Makassar (Indonésie): l’expulsion du quartier squatté de Pandang Raya n’aura pas eu lieu sans résistance…

Le quartier de Pandang Raya, à Makassar, a été complètement détruit.

Vendredi 12 septembre 2014, à 5 heures du matin, les habitant-e-s du quartier, soutenu-e-s par d’autres rebelles, ont commencé à mettre en place une barricade de pneus, de bouts de bois et de pierres, pour résister à une opération d’expulsion de grande envergure… À 6 heures du matin, des premiers flics en civil sont arrivés, se contentant de constater le blocage de la rue. Mais vers 7 heures, ce sont environ 600 flics en uniforme qui ont débarqué dans des véhicules de police. Parmi eux, 365 membres de la fameuse Brimob, véritable unité militaire de la police indonésienne. La bataille a commencé, et rapidement, les molotovs, pierres et autres projectiles traditionnels ont volé en direction des flics (notamment des flèches !).

La résistance a été accueillie par les flics à coups de canons à eau, puis, lors des affrontements, les flics ont été secondés par des hommes de main en civil venus d’on ne sait où, ce qui a provoqué la confusion jusque dans les rangs policiers (les chefs des flics ont même demandé à ces bandes illégales de mecs en armes de rester en retrait, sous le prétexte qu’ils n’avaient pas leurs papiers sur eux…). Vers 8h30, face aux assauts répétés des flics, la résistance a cédé. Neuf personnes ont été arrêtées.

Après des années de lutte et d’organisation côte à côte entre habitant-e-s du quartier, anti-autoritaires, gauchistes et autres, après avoir ouvert des bibliothèques et des lieux de rencontre, le quartier rebelle de Pandang Raya a été complètement démoli par des pelleteuses et d’autres engins de chantier.

Les riches, avec leurs politiciens et leurs chiens de garde en uniforme, voulaient faire de Pandang Raya leur propriété et en faire un lieu de “développement” stratégique pour le business de la ville.

Les habitant-e-s expulsé-e-s de Pandang Raya ont besoin de notre solidarité. Pas d’argent, ni de banderoles. Mais d’attaques frontales contre toute institution politique et contre toute initiative de leur “développement-de-merde”. Mettons le feu à tout ça !

Après Karawang et maintenant Pandang Raya, à qui le tour ? On attend et on voit ? Encore des meetings formels ? Encore des rumeurs inutiles et des divisions idéologiques sans fin ? Un acte de guerre n’est pas une négociation…

[Traduction de l’anglais d’un article publié le 12 septembre 2014 sur 325.]