À Taipei, capitale de Taïwan, de mardi soir (23 avril 2013) jusqu’à mercredi en fin de matinée, des affrontements ont opposé la police à des protestataires de la communauté Huaguang (華光社區), ces dernier-e-s étant déterminé-e-s à ne pas laisser faire les expulsions et démolitions de maisons prévues par les pouvoirs publics.
Un des slogans crié par la foule en colère était « La démolition forcée, c’est la tyrannie ». Une centaine de personnes, dont de nombreux étudiant-e-s, ont renversé une palissade installée par la police et ont affronté physiquement les flics présents sur la rue Jinhua.
Pendant les affrontements, des boucliers de flics ont été saisis par la foule, plusieurs vagues d’échauffourées ont eu lieu pendant la nuit, durant lesquelles au moins trois personnes ont été arrêtées.
Vers 22h30 le mardi, une femme en scooter s’est arrêtée juste en face d’une ligne de flics protégés par une barrière, leur disant que son domicile se situait derrière eux et qu’à cause de cette situation elle ne pouvait rentrer chez elle depuis 17h.
Les flics ne l’ont pas autorisée à passer et lui ont proposé de faire un détour pour arriver jusqu’à chez elle. L’habitante du quartier a refusé, rétorquant qu’elle était toujours passée par ici et qu’il n’y avait pas de raison que cela change.
Les flics ont insisté, et la foulé a commencé à gueuler en solidarité avec cette femme. C’est alors que les premiers affrontements se sont déclenchés, des protestataires commençant à passer par dessus les barrières de police. La police a réagi immédiatement, mais cela n’a pas empêché la foule de faire tomber les barrières de police, obligeant les flics à battre en retraite et à se réfugier derrière un second cordon de policiers.
La plupart des protestataires se sont alors assis-es face aux flics pendant le restant de la nuit. D’autres affrontements, verbaux et physiques, ont continué à avoir lieu jusque dans la matinée.
Pendant ce temps-là, de nombreux habitant-e-s du quartier rassemblaient leurs affaires personnelles, de peur d’une expulsion à venir…
Yang (楊), une habitante du quartier, disait: « Je resterai ici avec ma fille et son mari jusqu’au bout, mais après, je ne sais pas où aller ».
À l’entrée de sa maison, Yang a accroché un petit panneau sur lequel elle a écrit « Je suis endettée et sans abri ». Comme de nombreux autres habitant-e-s de la communauté, elle est menacée d’amende et d’expulsion par le Ministère de la Justice pour occupation illégale de terrains appartenant au gouvernement.
Les habitant-e-s de la communauté ont pourtant payé au fil des années la taxe d’habitation, mais on leur dit aujourd’hui que leurs maisons sont illégales… Les lois, ça doit être comme les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas !
[Source: Site du Taipei Times, le 25 avril 2013.]