L’Africa House est encore menacée d’une expulsion imminente. Cette fois ils le font au milieu de l’hiver, quand c’est totalement glacial dehors. Ceci est un appel pour bloquer les téléphones des propriétaires, une soit disant « organisation de logement social », qui met plus de 60 personnes dehors dans la rue.
Un ordre du tribunal donnant l’autorisation d’expulser et démolir la dernière « Africa House » a été trouvé à l’extérieur du site cette semaine. C’est la cinquième grosse expulsion de squat en 7 mois, à côté des nombreuses expulsions et destructions de camps dans les jungles, dans la ville, dans les parcs ou sous les ponts, ainsi que les nombreuses expulsions de la zone de distribution des repas — concrètement : une cour entourée de fil barbelé.
À la fin de l’année dernière, beaucoup de personnes ayant été dégagées squat après squat durant l’été de l’an passé, mêlant des personnes avec ou sans papiers, ont commencé à retourner dans les bâtiments de l’université à moitié détruits derrière l’ancienne Africa House. En ce moment, il y a 60 à 80 personnes principalement d’Afrique du Nord et du Moyen Orient qui restent dans ces abris.
Le papier du tribunal donne la permission à la police d’expulser à partir du 30 janvier. Ils vont donc bientôt dégager chacunE de nouveau dans la rue. Maintenant c’est le milieu de l’hiver et Calais est couvert de neige. Cela peut être demain ou dans les semaines qui viennent mais l’affichage du tribunal sur le site annonce clairement que cela va arriver n’importe quand et cette fois ils vont essayer de le faire « légalement » (la majorité des expulsions étaient « illégales » — évidemment, que cela soit « légal » ou non, les gens finissent toujours dans la rue…).
La société de démolition, Société de Démolition et d’Aménagement Extérieur (SDAE Démolition), a surveillé l’endroit pendant des mois. Deux personnes de la compagnie regardaient encore autour des bâtiments hier. La police rafle encore les bâtiments régulièrement, harcelant et arrêtant les personnes. Hier matin, un mineur a été arrêté car il n’avait pas de papiers (Regardez le blog de Calais Migrants Solidarité pour les mises à jour régulières).
Ironiquement les bâtiments sont possédés par une organisation de logement social, l’OPH (Office Public de l’Habitat) qui revendique sur son site « Loin d’être un simple bailleur … sa mission doit toujours contribuer à une meilleure vie pour ceux qu’il loge ». C’est clairement une blague ; ils expulsent de nombreuses personnes sans abris de bâtiments qui ont été abandonnés depuis de nombreuses années.
QU’EST-CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE :
• Appeler l’OPH, demander à parler à quelqu’un de la direction, dites-leur ce que vous pensez de la situation. Téléphone de l’OPH : 0033 3 21 46 04 80. Ou fax : 0033 3 21 97 38 87 ;
• Écrire un E-mail à l’OPH ;
• Écrire une lettre à l’OPH, 16 quai de la Gendarmerie, 62100 Calais, France ;
Note : Le président de l’OPH est M. Gérard CLAIS, le directeur est M. Hans RYCKEBOER. Voir le site web http://www.oph-calais.fr
CE QUE VOUS POUVEZ DIRE :
• N’expulsez pas les gens qui n’ont nul part où vivre dans la rue, particulièrement quand c’est l’hiver et que le temps est glacial dehors ;
• Démolir des bâtiments où de nombreuses personnes sans maisons vivent est inhumain ;
• Ne donnez pas l’autorisation à la police, ou à des huissiers, de rentrer sur le site à AUCUN moment ;
• Vous êtes une organisation de logement social, vous devriez apporter une solution pour touTEs les occupantEs, sans tenir compte de leur « situation administrative ». Des personnes sont des personnes, qu’elles aient des papiers ou non !
Calais Migrants Solidarité, 8 février 2012.