Des nouvelles de l’occupation de Québec

Québec – l’occupation d’une maison vide, commencée vendredi dernier par des militantEs du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, se poursuit toujours aujourd’hui dimanche. L’accueil de la population est très positive, par exemple des résidentEs sont venu porter du café samedi matin. Il faut dire que la maison est située dans le « château fort » du Comité populaire (nous sommes présents dans ce secteur depuis 25 ans).

Aujourd’hui, les médias se sont finalement réveillé (voir l’article du Soleil plus bas). Ci joint le dernier communiqué du FRAPRU et les besoins du Comité populaire.

L’article du Soleil : Les squatters poursuivent leur occupation
Mylène Moisan
Le Soleil
Québec

Une quinzaine de locataires improvisés ont poursuivi l’occupation d’un immeuble désaffecté du quartier Saint-Jean-Baptiste condamné à la démolition. Et ils ne bougeront pas avant d’avoir obtenu ce qu’ils réclament, un véritable engagement du gouvernement à construire davantage de logements sociaux.

Les nouveaux locataires s’affairaient hier après-midi à aménager leurs nouveaux quartiers, qu’ils veulent sauver d’une démolition certaine. L’immeuble, situé aux 920 et 924 rue de la Chevrotière, appartient à la Ville de Québec, qui veut le raser en vue de la construction de nouveaux condominiums.

Les occupants sont bien décidés à rester là aussi longtemps qu’il le faudra pour obtenir d’abord que le bâtiment soit converti en coopérative d’habitation. À cela devra s’ajouter l’engagement de construire 8000 logements sociaux par an au Québec et un moratoire de la Ville sur la construction de condominiums tant que le taux d’inoccupation des logements ne franchira pas les 3 %. Il est présentement à 0,8 %.

La nuit dernière, de nouveaux colocataires devaient se joindre à la quinzaine déjà sur place. Des gens de différents milieux ayant comme point commun de porter les revendications du Comité populaire et du FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain).

Jusqu’à maintenant, les occupants n’ont pas reçu la visite de policiers ni de représentants de la Ville. « Ils ne sont pas venus nous souhaiter la bienvenue dans le quartier », blague un des 15 locataires. Vendredi, les autorités ont indiqué qu’elles ne comptaient pas intervenir tant que l’occupation demeurait pacifique.

Ce n’est pas la première fois que le quartier Saint-Jean-Baptiste est le théâtre d’actions commandées par l’appétit des promoteurs immobiliers. À différents moments depuis 30 ans, la mobilisation des gens du quartier a fait avorter quelques projets, dont celui, dans les années 70, de transformer la petite rue Saint-Gabriel en un boulevard.

Le Communiqué du FRAPRU :

Semaine d’occupations de terrains et de bâtiments
Un édifice à logements est toujours occupé à Québec

La dernière occupation de bâtiment organisé dans le cadre de la semaine nationale tenue depuis le 12 mai par les groupes membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dure toujours. Elle a débuté peu après dix-huit heures hier, aux termes d’une manifestation de près de 300 personnes de Québec, mais aussi de Montréal, Sherbrooke et Châteauguay. Un édifice à logements abandonné, situé sur la rue de la Chevrotière, à proximité du Complexe G et de la colline parlementaire, est en effet toujours occupé par des militantes et des militants du Comité populaire Saint-Jean Baptiste. Les occupants demandent que cet édifice et un autre situé de l’autre côté de la rue soient préservés du pic des démolisseurs pour être transformés en logements coopératifs.

Le FRAPRU appuie totalement cette demande qui s’inscrit tout à fait dans la grande revendication de 8000 nouveaux logements sociaux par année qu’il a portée au plan national tout au long de la semaine. L’organisme demande maintenant à la Ville de Québec de faire preuve de tolérance et d’ouverture et accepte la transformation des immeubles en coopérative d’habitation. Selon le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, « il est intolérable que des édifices à logements demeurent vacants ou barricadés dans le contexte de pénurie que nous connaissons présentement ».

Le FRAPRU considère sa semaine d’occupations comme un grand succès. Douze actions se sont tenues dans cinq villes. Elles ont au total mobilisé quelque 1500 personnes désireuses de dénoncer la crise du logement et de revendiquer un grand chantier de logement social.

n 30 –

De: « Comité populaire Saint-Jean-Baptiste » (compop [at] qc [point] aira [point] com)
Objet: Début d’occupation réussi au 920 de la Chevrotière!

Bonjour!

Voici les derniers développements de notre campagne pour le droit au logement. Hier en fin d’après-midi, plus de 300 personnes ont participé à la manifestation appuyant l’occupation prolongée d’un bâtiment abandonné du quartier Saint-Jean-Baptiste. La marche a suivi cet itinéraire: Parc Saint-Roch, Côte d’Abraham, arrêt devant le Patro Saint-Vincent de Paul, rue d’Aiguillon, Place de l’église Saint-Jean-Baptiste, rue Saint-Jean, rue des Zouaves, Parc Berthelot pour se terminer devant le 920 rue de la Chevrotière (le lieu de l’occupation).

Depuis hier, des militantes et des militants du Comité populaire occupent cet édifice à logement appartenant à la Ville de Québec pour exiger sa conversion en coopérative d’habitation. D’ici là, nous occupons le lieu pour le transformer en espace de vie ouvert et intéressant. Venez faire un tour pour donner un coup de main, un sourire ou un soutien!

Si jamais vous avez sous la main une génératrice (eh oui! il n’y a pas d’électricité dans le lieu occupé!), un matelas propre, des ouvertures chaudes, de la bouffe non-périssable, une table à pic-nic, des chaises, un fauteuil ou des fonds de peinture, profitez de votre passage pour les amener! C’est grâce à notre solidarité si l’occupation peut se prolonger et nous permettre d’avoir gain de cause.

Vous êtes intéresséEs à occuper le lieu une nuit (ou plus si vous le désirer)? Le jour choisi, passez voir les occupantEs avant 23h00. Amenez avec vous un sleeping bag, un matelas de sol (si possible), des vêtements chauds, une gamelle, votre énergie et votre bonne humeur! Vous pouvez également appeler au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste pour avoir plus d’informations (418-522-0454).

Mathieu Houle-Courcelles
Comité Populaire Saint-Jean-Baptiste

Nicolas Phébus <nicolasphebus [at] yahoo [point] com>