Grenoble: Demandeurs d’asile du 22 occupent un nouveau bâtiment !

Le “Réseau du 22 rue des Alpes” avait annoncé la semaine dernière qu’il restait “dans une démarche de soutien actif aux demandeurs d’asile” (communiqué du 25 septembre): depuis ce 4 octobre, nous ne cachons plus notre présence dans un bâtiment au Village Olympique, que nous occupons depuis dimanche 30 septembre. Ci-dessous le texte en français du tract bilingue français-arabe qui est diffusé dans le voisinage [version arabe ici].


ASILE POLITIQUE ET ACCES AU LOGEMENT POUR POUVOIR VIVRE DIGNEMENT

Nous vivons au 20 Avenue Edmond Esmonin !

Bonjour,

Arrivés en France pour certains il y a plusieurs années et pour d’autres il y a quelques mois, nous en avons assez de l’injustice et de la tyrannie dans nos pays d’origine (Soudan, Erythrée, Tchad, Nigéria, Guinée…), aussi sommes-nous venus demander l’asile politique, pour vivre dignement comme doit pouvoir le faire tout être humain.

Après des mois à vivre dans la rue dans des conditions inacceptables, alors que l’Etat a l’obligation réglementaire de loger les demandeurs d’asile, le squat du 22 rue des Alpes, ouvert en février à Fontaine, était donc un espoir. Ce dernier a été anéanti par les 2 décisions de justice qui autorisent son expulsion à partir du 24 septembre. Plusieurs jours avant cette échéance, nous et des personnes qui nous soutiennent avons donc commencé à occuper un nouveau bâtiment au 24 rue Ampère, à Grenoble. Mais mardi 25 septembre, la mairie de Grenoble a demandé illégalement l’expulsion immédiate de ce nouveau squat. De nouveau à la rue, sans aucune proposition alternative de la Préfecture ni soutien de deux villes de Fontaine et de Grenoble, nous n’avons pas d’autre choix que de trouver nous-mêmes une solution, même temporaire. C’est pour cela que nous venons habiter le Canadien qui est un bâtiment inoccupé de la résidence universitaire au Village Olympique, à Grenoble.

Nous exigeons la reconnaissance de nos droits élémentaires : notre revendication prioritaire reste la reconnaissance de notre statut de réfugié politique, mais nous avons le droit, comme chacun-e, à un logement, et de pouvoir ainsi participer activement à la vie de la société.

Nous ne cherchons ni la pitié ni la charité mais la solidarité, car c’est le devoir de chacun et de chacune de nous permettre de vivre dignement.

N’hésitez pas à venir nous rencontrer et discuter. Nous vous inviterons bientôt pour boire un thé et échanger davantage.

Vous vous sentez concerné-e-s ? Vous voulez encore agir ?

N’hésitez pas à vous mobiliser face à cette politique injuste


Par solidarité,

Nous sommes des militants et militantes de l’agglomération grenobloise qui avons décidé de réagir face à cette situation, en occupant un nouveau bâtiment le dimanche 30 septembre, vide comme des milliers de logements alors que des centaines de personnes vivent et dorment dans la rue. Cette occupation a été rendue nécessaire par l’urgence et a le soutien de Cap Berriat, du Centre d’Informations Inter-Peuples, du Comité Isérois de Soutien aux Sans Papiers, du Collectif de Soutien aux Réfugiés Algériens et de la Patate Chaude.


Le réseau du 22 rue des Alpes
4 octobre 2012