Saint-Etienne: Le squat Izmir en danger !

LE SQUAT IZMIR EN DANGER!
Il faudra plus d’un permis pour nous ramolir… tsai

Aujourd’hui, vendredi 8 octobre 2004, la société foncière Epora, employée par la mairie de Saint-Étienne, a fait déposer un permis de démolir sur notre maison : IZMIR. Aujourd’hui commence l’offensive municipale visant à expulser et détruire les bâtiments que nous occupons depuis bientôt 4 ans. Afin de ne pas rester isolé et de réagir face à celle-ci, nous voulons vous informer de ce qu’est IZMIR, ainsi que le grand projet de ville, et enfin vous expliquer pourquoi nous nous opposons à la politique d’urbanisme municipale.

IZMIR

C’est le 4 novembre 2000 que commence l’occupation sans droit ni titre (squat) par quelques personnes au 3 rue de la sablière, faisant ainsi revivre une maison alors laissée à l’abandon par son propriétaire. Nous avons choisi ce type d’occupation, car nous ne voulons pas dépendre des institutions, ni d’une quelconque logique de rentabilité. Pour nous, ce lieu représente la possibilité de vivre ensemble, et d’échapper à la logique enfermante du tramway, boulot, dodo. Ainsi ayant du temps libre, nous pouvons faire des trucs qui ne nécéssitent et ne rapportent pas d’argent, et organiser des événements culturels non-rentables dans un quartier populaire. Le collectif des habitant-e-s du lieu a travaillé à la rénovation et la décoration de cette maison pour la rendre vivable et confortable.
IZMIR est animé depuis ces 4 années par diverses soirées et activités:
bouffes végétariennes, friperies gratuites, réu non-mixtes femmes, gouters gratuits pour les enfants, concerts, soirées de soutien à divers collectifs, des projections, des débats, des fêtes et des représentations de théâtre . Ce lieu sert à des groupes de musiques pour leur répétition,et aussi d’espace de réunions pour des collectifs et des associations. Dernièrement, IZMIR a lancé la Z.I.L (Zone d’Information Libre) ou les habitants tiennent une permanence tous les mercredis après-midi. La Z.I.L c’est un espace informatique sous linux avec accès gratuit à internet (mensuellement des ateliers d’initiations aux logiciels libres y sont proposés), un accès à une bibliothèque alternative, un infokiosk, de l’info sur ce qui se passe sur synthé, et un espace de rencontre, le tout dans la gratuité et la bonne humeur.

LE GRAND PROJET DE VILLE OU L’URBANISME BOURGEOIS

La mairie de st-étienne explique le grand projet de ville comme une dynamique d’urbanisme dont l’un des buts est de lutter contre l’insalubrité. L’idée est donc ke la mairie rachète/exproprie (tout dépend de kel côté on se place) des bâtiments qu’elle juge insalubre et les démolits. Jusk’ici pas grand chose à redire si ce n’est ke ça fait plein de logements rachetés par la mairie, qui sont inoccupés et murés afin qu’ils ne soient surtout pas utilisés (un des exemples flagrants est la désertique rue roger salengro, avec la moitié des bâtiments de la rue murés). Dans les médias le grand projet de ville est un projet d’urbanisme, réalisé avec les habitant-e-s. C’est ce qu’ils appellent les conseils de quartiers. Dans le cas du quartier tarentaize-beaubrun, à ces réunions n’ont été invités que certains responsables locaux: de l’amicale laique, de la maison de quartier, d’un syndic de locataire… et l’accès n’est pas possible pour les simples habitant-e-s. Encore un mirage de démocratie, un beau simulacre de concertation… avec lequel on essaye de nous faire croire que des specialistes transforment la ville comme on voudrait qu’elle soit, et non pour rapporter des tunes. Comme si après rénovation les loyers des nouveaux logements, les impôts, ou taxes d’habitation n’allaient pas augmenter…

LE GRAND PROJET DE VILLE CONTRE IZMIR ET VICE VERSA

Après maintes et maintes tentatives pour savoir ce qu’ils projetaient de faire à la place de notre maison, nous n’avons reçu que peu de réponses, si ce n’est qu’on fait partie de l’ilôt test au niveau du quartier. C’est-à-dire une sorte de caricature de ce que sera le grand projet de ville. En gros on rase un lieu d’activités socio-culturelles, pour en faire des HLM ou un parking. Une des grosses menaces de cette pseudo lutte contre l’insalubrité, c’est la disparition progressive de tous les lieux culturels alternatifs du centre ville et, au fur et à mesure des rénovations-augmentations des loyers, la ghettoïsation des populations les plus pauvres, loin du centre ville commerçant. On peut prendre l’exemple de la croix-rousse à lyon, vieux quartier populaire, qui s’est transformé en quartier sordide de bobo (bourgeois-bohèmes, hippies-intégrés), à coups de rénovations, de lutte contre les graffitis, l’affichage, les squats… les espaces culturels libérés ont fait place aux escaliers proprets vidéosurveillés. Pour nous la fin d’IZMIR rime avec la disparition de la vie de quartier: liens entre les voisins, entraide, convivialité, échanges…
Pour redorer l’image de Saint-étienne et pour éviter sa désertification progressive, la mairie préfère perdre une expérience d’habitat collectif et d’espace socio-culturel non-marchand, intégrée dans un quartier populaire et dans un réseaux d’associations. Et hop, on passe un coup de balai, et on réduit en gravats un espace de créations, de réflexions , de rencontres, de tentatives, … Encore plus de caméras, encore plus de flics, encore plus de parkings, et de moins en moins de lieux alternatifs dans le centre ville… Tout est mis en place pour “nettoyer” la ville de ses “anormalités”, et en faire une vitrine alléchante pour attirer des gens, le fric, ou des gens frikés.
Pour nous, pour ce qui est de la question d’un relogement éventuel par la mairie, notre position est claire : nous refusons d’acceptez un suppositoire, pour se casser et les laisser gentrifier tranquillement le quartier! (gentrification = transformation socio-économique d’un quartier ancien engendrée par l’arrivée d’une nouvelle classe de résidents qui en rehausse le niveau de vie).
Dès maintenant on se pose les questions de qu’est-ce qu’on fait après Izmir, où est-ce qu’on continue la friperie, la Zil, etc. On est ouvert à vos propositions, vous pouvez passer un mercredi après-midi à une permanence de la Zil, si vous voulez en tchatcher, en savoir plus…

EN TOUS CAS ON PARTIRA PAS COMME ÇA … TSAI

Des habitant-e-s d’IZMIR