Grenoble: La suite des aventures et album photo des 400 couverts…

Encore salut à vous.

Voici la suite (toujours perso et subjective) des aventures de VODAP-4 TS (Vivons Occupons Défendons A Pleins les 400 couverts et Tous les Squats). Voir premier récit sur Squat!net.

Alors, déjà, à Grrr il a fait vraiment super chaud souvent, il a plu aussi un peu mais la chaleur c’est dingue: un soir vers 21h30 il faisait encore 33° et après y a des orages et tout, alors parfois je me dis qu’heureusement on a une certaine habitude des conditions extrêmes…

Je commence à m’habituer à la reconfiguration de la traverse. ce qui est vraiment drôle c’est que malgré le nouveau mélange aussi des habitantEs par maison, on peut constater des différences de fonctionnement qui ressemblent en partie à ce qui s’y faisait avant… On se demande si au final c’est pas lié aux murs plutôt qu’aux personnes… Par exemple le 6 reste probablement la maison la plus formaliste (même si déjà, là, c’est assez le bordel parfois, mais en fait comme avant), avec des réus d’orga et des réus de fond, un tableau de nettoyage des chiottes, ou d’ailleurs on constate avec plaisir que Michel Destot et Pierre Bérégovoy participent activement à l’entretien. J’en profite pour dire à Bakounine que les blagues sont réservées à celleux qui lavent vraiment les chiottes mais que ça fera plaisir aussi à d’autres que moi qu’il joigne l’équipe ;) !

Comme la première phase de barricadage intense est un peu finie (y a quand même des acharnéEs), dans nos réus générales on se shoote au brainstorming d’idées à faire, ça part dans tout les sens, ça remonte le moral même si on ne pourra jamais tout faire et en tout cas ça crée des nouvelles dynamiques…
On s’est aussi mieux occupé des espaces de vie et de la cuisine, comme ça semble durer un peu, autant avoir des espaces conviviaux et fonctionnels. Par contre en mettant en route le four à pain on s’est rendu compte que ça enfume toute la nouvelle cuisine collective, avant c’était là qu’on mettait les vélos, c’était pas bien gênant, mais pour faire la cuisine avec un masque à gaz, c’est un peu chiant… Je vous raconterai la semaine prochaine si on a trouvé une solution. Pour vous donner quelques idées à quoi ça peut ressembler maintenant dans la traverse, voici quelques liens avec des photos:

La vigie au dessus du 9:
toute nue
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protégée contre la pluie
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et décorée!!!
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Les Trompettes
grillagées
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et décorées
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Le 10
l’entrée
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et la façade
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Et ça je ne dirai pas où c’est…
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(comme c’est môche des maisons murées!!!)

Et une dernière, parce que j’aime bien:
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Sinon y a des gens qui semblent apprécier les 400 et pas trop les expulsions de squats en général qui ont dû se dire qu’il faudrait que ce soit écrit partout dans la ville: sur les murs, les trottoirs et les rues, les ponts au dessus du périph… même si à certains endroits on lit presque “nanoexpulsions” (des expulsions toutes petites, hein?) au lieu de “non o expulsions”, mais bon, peut-être c’est bien de faire des liens entre les luttes contre les nanotechnologies et celles contre les expulsions… ;) choix politiques d’une même mairie pourrie (entre autres)…
si vous voulez, y a quelques photos,
dans la ville:
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http://grenoble.squat.net/2005-06_grenoble_pochoir_b.jpg
http://grenoble.squat.net/2005-06_grenoble_graff_a.jpg
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sur le périph:
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Pour communiquer aux voisinEs, leur dire pourquoi on a fait tant de bruits et pourquoi des barricades (pour resister pour de vrai et aussi pour que ça ne puisse surtout pas se passer facilement, ça va faire du bruit et être visible!!) on a fait des lettres et après quelques looses on a réussi à les distribuer dans les boîtes aux lettres autour de la traverse. C’était sympa, j’ai croisé des gens dans les halls d’entrée qui m’ont dit: “ah, les 400 couverts…” avec un grand sourire et aussi un gars dans la rue qui m’a taxé une clope, m’a regardée: “tu ne serais pas squatteuse par hasard?” lui, il ne connaissait pas les 400 mais il semble que le fait de squatter devient une réalité existante dans la tête des gens à Grrr, c’est cool (même si c’est encore trop connecté à un certain look – sic).

On a aussi fait beaucoup de collages, un de ces 4 vous pourriez voir les affiches sur grenoble.squat.net! C’était cool parce qu’on a fait plein de binômes dans plein de quartier, moi j’en ai profité pour découvrir des coins que je ne connaissais pas trop encore et pour tchatcher avec un pote que j’avais pas trop vu les derniers jours… Là encore on a eu des réactions, des gens n’aimaient pas trop qu’on colle sur leur façade alors on essayait d’expliquer qu’on trouve important ce mode de communication et là, illes nous ont répondu qu’à la télé et à la radio ça ne parle que de ça (ah bon?).

Mais c’est vrai qu’il y a eu des trucs sur F3 Grenoble au moment du procès et un article dans Politis (illes disent qu’on serait le centre des contestations libertaires à Grrr, illes n’ont pas compris mais illes vont halluziner quand on ne sera peut-être plus là … Illes ont une vision un peu étroite…).

En terme d’évènements publics, y a eu la boum vendredi dernier [24 juin 2005] et c’était assez chouette. Malgré le peu de com il y avait pas mal de monde, des gens assez différents, ça dansait la disco et l’électro. Seulement il y avait aussi pas mal d’alcool, surtout aussi de l’alcool fort, alors je trouve que ça rend les gens parfois très cons, conséquemment (vous avez vu!!! sorry private joke, problème du “du coup” dans la rhétorique grrrvilloise…) au bout d’un moment ça m’a fait chier. Il y a aussi la police qui est passée (moi j’ai deux versions différentes, une patrouille de flics municipaux qui a entendu du bruit ou deux de la nationale qui ont été appellés par des voisins) ils sont relativement vite repartis mais c’étaient les gens complètement bourrés qui étaient aussi chiants à gérer. C’est pas vraiment le meilleur moment pour se mettre à hurler dans tout les sens et de taper sur les tables et puis les étudiants en mal de divertissements qui n’ont jamais réfléchi à la réalité des rapports entre flics et squats et qui se mettent à proclamer que les flics n’ont qu’à venir, qu’eux ils n’ont pas peur… Alors voilà moi j’aime bien boire de l’alcool parfois mais en soirée c’est trop relou quand il y en a trop. Mais quand même, cette soirée a rendu des gens aussi émo, y a des petits messages de soutien sur Indymedia:
http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&filtre=1&droiteA=1&numpageA=1&id=1069

Dimanche [26 juin 2005] il y avait une pizza party, moment très convivial, des pizzas excellentes, de la musique et des bottes de paille dans le square et la traverse… aussi une zone de gratuité qui a fait le bonheur de différentes personnes (et le malheur d’autres, je m’excuse encore si des affaires de gens y ont disparu, c’est pas mal le bordel dans les maisons…) c’était tellement bien dans la rue que c’était pas évident de commencer ensuite le bal folk à l’intérieur du Chapitonom, les gens ne voulaient pas y aller… mais ça a fini par marcher quand les bières ont déménagé à l’intérieur aussi (toujours l’alcool…).
Et surtout, à la fin, des gens ont eu une super idée: les Patates sound system ont dit qu’illes joueraient encore une chanson si, après, tout le monde participait au rangement de la traverse… et ça s’est fait et c’était génial, 50 personnes au moins qui portaient des trucs dans tous les sens et en un quart d’heure la traverse était vide (d’objets) et rangée.

Lundi, on a fait une réu avec les gens du “festival permanent contre les expulsions” pour discuter de nouveaux trucs à faire vers l’extérieur mais pour parler aussi pourquoi ça avait été compliqué ou même impossible de faire des liens entre eux et elles et nous “les occupantEs”. Il y avait trois personnes du festival permanent qui ont exprimé aussi de la colère et des déceptions au sujet des rapports avec nous. De notre côté, on a expliqué qu’on avait toutes ces “restructurations” à gérer et que l’arrivée d’autres personnes qui maintenant font partie des occupantEs nous mettait déjà dans une situation où on n’était plus un collectif existant depuis longtemps avec des pratiques cohérentes et tout ça. D’ailleurs, aux 400 couverts nous avons jamais été ça, et il y a aussi certains dysfonctionnements du collectif à la base en termes de communication par exemple qui ressortent plus fort maintenant. Beaucoup de personnes ont aussi exprimé qu’il ne s’agissait pas du tout d’un désintérêt pour les activités et reflexions du collectif de soutien/festival permanent mais tout simplement d’une saturation de moments de réunion ou simplement de moments très collectifs à plein de monde. Bien sûr, ces explications n’étaient pas très satisfaisantes en soi et ça pose vachement la question de la fermeture d’un milieu, de voir aussi comment nos exigences en termes d’autonomie et d’horizontalité peuvent exclure des personnes qui peuvent avoir moins l’habitude de fonctionner en assemblées, d’avoir des pratiques collectives ou qui tout simplement n’ont pas la même légitimité dans des lieux ou contextes donnés.
Pour finir, on s’est rendu compte que pratiquement toutes les activités proposées l’ont été par des occupantEs et non pas par des personnes du festival. On voulait quand même qu’on les fasse ensemble parce que tout simplement faire des choses ensemble ça permet de créer plus de liens, mais au final ça ne s’est pas vraiment fait comme ça. Dommage. Je crois que maintenant les trois personnes du festival qui étaient à cette réunion sont parties en vacances…

Mais il y a aussi quelques retours un peu plus positifs qui touchent à cette histoire de fermeture. Dans les personnes qui nous ont rejoint pour l’occupation quotidienne il y en a plusieurs qui expriment des trucs comme: “moi, je croyais que vous étiez sectaires, après avoir passé ces semaines ici je ne le trouve plus et je me sens bien avec vous”, “j’en ai chié jusque là pour trouver des entrées dans le milieu squat, j’espère que l’entrée que j’ai trouvé là ne se perdra pas à nouveau après l’expulsion”… Bref, cette question est loin d’être reglée.

Un dernier truc que j’ai envie de raconter c’est un repas intime sur invitation qui s’est déroulé jeudi soir [30 juin 2005] au Chapitonom. Bon, je dis intime parce que ce n’était pas public et parce que c’était pour se retrouver entre nous… mais on était quand même quarante… il y avait un énorme banquet avec 40(0) couverts et pleins de super bonnes choses à manger présentées agréablement sur des plats tout le long du banquet. Il y avait une lumière douce diffusée par des petites lampes (comme c’est un peu la spécialité du Chapito, même si là plein de choses sont disons plus basiques) et de la musique classique… ça avait vraiment la classe!!
On s’est goinfréEs de toutes ces super bons plats, y avait du vin (et aussi de la bière et de l’eau) et tout le monde n’arrêtait pas de dire comme c’était bon et ça avait la classe et tout… et là c’est parti, j’sais pas trop où ça a commencé mais des boules de mie de pain commençaient à voler et très rapidement plein des bouts de bouffe sont devenus des projectiles, bref bataille de bouffe très infantile mais aussi drôle… Après y avait plein de trucs mous et visqueux par terre (j’étais pieds nus) mais ça s’est bien fini avec des discussions à différents bouts de tables et des petits moments de danse…

Voilà donc quelques aperçus de VODAP-4 TS…
Je ne parle pas trop des flics ni de la mairie parce que je crois qu’illes sont toujours là où illes étaient avant et qu’illes font toujours la même chose et que par rapport à nous y a pas tellement de nouvelles…

Mais il y a d’autres squats à Grrr, comme Lakanaille par exemple, où il y a la nuit des zombies ce soir [2 juillet 2005], que je suis en train de rater, alors je vais pas m’attarder, mais les mardis illes font des restos populaires et végans (en alternance avec des films) et j’ai vachement apprécié mardi dernier de passer chez elleux et c’était bon aussi. Mais surtout illes sont passéEs en procès au TGI mercredi dernier [29 juin 2005], il y avait le même juge que pour le procès des 400 (…!!) et malgré l’absence de leur avocat le report était refusé alors c’est un autre avocat qui les a défenduEs… Rendu le 5 juillet!
Donc dans nos activités futures on a prévu de faire encore mieux la connection avec les autres squats.

Sinon aux 400, après l’expérience de la boum, dans quelques discussions informelles on s’est interrogé sur le sens de faire des activités publiques si ça revenait à la gestion des masses… (bon, c’est plus compliqué que ça mais trop long maintenant) et alors on a décidé d’annuler la soirée superdj’s d’Allemagne et de Grrrr… mais lundi [4 juillet] il y aura une soirée “DIY fais rouler ta bagnole à l’huile et peins ton corps et la traverse aussi” et jeudi [7 juillet 2005] y aura une projection dansante:

Vous voyez, y aura encore d’autres aventures… Alors à la prochaine!

Bize à vous & squat forever à Grrr et partout partout!!!

i*

PS/i* des trucs dont je n’ai pas parlé:

Mercredi [29 juin] y avait une soirée sur l’autonomie italienne mais je n’y étais pas, je crois que c’était cool…

Des personnes du collectif des 400 qui partent, parce que c’est pas évident à raconter, même si ce texte se veut perso, et ça me donne pas du tout envie de faire des blagues…

Du fait que j’ai peur que si ça dure y aura plus de garçons qui vont rester/venir et plus de filles qui vont partir/ne pas venir… mais pareil, c’est plus complexe aussi.