Pasacaballos (Colombie): Deux jours de révolte suite à l’expulsion d’un terrain squatté

Jeudi 26 juin 2014, dès 6 heures du matin, plus de 300 flics anti-émeute de l’Esmad (Escuadrón Móvil Antidisturbios) ont commencé à procéder à l’expulsion d’un terrain squatté dans le village de Pasacaballos (situé une vingtaine de kilomètres au sud de Carthagène des Indes). Une résistance importante s’est opposée à cette expulsion.

Ce terrain, propriété privée abandonnée depuis des années, était occupé depuis environ un mois par 300 personnes, qui y avaient installé des cabanes pour y vivre.

Des affrontements entre une partie des occupant-e-s, aidé-e-s par des voisin-e-s solidaires, et les flics anti-émeute, ont duré une bonne partie de la journée du jeudi, à base de caillassages versus gaz lacrymogènes et tirs de flashballs.

Les lacrymos touchant à peu près tout le village de Pasacaballos, la colère des habitant-e-s s’est répandue en différents points du village. Cela, d’autant plus que Francisca Díaz Herrera, une femme âgée d’une centaine d’années, est morte chez elle, rue El Puerto, asphyxiée par les gaz lacrymogènes lancés partout par la police.

Un véhicule a été incendié et d’autres ont été esquintés à coups de pierres (principalement des véhicules appartenant aux autorités responsables de l’expulsion).

Le lendemain, vendredi 27 juin, la route principale d’entrée/sortie du village a été bloquée par des barricades dès 7 heures du matin par des squatters et des habitant-e-s solidaires. Une petite manif a défilé dans les rues du village pour protester contre l’expulsion de la veille et contre la répression policière.
Pendant ce temps-là, deux bulldozers détruisaient les cabanes du terrain expulsé, sous protection policière.

Marina Morales, une des personnes expulsées par les autorités, a déclaré à un-e journaliste d’El Universal: “Nous n’avons nulle part où aller, nous avons été expulsé-e-s, sommes au chômage et n’avons que très peu d’argent. Ce terrain a toujours été laissé à l’abandon, c’est pour ça que nous l’avons occupé. Maintenant nous ne savons pas où dormir, nous allons devoir dormir dans la rue. Nous voulons seulement qu’on nous aide à trouver une solution”.

[Sources: El Universal 1, 2 & 3 | El Heraldo | La Opinión | RCN Radio.]