Traduction de http://squat.net/en/news/amsterdam240805.html par tradoccas_VILAIN_SPAM_ [at] no-log [point] org
Le 14 Juillet 2005, dix personnes comparaissaient au tribunal d’Amsterdam. Illes étaient inculpé-e-s pour leur participation aux actions contre l’expulsion de six squats d’Amsterdam. Huit d’entre e-lle-ux étaient déjà incarcéré-e-s depuis les expulsions du mardi 31 mai. Ce jour là, environ 70 personnes s’étaient rassemblées devant le squat Rockin dans le centre d’Amsterdam. Illes avaient monté des barricades dans la rue, y avaient mis le feu et avaient bloqué le traffic pendant plusieurs heures. Lorsque la police anti-émeutes est arrivée, illes l’ont attaquée avec des pierres, des bouteilles et des bombes de peinture. La lutte dans la rue avait duré une heure, et l’expulsion avait pris cinq heures.
Deux des dix personnes qui sont passées au tribunal ont été déclarées innocentes; sept condamnées à six semaines de prison (c’est-à-dire le temps qu’elles y ont passé en attendant le procès, elles ont donc été libérées le lendemain); et une personne a été condamnée à cinq mois de prison, il lui reste donc encore trois mois et demi ! Lorsqu’elle a été arrêtée et fouillée, illes ont trouvé un cocktail molotov. Bien que personne n’ait lancé de cocktail molotov et que la police n’ait produit ni film ni photo pour le prouver, elle a été jugée pour l’avoir fait. Toute l’accusation repose sur l’article de loi concernant les « violences publiques en groupe organisé », avec des variantes pour l’appliquer au fait de : être sur les barricades, lancer de l’eau sur les officiers de police, lancer des caissons de haut-parleurs, des cannettes – vides – de bière, du pain, des cocktails molotov, des fruits, une tasse – rouge – de café, des briques, et des oreillers. Pendant le procès, le juge et le procureur (ndt: officer of justice) ont fait des commentaires politiques, ce qui est très rare dans les tribunaux hollandais. Ils ont comparé la situation avec de la « guérilla urbaine » car certaines des actions étaient organisées et sortaient donc selon eux des limites de la violence urbaine.
Selon le procureur (ndt: officer of justice), les accusé-e-s étaient de toute façon coupables de violences publiques car illes étaient présent-e-s lors de l’expulsion et ne s’étaient pas éloigné-e-s d’eux-elles-mêmes des violences qui les entouraient. À ce moment là, il a eu l’idée ridicule de critiquer le mode de vie des accusé-e-s : il a fait des commentaires sur le fait de boire de la bière à sept heures du matin, et s’en est pris à une personne non-hollandaise : « vous profitez de l’hospitalité hollandaise ». Le juge a déclaré que la police n’avait pas été inventée pour manger des pierres et des briques, « Cela doit cesser ».
Dans le jugement rendu, il est difficile de trouver ce qu’on appelle « l’indépendance de la justice ». Le juge a fait quelques commentaires politiques à propos du public venu supporter les accusé-e-s : « Que ceci soit un avertissement. Vous avez tous entendu les verdicts. Ça suffit, les gens en ont assez de la violence ». De cette manière, il a mis le public au banc des accusé-e-s. Il s’agit donc clairement d’un procès politique, ce n’est pas l’acte criminel lui-même qui a été jugé mais la motivation qui en est la cause. C’est d’ailleurs ce qui a été dit lors du procès : l’un des avocats de la défense a donné l’exemple des hooligans de football qui avaient fait une émeute et avaient blessé 52 policiers (bien fait) quelques mois plus tôt, et qui avaient tous été condamnés à faire des travaux d’intérêt général. Le procureur a répliqué en disant « ce n’était pas une violence politiquement motivée ». Le système a montré sa peur des gens qui veulent changer les bases de la société complètement, et ne sont pas d’accord avec ceux qui tiennent la cité. Des gens qui travaillent activement à créer leurs propres vies. En les condamnant ainsi spécialement, ils veulent faire peur à ce-lle-ux qui résistent activement à la propriété privée. C’est pourquoi nous devons répondre clairement à la répression et aider ce-lle-ux qui en ont été les victimes. Nous ne sommes pas seul-e-s cette fois, la lutte continue !!!
Si vous le souhaitez, vous pouvez envoyer vos messages de support à Yolanda, qui doit rester encore trois mois et demi en prison et qui sera libérée à mi-novembre. Elle participe activement en tant qu’anarchiste à une douzaine de collectifs et a participé à de nombreuses actions. Vous pouvez lui écrire en allemand, anglais et espagnol.
Yolanda Koss
PI Nieuwersluis
Postbus 1328
3430 BH Nieuwengein
Netherlands
ABC Amsterdam