Grenoble, SMH : Les suites du batiment de la Charade expulsée

Quant à l’avenir de l’îlot du « Chamois »…

Dans la continuité de ce qui a été envoyé sur « l’avenir de l’îlot squatté des 400 couverts » (cf. DROIT DE REPONSE AU DAUPHINE LIBERE ET A LA MAIRIE DE GRENOBLE AU SUJET DU PRESENT ET DE L’AVENIR DES 400 COUVERTS, texte envoyé le jeudi 3 juin sur la liste grrrville [at] squat [point] net et publié sur http://squat.net/fr/news/grenoble100604.html), voici une petite contribution qui nous vient du feu squat La Charade à (Saint-)Martin d’Hères (banlieue communiste de Grenoble)…

Il y a tout juste un an ou presque, le squat La Charade (à l’emplacement de l’hôtel du Chamois) se faisait expulser par une mairie de majorité PCF… Celle-ci arguait l’imminence d’un projet de construction de logements sociaux à la place des bâtiments occupés[1]. Un an après, la mairie se félicite de la démolition de l’ancien hôtel qui avait servi de lieu d’habitation, de jeux, d’expérimentations, de tout ce qu’on veut ou pas à un collectif d’une dizaine de personnes. La démolition vient d’avoir lieu… près de 11 mois après l’expulsion. Les travaux devaient soi-disant commencer fin juillet 2003 ; c’était tellement pressé que la mairie « oublia » ses promesses de ne pas expulser avant le 20 juillet 2003, préférant régler le problème un mois en avance…

La mémoire stalinienne est assez courte. Un an après, tout est oublié. Il n’est même plus question de logements sociaux à la place des « vilainEs » squatteureuses. Dans le dernier SMH (mensuel qui sert de propagande à la municipalité de (Saint-)Martin-d’Hères), le maire René Proby s’enthousiasme sur les projets de mutation de sa ville :

« Le mois de juin va être important pour Saint-Martin-d’Hères. Des choses évoluent rapidement après la période de gestation nécessaire. Ainsi l’avenue Ambroise-Croizat va connaître une première rénovation avec la démolition de l’îlot de [sic] l’ancien hôtel ‘Chamois’. Elle sera suivie par la construction de logements en accession à la propriété… »[2].

Petit fourbe, va. Alors où sont passés les logements sociaux dans cet histoire?… Evidemment, cher René Probyiétaire, c’était bien joué le coup des logements sociaux pour nous faire passer, aux yeux de ton potentiel électorat, pour des « petitEs bourgeoiSEs » qui bloquaient un grand projet aux retombées populaires. Pour les promoteurs immobiliers, le « communisme » au pouvoir est une aubaine… Il sert de façade sociale pour faire passer des intérêts qui ne disent pas souvent leur nom. La propriété privée a ainsi trouvé dans le « communisme » son plus fervent serviteur.

Plus loin, dans le magazine, on revient en photo sur la démolition de l’hôtel. En aucun cas, le « mauvais » souvenir des squatteureuses n’est évoqué. La paix sociale se maintient aussi grâce à l’occultation des mauvais souvenirs. La nostalgie est quant à elle plus propice au maintien de la paix sociale. L’hôtel du « Chamois » est ainsi relégué à de doux souvenirs nostalgiques pour la mairie:

« C’est un morceau d’histoire martinéroise qui disparaît : l’ensemble situé autour de l’ex-hôtel ‘Le Chamois’ – et ce bâtiment lui-même – a été démoli pour permettre la réalisation de 43 logements »[3].

Du passé, faisons table rase surtout lorsqu’il est gênant, n’est-ce pas?

« Si tu veux être heureux/se dans la vie Pends ton Proby-iétaire »

NOTES :

[1] Le site de la charade existe toujours. Pour comprendre un peu mieux ce qui s’est passé peut-être qu’il serait intéressant d’y aller : http://charade.squat.net

[2] SMH (journal municipal d’information), juin 2004, p.2

[3] ibid., p.4 (commentaire accompagnant une photo de la démolition)

Un ex-habitant de la Charade (kandjare [at] no-log [point] org)