Grenoble: La mairie de La Tronche n’a jamais autant pué !

Suite à l’expulsion récente du campement de Roms de La Tronche, des affiches ont été collées et des matières nauséabondes ont été déversées sur le perron de la mairie de cette commune. ci dessous le communiqué :

APRES LES DISCOURS NAUSEABONDS, LA PUANTEUR DE LA REPRESSION

Le 26 juillet, à 6 heures du matin, une centaine de policiers ont encerclé le campement de La Tronche, en Isère. Celui-ci était habité depuis deux ans, principalement par des Roms roumains. Les personnes qui vivaient là ont été sommées par les forces de « l’ordre » d’abandonner leurs cabanes ou leurs caravanes — immédiatement détruites par les pelles mécaniques, contraintes de n’emporter avec elles qu’un seul ballot d’affaires personnelles. De nombreuses OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français) ont été distribuées, pour la plupart illégales. Les personnes, avec de nombreux enfants et nourrissons, se sont retrouvées livrées à la rue, traquées et chassées par la police pour éviter qu’elles ne s’installent ailleurs. D’autres ont été incarcérées en centre de rétention. Parce qu’à La Tronche, combattre la pauvreté c’est faire disparaître les pauvres, on est allé jusqu’à lancer une procédure d’expulsion contre l’épouse d’un homme hospitalisé et lourdement handicapé qui pourtant ont reçu le 25 juin l’accord pour un hébergement dans le cadre de la loi DAHO… Malgré les nombreuses demandes faites tant auprès de l’Etat que des collectivités (mairie de La Tronche, Conseil Général, Métro), ce campement avait été laissé volontairement à l’abandon — refus de ramassage des ordures ménagères et de la dératisation, absence de point d’eau et de sanitaire — pour que le prétexte d’insalubrité autorise l’expulsion des personnes. Le Maire s’était par ailleurs acharné pour empêcher aux enfants Roms l’accès aux écoles communales et aux services sociaux. Par des déclarations xénophobes et mensongères, il a entretenu la peur de l’autre, il a stigmatisé les habitant·e·s du campement de La Tronche. La délinquance et la prostitution, pourtant minoritaires, ont été sans cesse rabâchées pour excuser la haine et le mépris et éviter de reconnaître la discrimination dont sont victimes les Roms et la misère dans laquelle ils vivent. Car comment demander à des personnes à qui la société ne donne le droit ni aux aides sociales, ni au logement, ni à l’éducation, ni même au travail, de vivre en respectant ses lois ? Les délits qui leurs sont reprochés sont des moyens non reconnus pour avoir des ressources qui leurs sont interdites.

Les élu·e·s de La Tronche portent là une lourde responsabilité après cette expulsion et la répression qui s’ensuit. Il y avait pourtant là l’occasion d’être solidaire et de participer à la lutte contre les discriminations envers les Roms et les migrant·e·s en général, l’occasion d’accueillir plutôt que de repousser. L’occasion de se confronter à la réalité d’un monde sans cesse plus implacable pour les pauvres pendant que des bourgades comme La Tronche ne pensent qu’à leur tranquillité facile et égoïste.

CE SOIR L’ODEUR PESTILENTIELLE DE LA MAIRIE DE LA TRONCHE REVELE LA PUANTEUR DE SA POLITIQUE

La Patate Chaude, août 2012

[Publié sur Indymedia-Grenoble le 6 août 2012.]


L’article publié sur le site internet de France 3 Alpes le 27 juillet 2012:

La Tronche (38) : Evacuation d’un camp de roms

Dès 6H30, ce jeudi 26 juillet, une centaine de roms a été expulsée du terrain qu’ils occupaient depuis 2 ans.

Certains de ces roms seront assignées à résidence (alors qu’ils n’en ont plus !) en attendant leur retour en Roumanie. Pour les autres, c’est l’inconnu. Désormais le camp a été vidé de tous ses habitants.

Au départ, il y a plus de 2 ans, une seule famille s’était installée sur ce terrain en face du magasin Décathlon. Au fil des mois, d’autres roms les avaient rejoints, tous vivaient dans l’insalubrité au milieu des carcasses de voitures dans ce qui était devenu un vrai bidonville.

Selon les riverains, certains s’adonnaient à divers trafics on a même parlé de prostitution sur de jeunes enfants. C’est à la suite de plaintes répétées des voisins et du propriétaire du terrain que cette expulsion a eu lieu. Une issue soutenue par la municipalité.

L’opération a démarré tôt en matinée et s’est déroulée dans le calme, même si certains roms ont dû quitter le camp sans pouvoir récupérer toutes leurs affaires.

Quelques heures plus tard, et alors que le camp était fermé et surveillé, des familles naviguaient encore aux abords, sur le parking du Centre Hospitalier tout proche, sans savoir où aller.