Brésil : Ça chauffe pour les oreilles de Lula

Extrait du bulletin « Dans le monde une classe en lutte » de septembre 2003 (dispo contre quelques timbres chez Echanges et mouvement, BP 241, 75866 Paris cedex 18, fr.):

« Brésil – 29 juillet 2003

Les promesses électorales de Lula, le président élu, leader du Parti du Travail, social-démocrate, se révélant impossibles à tenir, le gouvernement entame la répression des revendications sociales de ceux qui avaient cru en celui qui se présentait comme « leur » candidat pouvant améliorer leur condition misérable. Les résistances viennent de partout, des paysans sans terre et des travailleurs frappés par la crise. La production industrielle a chuté de 4%, le chômage atteint 13% (600 000 en plus depuis l’élection de Lula).

Les sans-terres sont repassés à l’action directe (ils sont 28 millions en face de 27 000 propriétaires de latifundia, 1% des propriétaires terriens possèdent 45% des terres les plus riches). La redistribution des terres promise ne touche que 60 000 familles. Dans le pays, les squatters sont parqués dans 650 camps et les occupations sauvages sont en hausse de 50% ; les sans-terres attaquent les camions de ravitaillement, occupent les péages et prennent des otages. Ils doivent se défendre tant bien que mal contre les groupes armés à la solde des propriétaires. Le 5 juillet [2003] plus de 1 000 squatters ont occupé un hôtel de 12 étages pendant quatre jours sans eau ni électricité pour attirer l’attention sur leur situation. Dans la banlieue de Sao Paulo, 3 500 sans logis ont occupé un terrain en friche appartenant à Volkswagen et y ont construit un bidonville décidés à resister par la force à toute tentative d’expulsion. Le 8 juillet l’ensemble des fonctionnaires ont fait grève contre une réforme des retraites. Malgré les promesses faites après une grève, Volkswagen menace de licencier 4 000 travailleurs dont le maintien avait été négocié contre une baisse des salaires » (Infos prises dans le Financial Times).