Madrid: Evacuation d’un squat à Malasaña

Jeudi 2 février à 7 heures du matin, la police anti-émeute a procédé à l’évacuation du squat du numéro 33 de la rue Corredera Baja de San Pablo à Madrid. Une quarantaine de personnes qui vivaient là depuis le 19 novembre ont été délogées manu-militari. Onze personnes sont détenues par la police pour usurpation de bien immobilier.

Il faisait encore nuit lorsque les habitants de la rue Corredera Baja de San Pablo (Malasaña, centro) ont été réveillés soudainement par le bruit des portes que la police défonçait à coup de bélier. Une brigade anti-émeute armée délogeait les familles qui avaient trouvé refuge dans cet immeuble depuis le 19 novembre dernier. C’était une scène tout à fait pathétique.
Des gens de tout horizon vivaient ici dont des familles avec enfants, des personnes âgées, qui pleuraient dans le froid matinal de Madrid, en espérant pouvoir emporter quelques affaires. Bien que les médias espagnols parlent d’une évacuation pacifique, sans aucun problème, les voisins de l’immeuble étaient consternés par ce spectacle, par les cris, les pleurs, les chiens, le bruit, des policiers anti-émeute lourdement armés pour chasser des enfants et des vieillards sans logement.

Lié au mouvement des « indignés » (15-M), ce logement avait été récupéré par une nuit de novembre pour loger des familles, des gens, victimes de la crise espagnole. Certaines personnes provenaient d’un autre squat, l’hotel Madrid, évacué en octobre.

L’immeuble est la propriété de La banque Caixa qui à la suite de l’évacuation à mis en place des vigiles pour prévenir toute nouvelle occupation. Les services sociaux de la ville, quasiment inexistants et surtout inefficaces, parlent de relogement, mais les victimes de la crise n’en voient jamais la couleur. On peut s’attendre à l’ouverture d’un nouveau squat rapidement.

Les squatters, dont onze personnes détenues par la police, sont accusés « d’usurpation de biens immobiliers », ce qui peut être punissable par une peine de trois à six mois de prison.

Vidéo de l’ouverture de l’immeuble le 19 novembre.

Article repris d’Indymedia-Nantes.

Source en espagnol.