Deux récents articles issus de la presse mainstream algérienne relatent deux exemples de révolte concernant la question du logement:
– Boumerdès: Un père de famille s’immole par le feu
Farid M. (Tamurt.info) | 22 novembre 2013
Le marasme dans lequel vivent les Algériens les pousse à commettre l’irréparable. Un père de famille de 32 ans, au nom de K. M., muni d’une bouteille pleine d’essence, s’est introduit ce matin à l’intérieur du siège de la wilaya de Boumerdès. Il s’est immolé par le feu à l’intérieur de cet édifice administratif, et sous les regards ahuris des employés.
Il a été sauvé de justesse d’une mort certaine par les éléments des services de la protection civile qui sont intervenus à temps. La victime qui exerce le métier de coiffeur et père de famille de deux enfants en bas âge, a commis cet acte de désespoir pour dénoncer le refus du chef de la daïra de Boumerdès de lui accorder un logement social, alors qu’il vit avec sa famille depuis plus de dix ans dans un chalet et dans des conditions inacceptables.
Le chef de la daïra aurait même signifié au jeune K. M. qu’il n’aurait jamais un logement à Boumerdès, lors d’un entretien. L’absence du nom de la victime sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux dans cette ville a pour explication que son frère aîné a bénéficié déjà d’un logement.
La victime est entre la vie et la mort. Elle est brûlée au 2e degré au visage et au thorax et a des brûlures du 3e degré au niveau des mains. Le père de famille est pris en charge à l’hôpital de Douéra de la ville d’Alger.
Plus de 5 000 familles sont toujours parquées dans des chalets à Boumerdès depuis le séisme du 21 mai 2003 qui a frappé la région. Une honte !
– Émeutes du logement à Jijel: une vingtaine de policiers blessés
Fodil S. (Elwatan.com) | 28 novembre 2013
Les urgences de l’hôpital Mohamed-Seddik Benyahia, de Jijel, ont reçu dans la nuit de mardi une vingtaine de policiers pour des soins après avoir subi des blessures lors d’échauffourées avec des protestataires.
L’on saura qu’un policier a été gardé en observations, au vu de son état jugé sérieux. Ces incidents sont survenus suite à l’affichage, ce mardi, de la liste des 454 bénéficiaires de logements sociaux; ce qui a généré, en fin d’après-midi, des rassemblements de mécontents ayant vite dévié vers l’émeute en début de soirée. Ce mouvement a principalement touché le quartier Village Moussa à la sortie Est de Jijel.
Le siège de la direction de l’industrie et des mines, se trouvant dans ce quartier, a été vandalisé par des dizaines d’émeutiers qui ont saccagé les bureaux. Une vingtaine d’arrestations ont été enregistrées parmi des jeunes protestataires pour leur présumée implication dans des actes de vandalisme. Il faut dire que le problème du logement est l’une des plaies de la wilaya de Jijel qui a enregistré un retard immense dans ce domaine. Rien que dans la commune de Jijel, 12 000 demandes ont été formulées pour l’obtention de logements sociaux. Avec la lenteur dans la réalisation des différents projets, la sortie de crise n’est certainement pas pour demain.