OCCUPATION GALOU: RESTER
Ambiance étrangement calme aujourd’hui à l’occupation Galou, malgré le verdict d’expulsion tombé hier. On joue aux cartes, on prépare le repas, on lave ses vêtements, on passe un coup de balais dans la cour, on discute en buvant le thé… De pus en plus de femmes fréquentent le lieu pendant la journée – elles sont aussi de plus en plus nombreuses dans les « jungles », puisque le lieu d’accueil prévu pour elles et confié par la préfecture à l’association Solid’R est saturé.
L’assemblée générale prévue à 15h commence avec du retard, surtout du fait d’informations diverses et de choses à mettre au point. L’huissier ne passera que la semaine prochaine notifier le jugement, le délais de dix jours pour quitter les lieux ne courra qu’à partir de ce moment-là.
Ce qui s’est exprimé hier est confirmé : Les habitants veulent rester là, et ne partiront pas de leur plein gré à l’issue des dix jours qui leur sont laissés pour quitter les lieux. Des discussions s’esquissent quant à l’expression de leur volonté commune. Le processus est long à se mettre en place, entre des personnes qui ne se connaissent pas toutes ou pas depuis longtemps, qui n’ont pas toutes de langue et de culture communes, et qui se trouvent à mettre en place un processus démocratique commun.
Le week-end devrait permettre ces émergences collectives. En attendant, à la demande des habitants, des appels à venir et à se mobiliser circulent, comme ici.
[Publié le 25 juillet 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalités]
SOUTIEN À L’OCCUPATION GALOU
DU 28 JUILLET AU 6 AOÛT – CALAIS ET PARTOUT AILLEURS
2 juillet : le terrain aménagé pour la distribution des repas, occupé depuis un mois par des exilés, et trois squats, sont évacués. Plus de 600 personnes sont arrêtées, plus de 200 placées en rétention. Relâchées petit-à-petit, ces personnes reviennent à Calais.
12 juillet : à la fin d’une manifestation, les bâtiments désaffectés de l’usine Galloo sont ouverts et occupés par des exilés et des soutiens. Des douches sont construites, des toilettes et des tentes amenées par Médecins du Monde. L’ancienne maison du patron sert aussi au couchage. Une cuisine et des espaces de vie sont aménagés. La solidarité des Calaisiens et des associations fournit le nécessaire de la vie quotidienne et permet de préparer des repas. Des cours de langue, des concerts se mettent en place. Plus d’une centaine de personnes y habitent, mais le lieu sert aussi de ressource pour les autres exilés présents à Calais.
24 juillet : verdict du tribunal d’instance de Calais saisi par le propriétaire, les habitants ont dix jours pour quitter le lieu qui devient ensuite expulsable. Ce délais de 10 jours commence dès que l’huissier sera venu signifier le jugement, ce qui est possible dès lundi.
Les habitants ne veulent pas partir tant qu’aucune solution leur soit proposée. Ils demandent à toutes les personnes prêtes à les soutenir de se mobiliser :
– en venant participer à la vie du lieu et en faire un lieu de créativité et de résistance. Tous les talents sont les bienvenus pour des ateliers ou toute forme d’expression artistique, et avant tout pour être là en solidarité.
– en interpelant là où vous êtes les autorités françaises, préfectures si vous êtes en France, ambassades et consulats à l’étranger (coordonnées sur http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/annuaires-et-adresses-du-maedi/ambassades-et-consulats-francais-a/) pour leur dire que vous soutenez l’occupation et que vous êtes opposé-e à toute expulsion sans solution de relogement.
[Publié le 25 juillet 2014 sur le blog Passeurs d’hospitalités]