Londres: Les drones sont désormais utilisés comme armes anti-squat

Comme il y a quinze-vingt ans avec le début de la prolifération des caméras de vidéo-surveillance, des élans de protestation plus ou moins citoyens (pétitions, déclarations “politiques”, articles de presse, ou actions directes…) sont lancés contre l’arrivée progressive des drones comme moyen civil de surveillance et de contrôle.
Vu la société actuelle, il y a peu de chances que l’on puisse y échapper, à moins d’un bouleversement en profondeur de la société sécuritaire. Pour ça, redynamiser des perspectives révolutionnaires semble nécessaire…


En Grande-Bretagne, des drones débusquent les locataires non-déclarés

Les temps sont durs, c’est la crise, et au Royaume-Uni, tous les moyens sont bons pour remplir les caisses des autorités. Même les grands moyens. À Slough, dans la banlieue londonienne, les techniques militaires d’espionnage les plus sophistiquées sont utilisées.

Ce n’est pas la maison de Ben Laden ou la cachette de Kadhafi qu’a survolé un drone équipé de caméras thermiques ; c’est tout simplement la ville de Slough dans la banlieue ouest de Londres, au nord de la résidence royale de Windsor.

La municipalité recherche non pas un dangereux terroriste mais des traces de vie humaine dans les garages et les remises qui indiqueraient la présence de locataires non déclarés.

Sur le plan de la ville en trois dimensions, le rouge trahit la chaleur humaine au fond des jardins ou le radiateur allumé au milieu des outils de jardinage. La municipalité soupçonne la présence de 6350 lits clandestins où dormiraient des immigrés ou simplement des personnes trop pauvres pour louer une chambre normale. Elle va maintenant enquêter porte-à-porte pour confirmer les délits, distribuer des amendes de 230€ par propriétaire et faire démolir les remises construites illégalement.

La location du drone avec traitement des images a coûté 27’500€, une somme qu’environ 120 amendes rembourseront. Au pays de James Bond, il n’y a plus grand-chose qu’on puisse faire en cachette.

F. Bellonne

[Publié le 1er août 2013 sur le site belge d’info mainstream rtbf.be.]


“Bien que le soleil brillât et que le ciel fût d’un bleu dur, tout semblait décoloré, hormis les affiches collées partout. De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston. Au niveau de la rue, une autre affiche, dont un angle était déchiré, battait par à-coups dans le vent, couvrant et découvrant alternativement un seul mot: ANGSOC. Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée.”
George Orwell, 1984 (publié en 1949…)