Vendredi 26 juillet 2013, la police, accompagnée d’hommes de main payés pour l’occasion, a expulsé plusieurs dizaines de Maasai qui vivaient sur une parcelle d’un terrain fermier de Ng’ati, à Naivasha.
Dans la matinée, les flics armés de la Rapid Deployment Unit [service de police d’intervention d’urgence] ont démoli plusieurs maisons et mis le feu à d’autres, sous le regard impuissant des habitant-e-s.
Bien entendu, la police a agi en toute légalité, sur décision de justice. Celle-ci stipulait que toutes les structures de logement sur ce terrain d’environ 1500 hectares devaient être détruites, après que les habitant-e-s aient été prévenu-e-s. Là-bas comme ailleurs, la propriété privée est un pilier de la société de classe.
Comme cela arrive généralement en France, l’expulsion s’est faite par surprise, et de nombreuses affaires personnelles n’ont pas pu être sauvées. Beaucoup de gens se sont ainsi retrouvés à la rue, sans aucune possibilité immédiate de se reloger.
Deux jours plus tard, dimanche 28 juillet, à Naivasha, une émeute a éclaté lorsque des représentants du gouvernement se sont ramenés lors d’une prière collective organisée en soutien aux personnes expulsées de leurs maisons.
En brandissant des bâtons et en jetant des pierres, les personnes expulsées et leurs soutiens ont attaqué les officiels en présence et leurs équipes de sécurité, les accusant de venir faire les beaux juste après des événements aussi révoltants. Des véhicules gouvernementaux ont eu leurs vitres brisées et les représentants des autorités ont dû fuir face à la colère de la foule.
Le secrétaire du Ministère de l’Intérieur, Ole Lenku, présent sur les lieux lorsque l’émeute a commencé, a déclaré que son Ministère ne tolérerait pas ces actes: « Nous allons nous occuper avec fermeté de ceux qui ne respectent pas la loi, quelle que soit leur position ». C’est partout le même rappel à l’ordre, la même injonction à se soumettre aux lois de l’Etat et du marché de l’immobilier…
[Sources: The Star | Sabahi | Standard Digital.]