Ces derniers jours, nous avons visé les responsables politiques du mal-logement, du manque de logements et des expulsions, pour dénoncer l’encadrement étatique de la misère. Nous avons occupé le PAIO (Poste d’Accueil, d’Information et d’Orientation, qui s’occupe de l’hébergement d’urgence) lundi soir. La municipalité, propriétaire des locaux du PAIO et patron des employés qui y bossent- a ordonné l’expulsion manu militari par la police, 7 fourgons, une cinquantaine de bleus bien énervés pour fracturer porte et fenêtre afin de nous sortir. Depuis les salarié-e-s de ce « pôle » ont bloqué la veille sociale pour contester les violences permanentes des institutions commises contre celles et ceux qui n’ont plus rien à perdre. Hier, mardi, nous nous sommes rassemblé.e.s devant la préfecture pour crier notre colère, nous avons eu la chance de pouvoir croiser la sinistre Souliman (secrétaire générale de la préfecture) et lui vomir dessus ce que nous pensons de ses actes criminels. L’Etat et le capital assassinent, humilient, essayent de nous réduire à rien ! En début de semaine, en périphérie de Toulouse, un homme, dont les médias, la police et les autorités ont masqué le nom, s’est jeté par la fenêtre de son immeuble, à l’arrivée de l’huissier chargé de l’expulser. Ou quand la misère organisée nous tue…
Mais gare à la revanche, quand tous les pauvres s’uniront !
Ce même mardi, nous avons quitté cette maudite Préfecture pour nous diriger vers la Mairie de Toulouse. La veille, les « autorités » nous ont sommé de partir en échange d’un rencard. La blague… Alors on est entré.e.s et on s’est installés dans une grande salle de réunion, qu’on a occupée. Ben ouais, ils nous baladent, on les occupe. Ils ont encore envoyé les keufs, on est sorti.e.s en continuant à hurler (entre autres le fameux «y’en a marre»). On est retourné.e.s une 3e fois pour occuper le PAIO. La Mairie a encore envoyé la flicaille. Mais lorsqu’ils sont arrivés, on leur a fait croire qu’il y avait encore du monde enfermé à l’intérieur et ils ont ré-expulsé… un bâtiment vide. A leur tour de se faire balader ! Vu le dispositif policier déployé sur nos gueules pendant deux jours, et à chaque action, ouverture, expulsion depuis un an, on voit que les mesures d’austérité ne s’appliquent pas à la guerre aux pauvres.
Mercredi matin, Mme Touchefeu, adjointe au maire chargée du logement et de la cohésion sociale a fini par se positionner, au nom de la Mairie, contre l’expulsion du 22 rue Demouilles «pour l’instant». Nous lui avons fait remarquer que son parti était au pouvoir et qu’il pilotait la Préfecture, qu’ils avaient dit la même chose avant l’expulsion de l’ancien Centre Social Autogéré (70 all. des Demoiselles) et qu’ils n’avaient qu’à l’affirmer publiquement et agir pour arrêter d’expulser. Ce mercredi, l’ancien CREA, dévasté par l’Etat et ses flics a débordé. De la viande pourrie depuis un mois et des tuyaux dégradés depuis l’expulsion ont fini par déverser une vague de puanteur et d’immondices jusque dans la rue. Alors que le 70 allée des demoiselles explosait de vie, l’Etat y a répandu la mort. Et ce sont encore des ouvriers qu’il a exploités pour faire le ménage.
Ce jeudi après-midi, nous avons occupé le SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation au 161 rue du Feretra), service chargé d’attribuer des places en foyer et donc de gérer la pénurie organisée par l’Etat. On a reçu encore le soutien des travailleurs du SIAO, et la Pref’ a encore envoyé les flics, qui ont encore atomisé une porte pour nous sortir. Les blaireaux…
On n’attend donc toujours rien des lieux de pouvoir, il nous faut être de plus en plus fort.e.s, organisé.e.s et offensif.ve.s.
Pour cela, nous continuons à rencontrer d’autres galérien.ne.s, d’autres soutiens, dans les foyers (clin d’œil aux gars du foyer Antipoul qu’on a rencontrés lors de l’occupation du PAIO), les campements et les quartiers attaqués par la « rénovation urbaine », nous partageons nos outils, nos pratiques, nous échangeons nos constats et nous continuons à construire un mouvement populaire et autonome pour tout reprendre, pas à pas, avec détermination.
Tant qu’il y aura de l’argent, il y aura de la misère et tant qu’il y aura de la misère, nous continuerons à nous organiser entre misérables et opprimé.e.s pour en finir avec le carnage capitaliste. Nous annonçons d’ailleurs l’ouverture d’un nouveau bâtiment, permettant d’accueillir une trentaine d’habitant.e.s.
Le Centre Social Autogéré continue, la campagne de réquisition se renforce, rejoignons-nous, organisons-nous.
Tout pour tou.te.s, pouvoir au peuple !
Les habitantes et habitants du 22 Demouilles et des 5 bâtiments encore en vie, des personnes investies dans les activités du Centre Social Autogéré et la campagne de réquisition
7 oct. 2012