Centre social occupé « la Chauve-souris »
62, rue chauve-souris – 4000 Liège
Ca plane pour 6 mois
Depuis maintenant 180 jours, nous occupons un bâtiment laissé à l’abandon depuis 3 ans.
Il s’en est passé des choses en 180 jours! Après avoir tenté de nous déloger de force, les propriétaires, sourds à nos demandes de conciliation et murés dans le silence depuis le début de l’occupation, font couper l’électricité fin décembre. Quelques jours plus tard, ils nous contactent pour négocier une sortie sans résistance. En parallèle, ils nous attaquent en justice pour formaliser cette « négociation ». Voilà qui est une étrange manière de procéder. La requête de leur avocat datant de début février est affligeante. Il nous accuse de ne pas bien entretenir le bâtiment ! Un comble alors que les propriétaires viennent de recevoir le permis de détruire. Nous sommes à ce moment début février. L’audience du 2 février est reportée au 2 mars. Les propriétaires espèrent nous virer pour le 15 mars.
En réponse, nous avons recueilli plus de 50 lettres de soutien de voisins et récoltés près de 500 signatures avec une pétition en ligne. La presse locale nous a également taillé un costume bienveillant.
Les propriétaires espéraient nous virer pour le 15 mars mais la justice en a décidé autrement. Le 3 mars a été décidé un calendrier des négociations.
Les requêtes de notre avocat seront déposées dans le courant du mois d’avril, celles des propriétaires dans le courant du mois de mai, avec délibération en… septembre!! Même le juge a l’air de nous avoir à la bonne…
Pour la première fois, nous avons devant nous 6 mois pour envisager le futur « sereinement ». Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, nous venons d’avoir un accord de principe pour utiliser un terrain situé non loin du CSO jusqu’à ce qu’il soit vendu. Nous sommes chauds à commencer un potager collectif avec le quartier, même si nous savons qu’il y a encore beaucoup de boulot avant de voir la première patate.
Le Centre social est un lieu de vie, d’activités et d’habitat. Un lieu ouvert car il permet aux gens ne se reconnaissant pas dans la culture dominante du divertissement marchand de passer pour simplement boire une bière, une tasse de thé ou jouer une partie d’échec. Ouvert sur le quartier; des rencontres avec le voisinage sont organisées ponctuellement.
Le CSO se veut être un carrefour de lutte anticapitalise, locale et globale. Il permet aux révoltéEs de tout poils de se rencontrer et d’échanger leurs idées, de consulter ou nourrir l’infothèque, d’y organiser des rencontres ou simplement de faire leur réunion.
Des soirées d’infos sur les luttes globales; sont venus nous rendre visite des activistes venant des quatre coins de l’Europe, mais aussi du Mexique. C’est un lieu d’habitat, permanent ou temporaire. Il permet à des individus, étudiantEs ou chômeur/euses, précaires ou non, sur la route ou en vacances, de pouvoir se loger ou vivre autrement.
Evidemment, conjuguer passages, activités et habitats ne coulent pas de source et les moments de bonheur sont aussi mélangés aux tensions, coups de gueules et incompatibilités d’humeur. Espérons que les six prochains mois nous aideront à continuer à avancer sans répéter les erreurs inhérentes à l’organisation collective et/ou à l’organisation sans structure formelle. Dans tous les cas, un laboratoire de vie qui vaut la peine d’être vécu.
Nous profitons de l’occasion pour remercier toutes les personnes qui nous ont apporté leur soutien ces derniers mois. Si un autre monde est possible, il se construit ici et maintenant. Occuper un bâtiment vide n’est pas un crime.
Vous êtes cordialement invités à venir fêter notre premier semestre lors d’une soirée qui se tiendra le jeudi 19 mars 2009 à partir de 19h30.
Plus d’infos :
http://www.chauvesouris.collectifs.net/spip.php?article40