[Traduction de l’anglais par Ratör d’un texte trouvé sur squat.net.]
Ce vendredi 30 octobre [2004], un groupe de squatteureuses ont occupé un centre commercial, CENTRUM, autrefois appelé « Uttoro Aruhaz ». C’est un vaste supermarché dans le centre de Budapest. Les gens ont connecté l’eau et raccordé l’électricité. Illes ont construit des cuisines et des salons ainsi que redécoré les murs (avec des posters ainsi que des slogans en Hongrois, Anglais, Espagnol et Italien), lesquels étaient auparavant couverts par du porno des années 1980. Une exposition d’objets trouvés dans le lieu, inclus des transparents de propagande communiste et de vieux messages de sécurité.
Les jours de ménage ont été suivis par des après-midi intenses de discussion. En une semaine l’Espace a été converti en un infokiosque, un café, un cinéma, un magasin gratuit, une librairie et une résidence (lieu d’habitation). Ce bâtiment qui est construit depuis la fin du XIXeme siècle a été un supermarché jusqu’en 2001, depuis lors il était resté vide. Les squatteureuses revendiquent en partie pour leur droit au logement. Il existe de nombreux bâtiments abandonnés dans la ville de Budapest et 30.00 personnes y vivent sans logement ; L’hiver approchant, l’absence de logement est critique pour leur survie. En plus de tout cela d’autres projets émergent chez les squatteureuses, comme « Foods not Bombs », Indymedia et d’autres collectifs culturels et politiques.
Le squat Centrum a ouvert ses portes le dimanche 7 novembre. Autour d’un KF, d’une performance musicale et d’une projection de films sur des sujets comme l’occupation et l’histoire de Budapest, mais aussi des expositions sur l’édifice et les (propriétés vides) espaces abandonnés. Un accueil très chaleureux nous a été livré par les voisinEs et la communauté formée par les habitantEs nourrit de grands espoirs de réussir à rester vivre là. Des représentantEs des médias corporatifs et indépendants ont été invitéEs à louverture au public de lespace et les squatteureuses firent la Une des journaux du soir et ceux-ci titrèrent le lendemain dans la majorité des canards de Budapest, le tout avec un écho très positif insistant sur la nécessité de tels centres culturels. Le lundi matin, les squatteureuses expliquèrent la situation à un représentant du propriétaire. Sa réponse fut globalement positive et il a reconnu que le squat était important, mais sans aucune surprise, il a aussi déclaré que le bâtiment était condamné et dangereux et devait être évacué. Les squatteureuses tentent de négocier l’utilisation de l’espace en faisant appel à un expert indépendant sur la sécurité ainsi quau travers dune aide judiciaire pour prouver au gouvernement local, légalement responsable de déclarer le lieu habitable, mais le conseil ne se réunit qu’après l’expulsion. Des gardes de sécurité ont été assignés au bâtiment et la date buttoir de jeudi matin a été donnée aux squatteureuses. Comme je l’ai écrit, la police est en train d’essayer d’établir si oui ou non les squatteureuses ont le droit d’être là, et ils examinent les passeports de toutes les personnes présentes. Les discussions avec le propriétaire vont continuer. C’est le premier squat à Budapest depuis de nombreuses années.
Les gens commencent juste a comprendre comme le système fonctionne et de quelle manière réaliser loccupation et sa défense. Il y a aussi l’apprentissage rapide des compétences requises pour rénover des bâtiments abandonnés et sorganiser de manière autonome, et cela sest révélé être un riche apprentissage. La campagne médiatique a permis dintroduire avec succès l’idée des occupations en Hongrie. Etant donné le faible nombre de personnes ici il y a peu de chances de résister physiquement à lexpulsion par la police hongroise. Les Squatteureuses luttent pour cet espace autant qu’illes le peuvent mais l’expulsion semble certaine. Dans ce cas là, il y a beaucoup de logements vides à Budapest et les squatteureuses ont noué de bons contacts avec la presse, le gouvernement local et des organisations comme celle darchitectes militantEs pour préserver lhistorique quartier juif de Budapest. Les enseignements reçus par cette occupation de Centrum rendront dix fois plus forts les dix prochains squats !
Contact: squatcentrum [at] yahoo [point] com
Plus d’infos et de photos: indymedia.hu
Anonyme