Salut à vous les copains!
Un mois, jours pour jours, après que la porte de notre lieu de vie ait été défoncée pour procéder à l’arrestation de certains d’entre nous (un procès déjà réglé d’avance est prévu le 12 aout) le gratin des bottes de cuir s’est à nouveau invitée par effraction chez nous, jeudi matin à 7h30.
Ça commence à devenir une fâcheuse habitude.
Le commissaire principal de Tours, ainsi que la BIVP, la flicaille nationale et un huissier assisté de son serrurier-collabo, s’étaient déplacées. Tout ce petit monde était-il nécessaire pour nous notifier une simple procédure d’expulsion en cours.
Et puis après tout, pourquoi pas? Juste une de plus!
Toutes les pièces de la maison ont été inspectées, jusqu’aux chiottes sèches. Dès fois que dans le délire fantasmagorique des mouvances insurrectionnalistes, on pouvait trouver quelques flingues planqués sous les copeaux, histoire de justifier tout cet acharnement. Tant qu’à faire, après tout ne dit-on pas : sous les pavés, la rage. Sous les copeaux… et ben non! la merde. Pas de chance, ils n’ont trouvé que de la littérature. C’est marrant un flic déçu, qui découvre un bouquin…
Dans la continuité du squat de la Victoire, le Pied de biche (44 rue Lamartine à Tours) est ouvert depuis un peu moins d’un an.
Il a permis à certains d’entre nous de trouver une chouette baraque pour se loger, de pouvoir découvrir par soi-même le mode de vie et d’organisation qui nous convient, de développer de nouvelles activités, des rencontres et des liens forts de tout un tas de moments partagés.
Mais dans le contexte oppressif actuel, toute joie est forcément subversive, détonante et débordante dans une ville où tout est étouffé, compartimenté, contrôlé, tabou…
Du propre, du clean, du net. Circulez y à plus rien à voir.
Du moins, pour l’instant…
Mais à n’en pas douter, comme à notre habitude, à chaque coup pris dans la gueule ou dans le bide, notre rage s’accroit et s’étend.
À chaque projet qu’ils nous forcent à avorter, répond une initiative nouvelle, encore plus forte, plus riche de toutes ces expériences.
Nous réajustons nos tirs, nous réadaptons nos pratiques…
De toutes part on expulse des gens de leur logement, des foyers dans lesquelles ils sont hébergés, on reconduit, on déporte au delà des frontières. A nous aligner de la sorte, dans des conditions de vie telles que nous nous sommes tous, dos au mur, se crée alors des situations d’une telle intensité, qu’elles en deviennent explosives.
Nous mettre à la rue ne les mènera nulle part, le problème politique et n’est en aucun cas réglé. Il reste entier. Notre expulsion nous ouvre de nouvelles possibilités…
La circulation des affects et les amitiés que nous avons construites sont notre force politique, et nous entendons clairement la substituer a la vielle sclérose des organisations militantes.
La liberté ne se défend que par la liberté!
Salut à tous les compagnons/nes dont on a un jour croisé le chemin
Ps: On a vite tendance à accumuler des meubles, des trucs de recup’ et autres, donc si vous avez des plans caves ou hangars et/ou des plans caisses ou camions pour transporter une partie de ce matos…
petroleuseatak at gmail point com