Modena (Italie): Quelques nouvelles du squat Libera…

5 juin 2008

La fète de l’autogestion et de l’autoproduction, fin juin, est annulée.

Des nouvelles du squat Libera, une ancienne ferme a Marzaglia, à 3 km de Modena, Italie du nord, 500 km de Grenoble. Des mauvaises, et des bonnes : la répression et les dégats environnementaux se précisent, mais au cours des dernières années, Libera a pensé la résistance en terme de solidarités aux niveaux local, régional et international. Le récit de l’annulation de cette fête sera l’occasion d’un état des lieux anarchiste-libertaire (Libera s’autonomme « espace anarchiste-libertaire ») sur la localité.

On se souvient des Fêtes de la Réalité Autogérée, rencontres estivales, épisodiques, et tournantes initiées et rendues possibles par la réalisation fluctuante d’un organe de communication, infos et reflex, qui concerne plus d’une trentaine de lieux à la campagne (+ nomades) : les contributions des différents lieux sont photocopiées (oui, vous avez bien lu, le CIR, correspondances et informations rurales, est en papier, des feuilles A4 agrafées, sans mise en page ni besoin d’ordi ou d’accès internet!) et compilées dans un bulletin plusieurs fois par an. Ces lieux partagent un intérèt pour les thèmes de l’anarchie, de l’autogestion, de l’autoproduction, du fonctionnement sans argent, des methodes de cultures naturelles, de l’autonomie par rapport aux media…

Dans cet esprit et cette continuité, Libera proposait d’organiser, avec l’USI Modena et le groupe Rivolizio, habituels complices, la rencontre de plusieurs jours en question. L’USI Modena (Union Synd. Ital.-Assoc. Internationale des Trav.) : « Solidarité avec Libera : comme on l’a déjà écrit sur ce journal (la bandiera degli sfruttati), l’USI est crée à Modène en 1912 et compte en 1913 déjà quatorze milles inscrits, puis a fermé pendant le fascisme, pour n’ètre recrée que récemment, de l’initiative de quelques militants de l’Espace Social Libera. C’est ce qui motive toute la section de l’USI de Modena a se ranger à côté de Libera dans la lutte contre l’autodrome, lutte que soutient aussi l’USI au niveau national (journal Lotta di Classe). C’est pour ca qu’on vous donne des nouvelles ici de ce qui s’est passé [….] ».

Le groupe anarchiste « Rivoluzio Gilioli nait, comme proposé dans une discussion venue a Libera, en avril 2006, en raison de l’éventualité d’une expulsion du centre social par la mairie, pour la continuité anarchiste des débats et actions, pour trouver un local en centre-ville, pour avoir un lieu de discussions et d’élaborations d’idées qui se différencie des assemblées de Libera, trop liées a des problèmes concrets et quotidiens du squat, et enfin pour encore créer des moments agrégatifs de subversion sociale en comptant que bien d’autres encore sauront offrir aux anarchiste des bonnes nouvelles. »

Début 2008, l’Espace social anarchiste Rivoluzio ouvre dans la campagne de San Prospero, à 18 km de Modena. Il doit accueillir la rencontre de fin juin mais est expulsé : lundi 19 mai 2008 à 8h00 du matin les forces du désordre se présentent : une cinquantaine de policiers, gendarmes et digos (police politique) forcent le portail et enfoncent la porte d’entrée. Une fois entrés ils procèdent au saccages habituels. Un occupant réussit a sortir sur le toit, suivi par deux gendarmes qui le forcent à descendre de façon dangereuse. Une autre personne est tout de suite sortie pour aller téléphoner aux compagnes et compagnons qui ont accouru. Mais tous-tes les occupant-es avaient déjà été jeté dehors. La chienne et ses dix chiot-es n’ont pas été touchées, même si ils ont été menacé du chenil. Après avoir laissé le temps de sortir les affaires, et malgré la pression continuelle, ils ont commencés a murer l’entrée avec l’aide des vendus du Centre de Recherche Agronomique, propriétaire des lieux. Après quasiment trois mois d’activité politique et sociale, cette maison redevenait un monument a l’inutilité. Et la fète aurait donc lieu a Libera, comme cela s’était déjà passé… mais le lundi 26 mai le conseil municipal approuve le plan détaillé de l’autodrome de Marzaglia, exécutif après 60 jours. L’expulsion de Libera et la construction de l’autodrome semblent imminentes même si les associations écologiques et quelques citoyens de Marzaglia recourent au tribunal administratif régional. Toujours plus d’associations et de citoyens prennent position contre l’autodrome et cela ouvre une fracture jusqu’à l’intérieur du Parti Démocrate (gauche). « On peut dire qu’une grande partie de la ville est avec nous. Alors nous vous invitons a créer avec nous le cortège du 14 juin 2008, pour communiquer en ville cette solidarité. Il s’agira d’un cortège communicatif, coloré, créatif et déterminé. Le soir, grand concert au stade de Modena. Qui veut nous aider peut diffuser les informations à ses propres contacts, nous aider le jour de la manif… »

Même s’ils ont dû laisser de coté la prochaine fète de l’autogestion, les habitant-es ont donc de bonnes raisons de croire que, quel que soit l’avenir du lieu lui-mème, l’aventure continuera. Solidarité!

(d’après des communications de Libera et des groupes cités)

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