COULER LE FESTIVAL ART ET SQUAT #2
On organise un grand jeu !
Voilà qui va mettre en chaos on espère la deuxième édition du Festival (ABSURDE) ART et SQUAT au Palais de Tokyo à Paris, organisé cette année (et les prochaines années pensent-ils-elles…) par la plateforme associative INTERFACE (« culture, art et squat »), sensée aider les bons-bonnes squatteurs-euses artistes à ne plus être obligé-es de faire des choses illégales dans la vie, notamment en négociant avec les autorités un modèle d’occupation contractuelle devant servir de base future au développement du squat « artistique ».
Cette association créée en novembre 2002 est composée en grande majorité de squatteurs-euses mais aussi d’un commissaire d’expo du Palais de Tokyo, en même temps membre du bureau de ladite association, Marc Sanchez (!), et de quelques alternatifs de la culture parisienne.
Le principe de la première exposition « ART et SQUAT », (qui a eu lieu en septembre 2002 au Palais de Tokyo après que les squatteurs historiques de Paname pas contents, parce que le Palais ressemblait trop à un squat, aient négocié avec les gérants un arrangement en « nature »), c’est de constituer un fond d’archives léguées gratuitement par les détenteurs de tout document sur les squats de Paris au Palais de Tokyo : centre de création contemporaine semi-administratif au fonds également semi-privé, tout a fait légal, qui n’a bien que les murs sales pouvant faire croire à un squat, et avec un statut ambigü entre aide publique du ministère de la culture et groupes financiers privés en tous genres, qui ne sont pas de simples sponsors mais des co-administrateurs intéressés à la décision (gestion, patrimoine, exploitation).
Ce Fonds d’archives sera présenté dans ce lieu pendant l’exposition officielle.
Cependant, dans les squats d’artistes recensés par l’association Interface, se dérouleront pendant toute la durée de l’exposition divers événements organisés librement par chaque lieu et relayés sur un programme général édité par le Palais de Tokyo et diffusé largement et officiellement avec le soutien de la Mairie, de la RATP, des sponsors multimédia, etc…
L’essentiel des évènements se passant donc dans les squats, quelques débats et autres performances sur les thèmes très larges et faussement subversifs de la place de l’artiste et du squat dans la société viendront ponctuer la programmation interne du Palais de Tokyo.
Notre proposition de grand Jeu « COULER ART ET SQUAT »: nous proposons une action factrice de désordre très simple à suivre. À savoir qu’il s’agit dès maintenant d’envoyer à l’adresse de la liste electronique « squats infos », tenue par Interface, des informations erronées sur des squats artistiques fictifs avec comme objectif final d’intégrer la programmation du festival en septembre 2003.
Méthode:
1. Repérez et notez une adresse de lieu vide dans Paris. Si vous n’habitez pas Paris, choisissez une adresse difficile à vérifier dans une zone industrielle dans Paris ou sa banlieue, à l’aide des pages jaunes.
2. Choisissez un nom de squaRt, (si possible un jeu de mot avec « ART » dedans, comme solARTium, schakrART, halldegART).
3. Ecrivez un communiqué avec la date de votre ouverture qui devrait remonter à au moins une semaine, et expliquez vos motivations (pas trop compliqué -> pompez sur les communiqués des autres squaRts sur http://www.inter-face.net) en disant que c’est la misère à Paris, que vous avez besoin d’ateliers pour peindre, répéter une pièce de Théatre, danser, etc…
4. Envoyez tout ça à l’adresse internet: squatsinfos [at] inter-face [point] net et postez aussi sur « le forum des squats dartistes » http://www.inter-face.net/forum/
Maintenant les abonné-e-s à la liste et les visiteurs-euses du forum (squatteurs, artistes, journalistes, institutionnels…) vont penser que votre squat fictif existe.
ATTENTION! vous allez sûrement être invités à participer à des réunions fédératrices d’organisation du festival ainsi qu’à adhérer (cotisation de 10 euros) à l’asso INTERFACE.
Veillez à rester invisibles mais en vous manifestant de temps en temps de manière pertinente (faux suivi d’affaire juridique en cours avec les proprios etc…) pour tâcher de rester dans la course jusqu’au festival, qui devrait avoir lieu au mois de septembre.
N’hésitez pas à faire suivre ce texte à un maximum de personnes. Nous espérons qu’un maximum de squats fictifs pourriront la programmation de ce festival. Amusez vous bien, et bonne chance…
PS: Vous pouvez réagir à cette initiative sur le forum : http://www.criticalsecret.com/babybrul/forum
et trouver des compléments d’infos sur le site : http://www.fondation-babybrul.org
Le SQUAT, nous l’opposons à la gestion économique et légale de nos existences, comme une pratique hors-la-loi permettant de façon réellement autonome de rédéfinir l’organisation de nos vies. Nous pouvons y choisir physiquement de vivre la communauté empêchée par le commerce, le travail, l’individuation et la famille Nous pouvons y reprendre le temps que nous vole le monde du travail pour nous organiser afin de vivre et non plus survivre. Dans cette expérience matérielle qui met en jeu nos corps nous pouvons choisir de vivre ensemble des possibilités que le « Monde Libre » avait réussi jusqu’ici à cacher. L’autogestion collective de nos moyens et ressources, contradictoire des principes de l’organisation hiérarchisée imposée par la loi du Monde Libre, ne pouvait pas alors être envisagée de manière réaliste, tant que subsistait matériellement la pensée de tout rapport à une autorité supérieure. Mais la pensée défaite par l’expérience, nous avons pu enfin nous appliquer à envisager notre existence dans des constructions de réalités qui nous sont propres et nous permettent de déconstruire les rapports de domination qui soutiennent le Monde. Le squat nous a ouvert comme un espace infini, une percée dans le Système-Matrice. Et c’est pour nous un engagement vital. Nous prenons maintenant ce qui nous a manqué, nous n’attendons rien des négociations en vue d’améliorer les conditions de vie qu’on nous impose. On avait réussi à nous faire croire que choisir sa profession, son mari, sa voiture et son crédit c’était choisir son destin. Nous n’avons pas de destin. Ce texte est dédié à toutes les fugueuses.