Constantine (Algérie): De nouvelles émeutes liées à des problèmes de relogement

En Algérie, les luttes contre les injustices de la propriété privée (même quand celle-ci se nomme « publique ») ne cessent de donner lieu à des heurts avec les forces de l’ordre. Là-bas comme partout, les institutions étatiques cherchent à endormir les révoltés. Leur objectif n°1: conserver à l’identique les rapports sociaux actuels. Le 2 septembre, c’est à Constantine que la colère a éclaté. Compte-rendu ci-dessous, dans un article issu de la presse mainstream algérienne:

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Les protestataires exigent leur relogement: 3 policiers blessés et 4 personnes interpellées dans des affrontements à Constantine
I.T. (Le Temps d’Algérie) – 3 septembre 2012

Le siège de la wilaya de Constantine a été, durant la matinée d’hier, le théâtre d’une manifestation conduite par des habitants de l’avenue de Roumanie écartés du relogement de l’année 2010.

Les manifestants ont encerclé ledit siège et ont bloqué la route parallèle en usant de pierres. Ils ont même attaqué un camion qui transportait des boissons gazeuses et vidé la moitié de la cargaison pour utiliser les bouteilles lors de la bagarre. Cette situation a nécessité l’intervention des policiers antiémeute qui se sont accrochés avec les jeunes manifestants. Bilan : 3 policiers blessés et 4 jeunes interpellés.

Aussitôt, la ville a été encadrée par un dispositif sécuritaire et notamment les alentours de la wilaya, ce qui a permis de maîtriser la situation, d’autant que cet incident a coïncidé avec la visite de l’ambassadeur américain à Constantine.

Notons que les évincés du relogement de l’avenue de Roumanie, une quarantaine de familles en tout, n’en sont pas à leur première démonstration de force. Ils n’ont jamais lâché prise depuis 2010 et reviennent à la charge dès qu’ils ont vent de la poursuite du programme de relogement.

En janvier dernier, ils avaient investi le pont suspendu de Sidi M’Cid, menaçant de se donner la mort.
Certains ont escaladé les câbles du pont en menaçant de se jeter dans les gorges du Rhumel pour exiger leur relogement immédiat. Ils se disent victimes d’une opération de relogement «arbitraire» et réclament une réhabilitation «urgente et immédiate».

Les concernés avaient exigé la présence du wali qui les avait écoutés et avait  promis d’étudier leurs cas. Ils détiennent, selon leur porte-parole, des actes de propriété de constructions démolies en juin 2010 dans le cadre du plan de modernisation de Constantine. Ils ont affirmé avoir reçu, il y a près d’un an, des assurances de la part des autorités locales pour trouver une solution équitable à leur cas, notamment un relogement par étapes dans le cadre de l’opération de résorption de l’habitat précaire en cours à Constantine.