Tin Hlaing a 88 ans ; elle vit dans le township Lewe de la capitale birmane Naypyidaw. Daw Nyo a 82 ans ; elle vit dans le village de Shansu. Toutes deux ont été condamnées à un mois de prison pour occupation illégale, et forcées de détruire leur propre logement (sections 26 et 27).
Daw Nyo a été condamnée il y a un an, tandis que Tin Hlaing l’a été la semaine dernière. Selon le résultat du procès, elle devrait être incarcérée dans la prison de Yamethin.
Tin Hlaing: « Nous sommes désignées comme des squatteuses. Je vends des prunes et j’ai vécu ici depuis 2009. On m’a donné l’ordre de démolir ma hutte mais je ne peux pas faire ça, je n’ai nulle part où aller. Je leur ai dit que je déménagerais s’ils me donnaient une autre solution de logement et des aides pour les besoins de transport. Je suis malade. Je ne peux pas aller en prison. Je veux rester ici. Je veux mourir.
J’ai envie de demander au président pourquoi le gouvernement s’acharne en justice contre nous. Où est la réduction de la pauvreté dont il parle ? Où devrions-nous vivre ? Nous avons écouté ses discours à la TV et à la radio. Il y a une grande différence entre ses paroles et ses actes. Je voudrais lui dire la vérité. »
Daw Nyo: « Je vis sur mes propres terres mais les autorités ont décidé de me faire un procès en utilisant les lois de la section 26 et m’ont condamnée à de la prison. Si je détruis ma maison, je vais aller où après ? Ça fait 40 ans que je vis ici. »
Mi Mi Than, la juge du tribunal de Naypyidaw qui a condamné Tin Hlaing et Daw Nyo, a aussi condamné en janvier dernier Aung Win, 74 ans, et Nga Chun, 67 ans, a un mois de prison pour occupation illégale (lois de la section 26 également).
Pendant ce temps-là, la région du Yangon s’apprête à vivre une énorme vague d’expulsions de squats. Les autorités ont annoncé que fin mars, « toutes » les maisons squattées de la région seront détruites. Sauf que dans la région, environ 10% des habitant-e-s vivent en squat, c’est-à-dire 600 000 personnes…
[Sources: Eleven Myanmar | Mizzima.]