Paris: Réponse au communiqué de la maire du 12ème arrondissement suite à l’expulsion du squat de la cité Debergue

Voici un communiqué de la maire du 12ème arrondissement de Paris, Michèle Blumenthal, sur l’expulsion du squat de la cité Debergue et les actions qui l’ont suivie…

Ce communiqué est un tissu de mensonges, et c’est entre autres à ce titre qu’il est intéressant. Les pouvoirs locaux ne se refusent rien en termes de « communication ».

La maire fait un amalgame entre les squatteureuses et tou-te-s celles et ceux qui se sont mobilisées face à ce type d’expulsion et qui se sont exprimées par différentes actions et communiqués (manif sauvage, tags, tensions devant le squat démuré puis remuré le 18 février, divers textes, action du 25 février, fausse lettre de la mairie, etc.).

La maire fait un amalgame entre les squatteureuses et leurs ami-e-s solidaires (bientôt on va nous dire que la manif sauvage, les poubelles et autre mobilier urbain renversés sur les routes pendant que les squatteureuses étaient au commissariat suite à l’expulsion étaient le fait de ces mêmes squatteureuses…) pour ce qui est des diverses actions de protestation contre les expulsions (tensions devant le squat démuré puis remuré le 18 février, action du 25 février, fausse lettre de la mairie, etc.).

Le 25 février, contrairement à ce que dit la maire, personne n’a pris de coup. D’ailleurs, y’avait-il des élus sur place ?

Le 17 février, au moment de l’expulsion, le squat était ouvert depuis près d’une semaine. Quoi qu’en disent les rapports des vigiles de la sécurité de la mairie et des « forces de l’ordre »… Cette expulsion a eu lieu sans aucune décision exécutoire du Tribunal de Grande Instance. Elle est « illégale ». Mais le jour où ceux qui édictent les lois (pourtant déjà Bien en leur faveur) les respecteront, ça se saura !

L’immeuble occupé était loin d’être insalubre. Vide depuis de longues années, il restait dans un état bien meilleur qu’un paquet de logements pour lesquels il faut payer un loyer… Bien sûr, depuis l’expulsion, escaliers, planchers et toiture ont été détruits. Pour justifier l’insalubrité ? Ou pour empêcher toute possibilité de réoccupation…

Pour ce qui est du papier à en-tête de la Mairie du 12ème, la maire accuse sans aucune preuve les squatteureuses de l’avoir dérobé, alors qu’il est si facile de se procurer une lettre de la Mairie et de la scanner, ou encore de la créer de toutes pièces à l’aide d’un logiciel informatique. Et s’il y avait des « traîtres » au sein de la social-démocratie locale ?

En bref, quand la maire nous parle de « comportements irresponsables et violents », on se demande qui en est réellement victime… Il serait « irresponsable et violent » de ne rien faire, tandis que les pouvoirs publics (de gauche comme de droite) font expulser partout en plein hiver des gens, avec l’aide bienveillante de la Justice et des Préfectures !

Il y a des maisons vides, occupons-les !
Sus aux expulseurs !

Don Diego de la Vega (éternel soutien des opprimé-e-s)

Sur cette histoire, lisez sur Squat!Net:
– Expulsion à l’arrache d’un squat récemment ouvert cité Debergue dans le 12ème arrondissement
http://squat.net/fr/news/paris180205.html
– Fort déploiement policier et échauffourées lors du re-murage de l’immeuble expulsé hier cité Debergue
http://squat.net/fr/news/parisa180205.html
– Compte-rendu d’une action contre les expulsions
http://squat.net/fr/news/paris250205.html

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http://www.mairie12.paris.fr/index.php/mairie12/article.php?id=4303

Communiqué de Michèle Blumenthal

Retrouvez la déclaration de Michèle Blumenthal, suite à l’incident survenu le 25 février dernier à la mairie du 12e.

Vendredi 25 février 2005

Ce vendredi 25 février à 15h30, plusieurs individus ont pénétré dans le hall de la Mairie du 12ème arrondissement et y ont déversé des dizaines de kilos de gravats.

Je condamne avec la plus grande fermeté cet acte de vandalisme, qui au-delà de son intention violente, aurait pu blesser gravement des Parisiens, particulièrement nombreux à cette heure à la Mairie.

Par ailleurs, les vandales ont saccagé une maquette du quartier Reuilly exposée dans le hall et d’une valeur supérieure à 10 000 €.

Dans la confusion qui s’est ensuivie, un élu du 12ème arrondissement a été frappé.

Selon le communiqué de presse qu’ils ont abandonné dans le hall, cet acte de vandalisme se voulait « une action de protestation contre les expulsions de squats », et plus particulièrement contre celle qui est intervenue le jeudi 17 février dernier au 1, cité Debergue.

Je tiens à rétablir la véracité des faits.

Le jeudi 17 février, sur la base du rapport établi par la société de sécurité chargée par la Ville de Paris de la surveillance des immeubles municipaux, la Direction du Logement et de l’Habitat a fait procéder par les forces de l’ordre à l’évacuation d’un squat au 1, Cité Debergue, dont le rapport établissait que son installation datait de moins de 48 heures.

Cet îlot, constitué d’un vaste terrain en friche et d’immeubles insalubres, doit faire l’objet d’un projet majeur de la mandature avec création de 35 logements sociaux et d’un jardin public de 6 300 m2. Cette réalisation, attendue depuis plusieurs années par les habitants du quartier, commencera dans les semaines à venir.

Le lendemain matin, cinq individus se sont introduits par la force dans les bureaux de mon cabinet, y subtilisant au passage du papier à en-tête de la Mairie du 12ème.

Ils ont alors réclamé les quelques objets et denrées qu’ils avaient laissés dans les lieux.

Les élus présents et moi-même avons souhaité que chacun puisse récupérer ses affaires, ce qui a été fait dans l’après-midi, avant murage des lieux. A cette occasion, un groupe d’une trentaine d’individus a invectivé et tenté de passer outre les forces de l’ordre et les agents de la Ville qui sécurisaient les lieux et empêchaient leur réoccupation. Des menaces ont été proférées à l’encontre d’un membre de mon cabinet.

Par la suite, le groupe de squatters a utilisé le papier dérobé à la mairie pour rédiger une lettre apocryphe des élus du 12ème, placardée dans les rues de l’arrondissement, et à caractère diffamatoire.

Face à l’ensemble de ces comportements irresponsables et violents, plainte a été déposée au nom du Maire de Paris et en mon nom par le Directeur Général des Services de la Mairie du 12ème, d’une part pour usurpation d’identité et de document d’une administration publique, d’autre part pour dégradation de bâtiment public et actes avec violence.

Michèle BLUMENTHAL
Maire du XIIème.
Conseillère de Paris.