Traduction rapide d’après une info du 10 Février 2006 :
Osaka, Japan : Declaration of Protest Against the Evictions
http://squat.net/en/news/osaka200206.html
== Déclaration de Protestation contre les Expulsions des Squatteureuses des Parcs de Utsubo et de Osaka-jo ==
Le 30 Janvier 2006, en mobilisant 700 employés municipaux, gardiens et policiers contre environ 20 squatteureuses des parcs de Utsubo et Osaka-jo, la ville de Osaka a réalisé cette expulsion intitulée « action administrative ».
Pendant l’expulsion, une personne a été arbitrairement arrêtée pour « agression », trois ont été évacuées en ambulance (dont un gardien avec une fracture qui devrait guérir en un mois), et beaucoup d’autres ont été blessées. Jusqu’à la fin, nos camarades qui tentaient de défendre leurs tentes et huttes furent repoussées par les autorités de la villes qui refusaient toute discussion, et retenues à quelques pas seulement de leurs habitations pendant qu’elles étaient déchirées et abattues, témoins de l’enlèvement de tous leurs biens.
La rage au coeur, nous dénonçons la violence inhumaine de la ville.
Rien n’excuse l’expulsion de nos camarades squatteureuses de leurs habitations, par un temps glacial, et leurs affaires répandues dans la rue. Comment la ville d’Osaka peut-elle être fière de cette expulsion alors que 200 personnes y meurent dans la rue chaque année ?
La ville d’Osaka a refusé toute négociation avec les squatteureuses, se ruant dans le processus d’expulsion. Les « mesures alternatives » annoncées pendant des expulsions concernaient l’hébergement dans l’abri du parc Osaka-jo et le centre « d’Aide à l’Indépendance », les deux ne durant que quelques mois et étant conçues pour rejeter les personnes à une vie précaire, sans domicile fixe. Celles qui s’y inscrivent doivent signer un papier déclarant « Je ne squatterai plus ».
En tant qu’occupant-e, ille n’y a aucune garantie de trouver un travail. Avec les handicaps d’un âge avancé et d’une adresse d’institut, les gens passent par les bureaux pour l’emploi et celleux qui ne parviennent pas à trouver un boulot sont étiqueté-e-s comme étant incapables d’être autonomes et se retrouvent dans la rue. Avec un seul repas par jour, trois mètres carrés pour tourner en rond, etc. Et un cadre de vie déprimant, ille est clair que ces institutions sont uniquement des excuses pour les expulsions.
Sachant pertinemment tout cela, la grande majorité des squatteureuses refuse les « consultations de persuasion » des autorités de la ville pour l’internement, et en parallèle avec leurs protestations contre les expulsions, a demandé un changement radical dans leurs politiques sur l’emploi et le soutien social, un qui pour une fois ne leur soit pas préjudiciable. L’appel : « Ne détruisez pas nos tentes » sera certainement diffusé par les médias comme une preuve d’égoïsme alors que ça n’en est absolument pas. Au contraire, ille s’agit juste d’obtenir le minimum pour vivre.
Ignorant même la décision de justice du 27 Janvier qui autorisait un-e habitant-e d’un parc l’utilisation de cette adresse, la ville d’Osaka a accentué la pression pour les expulsions, ce contre quoi un appel en justice a été lancé le même jour. Sans un tournant radical sur ce sujet, les expulsions vont se poursuivre, et si la nécessité de vivre dans une tente n’est pas reconnue, ille y aura encore de nouve-aux-lles mort-e-s sur le bord de la route.
Et puis d’où viennent ces « World Roses Fair » et « City Greening Fair » (qui ont été massivement financés) ? Depuis le début des préparations pour les expulsions – le 11 Janvier – un scandaleux système de corruption a été mis au jour, mettant en cause l’office de promotion du tourisme Yuritomidori et conduisant à l’arrestation de quatre de ses membres. Cette organisation qui trempe dans les pires magouilles politiques n’a aucune légitimité pour s’occuper et perturber les vies des squatteureuses.
L’objectif de la ville n’est pas limité aux 20 personnes qui ont lutté jusqu’au bout pour protéger leurs tentes. Initialement elles étaient 40 au parc Utsubo et environ 700 à Osaka-jo; pour ces camarades le processus d’expulsion s’accélère depuis trois ans, alors que le risque de plus en plus est de mourir dans la rue. C’est avec douleur qu’elles ont appris que la ville d’Osaka était autorisée à mettre en oeuvre son plan, qui a enfoncé nos 10 000 camarades précaires vivant en ville dans la crise de l’expulsion. C’est aussi pour les 30 000 autres sans-logis de tout le pays que les 20 du parc Utsubo ainsi que d’autres venu-e-s les soutenir, ont lutté jusqu’à la fin.
Vraiment ille ne s’agit pas que de nos camarades qui sont sur le site de la lutte. Contre la violence des autorités de la ville d’Osaka, des protestataires se sont rassemblé-e-s dans tout le pays et dans le monde entier, des encouragements nous ont été adressés. Avec ces expulsions nous avons l’opportunité de nous rassembler, de resserrer nos liens.
Sans se soucier de l’écrasante supériorité matérielle et humaine de la ville, plus de 100 personnes se sont rassemblées à l’aube (et certaines la nuit précédente) pour protester contre l’attaque de 8h00 du matin, et après 6 heures de siège – déjouant les plans d’attaque de la ville -, la municipalité a laissé libre cours – et au regard de tou-te-s – à sa sauvagerie. Cette lutte de 30 jours n’a été possible qu’avec l’aide de camarades, l’assistance de nombreuses personnes et notre solidarité. Nous ne pouvions pas empêcher les expulsions, mais nous n’avons certainement pas perdu ! (note du traducteur japonais->anglais : la somme et les moyens investis dans l’organisation de l’attaque contre les tentes des villages autonomes à travers la ville furent tellement élevés que le lendemain du 30 janvier, le très conservateur Sankei Shinbun appelait les autorités de la ville, pas pour les violences bien sûr mais pour le coût de l’opération !).
Les autorités d’Osaka n’ont rien appris de cet incident. En parallèle avec l’expulsion du parc Utsubo, elles attaquèrent quatre tentes installées dans le parc d’Ogimachi pour recueillir les délogés d’Utsubo, massacrèrent la tente d’un camarade qui participait aux actions contre les expulsions du parc Nishi Umeda et installèrent une palissade à Nishinari Kouen, d’où étaient venu-e-s beaucoup de camarades pour aider celleux de Utsubo.
Les camarades qui sont allé-e-s aux bureaux des gestionnaires du parc nord de Utsubo le 31 Janvier pour protester contre les expulsions et exiger qu’on leur rende leurs affaires se virent interdire l’entrée et alors qu’illes repartaient illes furent victimes de violences. Le même jour, des brutes des gestionnaires de Nagai Kouen (au sud d’Osaka) essayèrent avec huit voitures de détruire les tentes installées pour servir de refuge aux dépossédé-e-s du parc Utsubo.
Le premier Février, l’office de promotion du tourisme a poursuivi ses attaques contre les squatteureuses en produisant un papier expliquant les expulsions, et déclarant que « les tentes et les huttes sont non seulement dommageables au paysage, mais ont en plus un mauvais impact sur les espaces verts et les fleurs. Et les squatteureuses ivres et dépravé-e-s sont dangeureu-x/ses pour les citoyen-ne-s environnant-e-s ».
Une personne a été blessée la nuit précédente pendant les affrontements entre les manifestant-e-s et les personnes qui montaient sur les ordres des autorités une palissade. Ces dernières ont sauté sur l’occasion de dire qu' »aucune violence ne sera tolérée », sans mentionner les multiples violences dues aux employé-e-s de l’État et aux gardien-ne-s.
« Ville de Osaka », ne seraient-ce pas vos méthodes meurtrières qui sont les plus violentes finalement ?
ASSEZ ! Nous ne laisserons pas cette situation persister.
Nous exigeons que la ville de Osaka cesse ses expulsions et ses violences.
Tant que la situation persistera, et afin de protéger les vies et les conditions de vie de nos camarades, nous annonçon ici que nous continuerons de résister.
== Unemployment and squatting steering committee / Comité des chômeureuses et squatteureuses ==