Samedi dernier, des fêtes sauvages ont eu lieu à Berne et à Bâle. Pendant qu’à Berne, entre 10 000 et 18 000 personnes ont fait la fête au milieu du centre-ville, entre 1 000 et 2 000 personnes ont occupé un ancien site industriel à Bâle.
Autant à Berne qu’à Bâle, les textes d’appel tournaient autour de la gentrification. Alors que la mobilisation était plutôt large pour Berne, l’occupation à Bâle n’était annoncée que par un flyer et un groupe Fa(r)cebook apparemment plutôt discret.
A Berne, la fête sauvage est liée aux plans de la ville de vouloir contraindre la Reithalle de fermer le Vorplatz – la place devant – à une certaine heure. Du coup, une fête sauvage au milieu de la ville était montée pour montrer qu’on allait plutôt tout prendre que céder quoi que ce soit. Selon ce que l’on lit, il y avait tout plein de concerts et de Djs partout en ville, même Patent Ochsner – un groupe de chanson plutôt hippie en suisse allemand – a donné un concert sauvage à 5h du matin devant la Reithalle.
A Bâle, un ancien site industriel a été occupé. Ensuite du bon son et même plein de gens motivés qui ont pensé à barricader les rues où les flics auraient pu accéder. Malgré ces efforts, il y a apparemment eu une arrestation.
La police se vante du coup d’avoir “toléré” les fêtes sauvages. Pour ce qui est de Berne, ils n’avaient pas trop le choix. 10 000 à 18 0000 personnes, on est un peu obligé de les “tolérer”. Les flics font d’ailleurs savoir que tout “c’était bien passé” et tout le blabla habituel. En lisant d’autres commentaires sur l’événement, c’était apparemment pas si simple que ça, parce que plusieurs flics s’en sont pris plein la gueule…
A Bâle aussi, ils essayaient de faire chier. Mais ça a pas trop marché. Un flic en civil a apparemment été bien tabassé. Et même au moment de la seule arrestation, tout le monde a essayé de défendre la personne concernée, du moins d’après le communiqué.
Bref, ça a bien bougé ce week-end. Et c’est plutôt réjouissant de lire des articles de la presse bourgeoise où ils se plaignent tous de “l’extrême violence” des fêtards. Des articles où l’on sent que tout le truc était bien plus compliqué que ça et que les flics s’en sont en fait pris plein la gueule. L’été s’annonce chaud…
[Article publié le 3 juin 2012 sur Le Réveil.]