Jeudi 8 avril 2010
Montpellier, La Crève :
pas de nouvelles, mauvaise nouvelle…
ils ont eu la crève… mais on restera des crevards…
Mercredi 17 mars, la St-Patrick est fêtée dignement à Montpellier, comme un peu partout ailleurs. Mobilisant les forces de l’ordre en nombre pour « assurer la sécurité », nous supposons être tranquilles le jour suivant… Grossière erreur…
18 mars
Le lendemain matin, 7h du mat, une trentaine de flics débarquent en mode vénèrs, nombreux, et vite fait bien fait (on est huit ce matin là).
Arrivant comme la dernière fois* par le balcon donnant sur la cuisine, ils mettent 10 bonnes minutes à défoncer nos trop maigres barricades…
Les copains montent sur le toit, nous pas le temps… Les flics nous disent de descendre après contrôle d’identité mais une fois en bas, le premier à passer la porte se fait taper à terre, téléphone explosé en prime… On peut donc appeler personne dans l’instant…
Là haut, les flics (pas une brigade formée pour intervenir sur des toits) défoncent les barricades par le balcon, ils essaient de défoncer le plafond au niveau de la trappe menant au toit mais n’arrivent pas à l’ouvrir, du coup quand ils accèdent finalement sur le toit ils sont bien remontés… Les copains se font choper là haut, manquant de tomber du toit, la tête contre les tuiles, gueules en sang…
Menottes aux poignets (un keuf: « on leur menotte les pieds aussi? »), ils les font descendre au salon… 2 copains enfermés dans une pièce avec 3 keufs, se font frapper gratis… Genre: « ha c’est toi qu’insultais nos mères l’autre fois », « Alors, c’est qui qu’a gagné, là? »… Bref, règlement de comptes de collégiens…
Finalement tout le monde descend et sort au compte goutte, ils nous laissent même récupérer quelques affaires. Personne en garde à vue, circulez, il s’est rien passé…
Faisant faire le tour du pâté de maison aux passants, et ne laissant passer les voitures qu’entre chaque phase de l’intervention, il n’y a eu aucun témoin.
Pour France3 et Midi Libre, tout s’est passé sans incident, petit plan des maçons en train de murer la cuisine.
Trop fatigués pour réagir, on a dormi pendant 3 jours, et pris le temps de panser nos blessures.
Les copains trop loin à ce moment là, personne avec l’envie d’écrire, de raconter, de dénoncer…
Mieux vaut tard que jamais, voilà ce court récit. Les crevards prennent des vacances, moi-même je vous écris de loin.
A Montpellier, les flics la jouent perso avec nous, on attend une énergie nouvelle pour recréer, réouvrir, re-agir…
*Le 2 février, ils ont fait monter l’huissier par l’échelle pour nous remettre les assignations au procès.
lacrevesalope at laposte point net