et sans violence et qu’il y aurait bientôt de vrais logements sociaux à la place de ces bâtiments vides. Les quelques personnes encore présentes dans le public lui ont alors rappelé que des fusils à pompe et des flashs balls étaient loin d’être les symbôles de la non-violence et que des expulsions illégales n’étaient pas non plus très dignes d’une démocratie. Elles sont ensuite sorties, laissant les élu-e-s s’indigner et s’auto persuader qu’on a encore besoin d’eux pour gérer la ville.
Il n’y a pas à douter que les échos médiatiques risquent d’être particulièrement méprisants pour ces « squatteurs qui ne respectent rien » mais en tous cas c’était vraiment un beau moment, refletant à merveille l’impossibilité du dialogue entre des élu-e-s n’ayant pour unique ambition que d’être réélu-e-s aux prochaines élections et des squatteur-euse-s voulant changer la ville et la vie.
Grenoble: des squatteurs expulsés vomissent dans la salle du conseil municipal
AFP / 24 oct. 2005
Une dizaine de squatteurs, expulsés en fin de semaine d’un immeuble occupé illégalement à Grenoble, ont protesté en occupant les rangs du public lundi, dès le début d’un conseil municipal de la ville et en se faisant vomir avec leurs doigts, a-t-on appris auprès d’un élu.
Les perturbateurs ont été immédiatement expulsés. La séance a été interrompue 15 minutes le temps que la salle soit nettoyée.
Le bâtiment occupé par les squatteurs doit être détruit pour laisser place à un immeuble de logement social, a indiqué la mairie.