Le Mouton est un collectif affinitaire, acteur de la vie culturelle et sociale du quartier, dont les activités sont centrées autour d’une maison occupée (avec accord du propriétaire) depuis plusieurs années dans le bas de la ville.
Les habitants de la Maison du Mouton ont officiellement eu 4 jours pour vider les lieux devant la menace de l’arrêté de péril imminent posé par un « expert » envoyé par les Bâtiments de France. Devant leur refus et impossibilité de partir aussi vite et surtout sans nouveau lieu de relogement pour continuer les activités, illes décident de rester.
Le lundi 19 [juin 2006] peu après 18h, les forces de l’ordre interviennent pour déloger sans ménagement le collectif résistant de manière pacifique, et en profitent au passage pour s’introduire en toute illégalité dans des parties non concernées par les mesures d’évacuation. Le collectif mis dehors manu militari décide de rester sur place, dans la rue, faute d’endroit où aller.
Alors que de nombreuses personnes du voisinage étaient venues soutenir le lieu, une échauffourée éclate au pied de la maison vers 22h30. Les maçons murant la Maison du Mouton, pris à partie abandonnent le chantier et tout le monde se disperse.
Peu après un jeune de 15 ans complètement extérieur à l’affaire se fait arrêter sans raison.
A 1h30 du matin, alors que les habitants rentrent se coucher dans la partie non concernée par l’arrêté de péril et toujours sous contrat, un blocus policier (BAC) les attend et réprime de manière totalement illégale et extrêmement violente toute tentative d’accès. D’autres personnes du quartier sont aussi empêchées de rentrer chez eux, frappées et violentées. Après une heure d’errance et de stupéfaction après cette suite de violences policières, on s’aperçoit, vers 2h, que les policiers sont repartis…
Pour quelques heures seulement puisqu’à 8h du matin la police nationale viole à nouveau le domicile des habitants – sans les trouver – et se venge sur la salle de musique en détruisant tout à coup de pied de biche et en se défoulant sur le matériel, notamment de musique et cela en toute impunité.
Aujourd’hui tout est muré, les habitants n’ont même plus accès l’eau, 4 personnes du quartier ont été interpellées dans des conditions douteuses, nous ne jouerons pas de musique ce soir [21 juin]. Pas seulement parce que nous sommes dépités par tout ça, mais aussi parce que les flics ont fracassé nos instruments. Et après ?