Une semaine libertaire à Dijon contre les élections et les expulsions !

u n e    s e m a i n e    l i b e r t a i r e    à    d i j o n    !

Du 3 au 11 mars, différents collectifs libertaires, squats et lieux autogérés dijonnais ont décidé d’organiser ensemble une semaine d’actions, de fêtes, de rencontres et d’information. Pourquoi? Pour proposer un aperçu des luttes et initiatives dans lesquelles s’impliquent actuellement les libertaires à Dijon : logements et squats, féminisme, anticapitalisme, culture alternative, luttes syndicales, antifascisme, solidarité Nord-Sud, actions pour le transport en commun, le vélo et contre la voiture en ville, entre autres choses. En cette période électorale, les partis et milieux politiques institutionnels font tout pour que leurs “citoyens-électeurs” leurs permettent de prendre le pouvoir. Contrairement à eux, nous n’allons pas faire campagne et multiplier les discours démagogiques, mais voulons montrer qu’il existe des structures et initiatives politiques alternatives, au sein desquelles il est possible de s’impliquer. Initiatives que nous souhaitons voir mûrir et évoluer par le biais de débats et d’échanges renouvelés avec toutes celles et tous ceux que notre démarche interroge.

Voici donc quelques rendez-vous auxquels vous, vos ami-e-s et le reste du monde êtes convié-e-s !

Samedi 3 mars – introduction, valse et création !

21h – aux Tanneries : Les Tanneries proposent d’entamer la semaine libertaire en musique, dans l’esprit “Do It Yourself” : une façon autonome et revendicative de faire de la musique, en rejetant la main-mise des gros industriels et la culture du fric, pour privilégier la créativité et la contestation de la culture dominante. Les groupes suivants mèneront la danse :

Goofball (pop-punk féminine – St-Etienne) Lack of  Reason (émo-pop-core féminin – St-Etienne) Spartak Syrkus (musiques de l’est revisitées – Grenoble) Chicken’s Call (ska-punk – Terre)

Les frais de participation seront de 20 francs. Y aura aussi à lire, à boire et à manger.

Dimanche 4 et lundi  5 mars – préparation, présentation et invitation !

Dimanche & lundi à 14h – aux Tanneries : La semaine libertaire, c’est un processus actif. Il ne s’agit pas de consommer sans mot dire, ni même seulement d’assister passivement aux événements programmés, mais, pourquoi pas, de participer ! Parce que vos idées farfelues nous intéressent ; parce que plus on est de fous et de folles, plus on rigole ; parce que les savoirs de chacun-e sont faits pour être partagés… nous vous proposons quelques moments collectifs pour préparer la semaine. Ce sera l’occasion de faire des ateliers juridiques (pour savoir ce qu’il faut faire face à la répression), de distribuer des tracts et de brasser de l’information.   Lundi à 19h – aux Tanneries : conférence de presse, présentation de la Semaine Libertaire et de ses différent-e-s protagonistes.

Mardi 6 mars – solidarité, antikapitalisme et anarcho-syndicalisme !

En février dernier, deux colombien-ne-s du PCN étaient venu-e-s à Dijon tirer la sonnette d’alarme et nous appeler à réagir en présentant le “Plan Colombie”, qui menace d’extinction les communautés rurales noires et indigènes ainsi que toute la résistance anticapitaliste de leur pays. Sous couvert de lutte contre la drogue, les Etats-Unis et l’Europe vont prêter 4 milliards de dollars au gouvernement colombien, destinés quasi-exclusivement à l’armement, qui renforcera la répression sanglante que subissent les dissident-e-s colombien-ne-s (pour plus d’informations, voir le 4-pages réalisé par Maloka à ce sujet). Une action de solidarité avec les résistant-e-s colombien-ne-s aura donc lieu, afin de faire savoir les massacres que nos gouvernements préparent dans l’ombre.

20h – au café du marché le “Chez-Nous” : la CNT vous invite à une projection vidéo et à une discussion. La CNT, c’est un syndicat pas comme les autres, qui dans les lieux de travail et dans la rue, regroupe des travailleurs et travailleuses de divers horizons, cherche à fomenter des grèves et à renverser les patrons !

Mercredi 7 mars – culture alternative, éducation et zonzon !

15h-19h – au Local Libertaire : l’ “infoshop” est un kiosque alternatif. On y trouve des disques de musique indépendante (vinyles, cédés, cassettes de punk, hardcore, ska ou encore jazz, noise et autres choses), des livres, fanzines et brochures pour réfléchir, rêver et agir, mais aussi des t-shirts, tracts, badges et autres perles rares. On peut y boire un café en bouquinant, feuilleter un fanzine en discutant, siroter en thé en rêvassant. Il est habituellement ouvert tous les samedis, mais vous accueille exceptionnellement ce mercredi entre 15h et 19h.

17h – en FAC de Lettres : la CNT-FAU vous convie à une rencontre-débat sur le thème des alternatives éducatives et des expériences libertaires en ce domaine, avec un ou plusieurs intervenants extérieurs. La CNT-FAU est une section syndicale active sur l’université de Dijon, notamment dans le cadre des mouvements de soutien aux sans-papiers.

20h – au Local Libertaire : Restô de soutien au groupe local de la Croix Noire Anarchiste qui travaille activement à soutenir les prisonnier-e-s et plus généralement les personnes soumises à l’enfermement ou à la réclusion. Après quelques pizzas et un punch-apéro, nous proposons de diffuser un documentaire de 25mn sur la question des prisonnier-e-s politiques basques enfermé-e-s dans les geôles françaises et espagnoles. Le documentaire met en évidence le traîtement spécial infligé à ces détenu-e-s (transferts, isolement, répression contre les membres de leurs familles, etc.). Suivra un documentaire de Jean-Michel Carré sur le Quartier Femmes de Fleury-Mérogis. Si ce film ne se place pas directement dans une optique de remise en cause fondamentale de l’institution pénitencière, il invite au moins à réfléchir sur la nécéssité de son abolition à travers les témoignages de détenues. Les bénéfices de cette soirée serviront à soutenir des prisonnier-e-s.

Jeudi 8 mars – femmes en lutte !

Quoi qu’en disent certains, les rapports de domination des hommes sur les femmes sont loin d’avoir disparu et perdurent dans tous les domaines de la vie sociale ! Contre cette violence masquée mais quotidienne, des femmes réagissent !

10h – en FAC de Lettres / 15h – place du Bareusai : Tout au long de la journée, retrouvez des tables de presse féministes ! 19h – à la Courdémone : Le groupe féministe non-mixte organise une soirée de projections vidéo-discussions sur des luttes de femmes, un apéro-sandwiches et d’autres choses encore, ouvertes à toutes et tous. Le groupe féministe non-mixte est un groupe libertaire de femmes organisant depuis plus de 3 ans des débats, manifestations et actions diverses de remise en cause de la domination masculine. Il s’agit également d’un groupe de réflexion sur les rapports sociaux de sexe organisant des réunions hebdomadaires entre filles.

Vendredi 9 mars – squats, expulsions et résistance !

Depuis quelques années à Dijon (mais ailleurs aussi), des bâtiments laissés à l’abandon sont arrachés à la poussière pour être transformés en lieux de vie, d’expression et de luttes. Parce qu’ils remettent fondamentalement en cause la propriété privée dans un monde ou tout est monnayable, ces lieux sont régulièrement menacés par les propriétaires, flics et autorités. Le mois de mars est tristement connu pour la vague d’expulsions qui le caractérisent, et qui touchent non seulement les squats, mais aussi tou-te-s les pauvres ne pouvant payer des loyers qui ne cessent de grimper. Des squatteuses, squatteurs ou simplement solidaires ne l’entendent cependant pas de cette oreille et le diront à travers quelques actions.

16h – au Pamplemousse : à cette occasion, le squat du Pamplemousse ouvre grandes ses portes pour une expo-vidéo-squat ! 20h – au Pamplemousse : l’expo sera suivie d’une présentation et d’un débat avec tou-te-s celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur ce drôle de thème (“tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les squats, sans jamais oser le demander”). Bref, si ces questions vous démangent, vous savez ou aller.   Samedi 10 mars – bouffe populaire, conférence, zik !

13h – place du Bareuzai : parce qu’il y a bien mieux à faire ensemble que d’aller voter, des libertairEs appellent à une grande bouffe populaire et à une occupation de la rue pour une ville autogérée. Nous voulons enfin prendre nos désirs pour des réalités et nous rencontrer, manger, discuter… dans la rue, afin de lui redonner vie. Des forums publics, des tables de presse, des actions, de la musique et des performances sont d’ores et déjà envisagées. Quoi qu’il en soit, vous y trouverez ce que vous voudrez bien y apporter ! Cette fête, cette discussion, cette bouffe populaire sont à vous (chacun-e peut amener de quoi manger, boire, blablater ou faire la fête) !

18h précises – aux Tanneries : le Groupe Libertaire invite Domenico Liguori, membre de la Fédération Municipale de base d’Espezzano Albnes (Calabre, Italie) pour une conférence-débat. Ce monsieur parlera et débattra avec nous et vous de son expérience du communalisme libertaire (organisation des citoyen-ne-s de manière autogérée en opposition au pouvoir de la Mairie). En parallèle aura lieu une présentation des Tanneries, projet culturel, social et politique autogéré en milieu urbain. Le tout sera prix libre, donc vous n’avez pas d’excuse pour rater ça. Le Groupe Libertaire Dijonnais regroupe la Fédération Anarchiste et le SCALP, et lutte sur des thèmes comme les sans-papiers, le travail ou le soutien aux indien-ne-s du Chiapas (et publie un journal local : la Mistoufle).

21h – aux Tanneries : enfin, le SCALP Dijon prévoit de poursuivre la soirée avec un concert ska. Les musicien-ne-s suivant-e-s joueront en soutien aux activités antifascistes de ce collectif dijonnais (il vous en coûtera 20 petits francs) :

Affliction (hc-punk – Troyes) W5 (ska-core – Grenoble) Robotnicka (émo-pop-hc – Dijon/Ecosse) Les Lutins Bleus (reggae-ska-folk – Terre)

Dimanche 11 mars – expo, cacahuètes et percussions !

14h – Collectif N°6 : Il paraît qu’une expo, des performances, un “take five tea time” et un squat-café ont lieu au Collectif N°6, dans le cadre désuet de leur vaisseau à l’ancienne, qui propose d’ores et déjà quelques ateliers et projette de se lancer dans d’autres activités… à suivre !

Excepté les deux concerts, tous les autres événements annoncés sont soit gratuits, soit à prix libre.

Cette Semaine Libertaire est à l’initiative des groupes suivants : ABC Dijon, Groupe libertaire Dijonnais (FA-SCALP), CNT Interco 21, CNT-FAU, SCALP 21, Groupe féministe non-mixte, Maloka, ainsi que des squatteurs, squatteuses et individus autonomes… Et des lieux squattés ou autogérés : Courdémone, Collectif N°6, Longepierre, Pamplemousse, Espace autogéré des Tanneries, Local Libertaire.

Adresses : La Courdémone (squat autogéré par et pour des femmes depuis bientôt 7 mois ; ses habitantes y organisent régulièrement des journées portes-ouvertes où se mêlent bourse aux vêtements gratuits, bibliothèque féministe, fêtes et débats) : 15, cours du Parc, Dijon. Le Pamplemousse (maison squattée depuis octobre 2000 par quelques personnes qui y mènent une vie collective et autogérée, s’ouvrant à l’occasion de goûters populaires et autres menues activités) : 18, rue du Midi, Dijon. L’espace autogéré des Tanneries (anciens abattoirs squattés et transformés en un centre social, culturel et politique ouvert à tou-te-s ; des centaines de concerts, débats, ateliers et autres activités s’y succèdent depuis 3 ans) : 13-15-17, bd de Chicago, Dijon. Local Libertaire (local associatif et militant existant depuis plus de 10 ans ; un infokiosk et un restaurant hebdomadaires y sont notamment organisés) : 61, rue Jeannin, Dijon.

Contact / Infos : Téléphone : 06-11-297-406 – Oueb : www.chez.com/maloka

Notre initiative s’inscrit dans le cadre d’une semaine de résistance ayant lieu dans plus d’une dizaine de villes en France : http://resistances.info.free.fr

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