Le feu s’est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi dans le bâtiment administratif de l’ancienne usine désaffectée Leroy Somer au 91 rue Audibert Lavirotte dans le 8e arrondissement de Lyon. Deux jeunes femmes et un enfant de 12 ans y ont trouvé la mort. Pour l’instant sept personnes sont encore portées disparues.
Leur presse…
Trois personnes, deux femmes et un enfant âgé de 12 ans, selon un bilan provisoire, ont péri dans l’incendie d’une usine désaffectée qui était squattée par environ 200 Roms dans le 8e arrondissement de Lyon.
L’incendie «violent», qui a démarré un peu avant 00h30 dans la nuit de dimanche à lundi, a «totalement embrasé» ce bâtiment situé rue Audibert et Lavirotte dans le 8e arrondissement de Lyon, selon le lieutenant-colonel des pompiers du Rhône Jean-Philippe Gueugneau en charge des opérations de secours.
Lors d’un point presse organisé sur place, il a précisé que «très vite les 2 niveaux supérieurs de ce bâtiment blanc se sont embrasés et l’escalier s’est effondré». Le toit a également brûlé.
A cette heure, on dénombre trois personnes décédées dont un jeune de 12 ans. Une cellule d’aide médico-psychologique a été mise en place.
Des équipes cynophiles fouillent les décombres du bâtiment, qui menace de s’écrouler, pour pour voir s’il n’y a pas d’autres victimes, selon le lieutenant colonel Gueugneau qui a précisé que «les trois corps des victimes sont toujours à l’intérieur».
Selon Gilberte Renard, militante de la LDH, les enfants en bas âge et les femmes enceintes étaient nombreux dans ce bâtiment. Il s’agit d’un petit immeuble de bureaux d’une ancienne usine de fabrication de petits moteurs électroniques qui s’appelle ’Leroy Somer’. «Ils dormaient souvent dans le grenier» a expliqué Mme Renard.
D’expulsions en expulsions…
En septembre dernier, Valls effectuait sa tournée pour illustrer sa politique anti-Rroms et lors de son passage à Lyon, la préfecture s’est empressée d’expulser le squat rue Saint Simon à Vaise. Un collectif ayant ouvert l’usine de Leroy Somer, rue Audibert Lavirotte a tout de suite relogé les 80 personnes. En quelques semaines, plusieurs campements de Rroms ont également été délogés, et le nombre d’habitants de l’usine est vite passé à près de 200 personnes dont une centaine d’enfants.
Un hiver incertain pour les Rroms à Lyon…
La procédure a été très rapide, faite de lettres de délation des voisins et d’avis de mise en péril. Le verdict annoncé en novembre est : expulsion immédiate. L’hiver étant bien entamé, le soutien de plusieurs associations a retardé l’expulsion. Une demande de relogement a été faite, mais comme souvent laissée lettre morte. Pourtant, les flics ne se gênaient pas pour passer régulièrement menacer les habitants d’expulsion imminente. Après la mort d’un homme en janvier dans l’usine, les menaces se multiplient. Alors que non loin de là, les flics s’amusent à détruire des campements.
Valls ou l’art de faire de la politique sur le dos de victimes…
Ce matin, accompagné de Taubira, Valls s’est rendu à l’usine, et a annoncé qu’il allait « poursuivre le démantèlement et l’évacuation des squats ». Alors qu’après un ans de mandat, Valls nous a démontré qu’il était possible d’avoir un gouvernement de gauche aussi raciste et sécuritaire qu’une droite sarkozienne, il perpétue sa politique de chasse aux Rroms sans gêne. Pour l’instant, les familles sont relogées dans un gymnase, mais il est fort peu probable qu’elles soient relogées.
Solidarité avec les victimes, solidarité avec les familles.