Grenoble: Appel à une manif antisécuritaire

Message du Collectif anti-sécuritaire de Grenoble (sarkophage [at] no-log [point] org) qui appelle à manifester contre le projet de loi Sarkozy, entre autres :

Rassemblement puis manif,
Samedi 16 novembre
14h place Notre-Dame, à Grenoble

Lois sécuritaires : plus de répression pour plus de domination

Face aux problèmes sociaux, à la misère et aux différents courants contestataires, le système réplique par une logique dactions excluantes et répressives:
– De la prison et des amendes pour les prostitué-e-s plutôt quune lutte contre le proxénétisme.
– De la prison et 7500 euros damendes pour les mendiant-e-s plutôt quun plan de lutte contre la pauvreté
– Des mesures contre les gens du voyages (prison, amende, confiscation du véhicule et retrait du permis de conduire) plutôt que dobliger les mairies à leur fournir des terrains décents.
– De la prison pour ceux et celles qui traînent dans des cages descaliers, ou qui insulteraient un-e représentant-e de lordre.
– Possibilité pour les policier-e-s de fouiller les véhicules quand et où ils- elles veulent. Fichage (génétique) généralisé, perquisitions qui laissent la porte ouverte à tous les abus.

Le gouvernement a choisi son camp. Il signe une véritable déclaration de guerre contre les pauvres. Tou-te-s considéré-e-s comme potentiellement coupables, aujourdhui les mendiant-e-s, les jeunes, les prostitué-e-s, les gens du voyage, demain les rmistes ? les chômeur-euse-s ? et ensuite ?

Cette loi est là pour protéger une classe dominante, une minorité de riches qui veulent défendre leurs privilèges, entouré-e-s dune armée de policier-e-s. Cette loi impose une normalisation des comportements, sattaque à ceux et celles qui sont dans la marge par choix ou par obligation, pour que les bourgeois « propres sur eux » puissent dormir tranquille.

En cela elle prolonge la loi sur la sécurité quotidienne (LSQ mise en place par le gouvernement Jospin), qui sattaque aux ravers, à celles et ceux qui ne peuvent payer leur titre de transport et renforce les milices privées (vigiles qui ont un droit de contrôle didentité, dinterpellation, de port darmes). Elle suit le mandat darrêt européen qui assimile celles et ceux qui contestent lordre établi à des terroristes, et la loi Perben qui permet de remplir les prisons dadolescent-e-s et pénalise financièrement des familles qui sont déjà dans des difficultés sociales importantes (suppression des allocations familiales), bref rajoute de la misère à la misère. Ces différentes lois laissent toute une population à la merci de larbitraire policier. La police nous protège mais qui nous protège de la police ? Rien nest prévu contre les violences et les « bavures » policières.

Ces mesures sont mises en place dans un climat plus global de paranoïa alimentée par des médias au garde à vous, de campagnes anti-terroristes (Plan Vigipirate, LSQ ont été installé pour lutter contre le terrorisme ), de lutte entre le « bien » et le « mal » qui crée un véritable délire sécuritaire. Le matraquage médiatique qui accompagne ces lois est là pour distiller la peur parmi la population. Cette peur pousse à la soumission, à lindividualisme, à la délation, à la violence entre les pauvres, elle empêche de penser et de se rebeller contre une société violente et inégalitaire. Cette peur, alimentée par celles et ceux qui ont le pouvoir, est là pour renforcer lordre établi.

Car la véritable insécurité est sociale, elle vient des licenciements massifs, de laugmentation de la précarité, de la flexibilité, elle est permanente pour celles et ceux qui ne savent comment finir le mois, payer leur loyer, les études des enfants, pour celles et ceux qui ne savent où loger (alors quil y a 2 millions de logements vides en 2002)

Rien nest fait contre la délinquance financière qui, des paradis fiscaux au sommet de létat, profite à ces mêmes classes qui sont à lorigine des lois sécuritaires contre les plus pauvres.

Car ces lois saccompagnent dattaques contre les travailleur-euse-s, les chômeur-euse-s de la loi Fillon (renforcement de la flexibilité, non paiement du temps dastreinte, licenciement simplifié ), aux gouvernements qui ne cessent de faire des cadeaux au patronat, en passant par la remise en cause du statut dintermittent ou des retraites par répartition

Dun côté on aggrave les conditions de travail, de lautre on durcit létat policier pour museler toute contestation. Sois licencié-e, exploité-e, expulsé- e et ferme ta gueule ! Cest le projet de société de nos gouvernant-e-s. La répression est globale ; de plus en plus de militant-e-s risquent la prison pour leur engagement (Ahmed Meguini, Alain Hébert et José Bové ne sont que la partie visible de liceberg). Ces derniers mois à Strasbourg, à Dammarie-les- Lys, Saint Etienne ou Marseille la brutalité policière a frappé des manifestations.

La seule réponse du libéralisme aux problèmes sociaux est la prison, lisolement et la criminalisation des classes « non conformes » à ses logiques productivistes et concurrentielles.

Nous opposons à la violence du capitalisme la lutte collective des différentes minorités visées, des travailleur-euse-s, des chômeur-euse-s. A la prison et au flicage nous opposons linsoumission. A lindividualisme, à la concurrence nous opposons la solidarité.

Les intérêts des élites et de leurs sbires ne sont pas les nôtres.

Collectif Anti-Sécuritaire