Paris: Controverses sur les squats au Palais de Tokyo

AFFAIRES DE SQUATS & MORT DES SQUATS AU PALAIS DE TOKYO
Reçu de : babybrul <babybrul [at] domebox [point] com>

Le Palais de Tokyo ouvert au début de l’année 2002 dans le 16e arrondissement de Paris et autoproclamé “site de création contemporaine” n’a cessé d’irriter ceux qui ont contribué au développement des lieux de création soumis à la contrainte d’une nécessité matérielle quotidienne et d’un statut de hors-la-loi.

Les SQUATS, qu’ils soient à vocation uniquement culturelle et artistique ou entièrement pensés comme des lieux d’expérimentations et de revendications pour des projets de société alternatifs, remplissent depuis des années une fonction que l’Etat et les services publics ou privés n’ont pas remplie parce qu’ils ne le peuvent pas, étant de fait les premiers adversaires de ceux qui opposent la propriété d’usage à la propriété privée, et l’accès égalitaire aux ressources à des privilèges; l’Etat, les spéculateurs immobiliers et leur police ont toujours usé de violence contre nous, squatteurs ou non, et c’est maintenant le Ministère de la culture aidé par des sociétés transnationales aux capitaux et budgets financiers obscènes qui récupère l’esthétique et la précarité de 20 années de squats parisiens, au profit de sa friche de luxe du Palais de Tokyo, et ce avec le consentement de la quasi totalité des collectifs “squartistiques” de la capitale:

“Le Palais de Tokyo et la vingtaine de collectifs des squats artistiques de Paris ont décidé de mettre en oeuvre un projet commun. L’objectif principal est de sensibiliser et d’informer le plus large public des multiples expériences et manifestations de la mouvance des squats artistiques de la région parisienne, des origines à nos jours. Il s’agit d’aider à une meilleure prise de conscience des réalités de ces lieux de création et de rendre mieux visibles leurs potentiels créatifs et la grande précarité de leur statut.” (communiqué de presse, mai 2002)

Le Palais de Tokyo avec sa subvention spéciale du Ministère de la Culture et ses sponsors (Habitat, Pioneer, Picto, Mitsubishi electrics etc…) affichés largement à la vue du grand public, représente clairement les forces désincarnées qui créent à dessein les conditions poussant des artistes, des familles, des militantEs à squatter. Le fait qu’après négociations entre les leaders, “squarteurs” d’un coté et institutionnels de l’autre, un compromis aussi profitable et disons-le, spectaculaire, soit arrangé n’est pas neutre. C’est un événement qui marque la fin annoncée des véritables lieux alternatifs-dans leur déviance au système marchand-à Paris.

Car lorsque le pouvoir réussit à intégrer les formes de contestation qui le mettent en danger, à devenir leur “manager”, celles-ci n’ayant plus de raison d’être ne peuvent que se transformer, pour disparaitre en tant que culture et pratiques réellement subversives.

Déjà l’occupation illégale du Palais de Tokyo le 2 juin dernier, avec performances et soundsystem, pour l’inauguration de la Fondation BABYBRUL, un organe de subversion poétique créé en réponse à l’absurde ambiant, allait dans le sens de l’abstention du compromis et de la collaboration avec le pouvoir pour les héritiers des pratiques subversives, donc politiques, de réappropriation de la vie. Mais cet appel n’a pas été entendu. “Narcolepsie vaincra”.”

Informations supplémentaires:
http://fuzzkhan.skreel.org/babybrul.html
contact: babybrul [at] altern [point] org