La Plata (Colombie): Des expulsions et destructions de logements se terminent en émeutes

Selon un article paru le 25 septembre sur le site d’info mainstream colombien du Diario del Huila, des expulsions de logements/terrains squattés dans la ville de La Plata, en Colombie, se sont déroulées dans une ambiance assez explosive, les expulsé-e-s refusant de se laisser faire…

Cela s’est passé le lundi 24 septembre, à partir de 8h du matin. Au cours des affrontements, plusieurs blessé-e-s (dont quelques flics) et une dizaine d’arrestations (dont de nombreux mineur-e-s). Ce jour-là, environ 150 familles étaient directement concernées par les expulsions qui ont eu lieu.

Les flics étaient venus en nombre, puisque 700 d’entre eux étaient là, pour la plupart membres de l’ESMAD (Escuadrón Móvil Anti Disturbios, Escadron mobile anti-émeutes). Gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes et canon à eau contre pierres, bâtons et cocktails Molotov, le scénario presque classique de la guerre de la classe avec l’Etat en mode “défense de la propriété privée”.

Dans le quartier/barrio La Libertad, des barricades avaient été érigées par les squatters, faites de pierres, de troncs d’arbres et de penus enflammés. C’est là que les affrontements ont été les plus durs, donnant lieu à des détonations qui faisaient penser à des bruits d’armes à feu… Mais peronne n’a semble-t-il été blessé par balle.

Les émeutes ont duré toute la journée, celles-ci étaient encore fort actives aux alentours de 18h. cela s’est calmé après 19h, après que l’opération d’expulsion se soit arrêtée, vraisemblablement sans être allée complètement au bout de ses objectifs. Si de nombreux logements ont été détruits un à un par les forces de l’ordre et des employés pour la démolition, la ville de La Plata est encore en ébullition. La plupart de ces logements avaient été auto-construits sur des terrains squattés depuis seulement deux mois. Suffisant pour que la rage venant du fait de se faire virer de chez soi se fasse ressentir.

Ces prochains jours, divers quartiers de la ville vont être en quasi état de siège, “occupés” par des brigades de l’ESMAD de manière à ce que l’Etat reprenne le contrôle des quartiers les plus squattés…

Pas d’expulsion sans auto-défense active !