Grenoble: Répression et nouvelles mobilisations pour les demandeurs d’asile du 22 rue des Alpes

Communiqué de presse du «Réseau du 22 rue des Alpes»

Fontaine, le 25 septembre 2012

Suite à l’expulsion du nouveau squat de demandeurs d’asile du 24 rue Ampère à Grenoble, le «Réseau du 22 rue des Alpes» tient à décrypter quelques contre-vérités affirmées par la mairie de Grenoble. Le réseau appelle toutes les organisations et personnes qui soutiennent son action à interpeller les municipalités de Grenoble et Fontaine pour trouver une solution alternative d’hébergement pour la trentaine de demandeurs d’asile du 22 rue des Alpes.

Mardi 25 septembre après-midi, la police a procédé à l’expulsion de l’immeuble au 24 rue Ampère, à Grenoble. Ce bâtiment était occupé depuis plusieurs jours par le «Réseau du 22 rue des Alpes», en prévision de l’expulsion imminente du squat de Fontaine où une trentaine de demandeurs d’asile habitent depuis février 2012. L’expulsion de la rue Ampère a été ordonnée par la mairie de Grenoble, qui contrôle la société d’économie mixte «Grenoble 2000», propriétaire du bâtiment. Une plainte a été déposée pour «dégradation», et un militant du réseau arrêté sur place risque d’être poursuivi.

Interpellés par des militants associatifs, les élus grenoblois objectent qu’aucun réfugié n’était présent lors de l’expulsion. Ils affirment que cette occupation n’avait pas pour but d’héberger ce collectif de demandeurs d’asile, dont beaucoup étaient encore présents à Fontaine ce mardi. Un prétexte de plus pour essayer de justifier une expulsion illégale, dont est coutumière la ville de Grenoble. Ces habitants prétendument «invisibles» avaient simplement anticipé une expulsion annoncée par la police la veille, en ne restant pas sur place dans la journée. Le réseau, qui regroupe des soutiens locaux et des demandeurs d’asile, n’avait en effet pas pris le risque d’exposer ces derniers à l’intervention de la police. Sans doute faut-il rappeler aux élus grenoblois que ces demandeurs d’asile sont systématiquement et abusivement classés par la Préfecture en «procédure prioritaire». Cela permet à l’État d’une part un examen bâclé de leur demande d’asile et le non respect de l’obligation réglementaire de les loger, et d’autre part de délivrer à tour de bras des Obligations de Quitter le Territoire (OQTF). Celles-ci sont synonymes d’un placement immédiat en centre de rétention dans l’attente d’une expulsion du territoire.

Aujourd’hui, ces demandeurs d’asile dont la ville de Grenoble prétend nier l’existence sont donc toujours à Fontaine, où la municipalité fait cyniquement la sourde oreille : ils vivent dans l’angoisse d’une expulsion imminente du bâtiment qu’ils occupent au 22 rue des Alpes, alors même qu’ils s’étaient organisés pour en partir conformément aux décisions de justice. Ils ne peuvent pas envisager de rentrer dans leur pays d’origine, et font face ici à d’innombrables obstacles tant à leur demande d’asile qu’à l’application à leur droit au logement. Pour ces raisons, le «Réseau du 22 rue des Alpes» restera dans une démarche de soutien actif aux demandeurs d’asile.

Le «Réseau du 22 rue des Alpes» demande donc aux organisations et personnes qui soutiennent son action d’interpeller les municipalités de Grenoble et Fontaine à deux sujets :
Puisque ces mairies n’aident pas ou empêchent cette trentaine de demandeurs d’asile de trouver une solution de logement par eux-mêmes, qu’elles fassent le nécessaire pour leur proposer une solution alternative d’hébergement avant la fin de la semaine.
Puisque ces équipes municipales appartiennent ou sont proches de la nouvelle majorité gouvernementale, qu’elles agissent concrètement pour que cessent les entorses aux droits des demandeurs d’asile, dont celui à un logement.

A l’inverse, ces mairies aggraveront la situation si elles continuent à cautionner la politique xénophobe du nouveau gouvernement et à encourager les expulsions de logements, alors même que plusieurs milliers sont vides dans l’agglomération.

Contact presse : 22ruedesalpes[at]gmail[.]com ; 06 16 97 42 87