Saint-Ouen (93): pour l’autogestion au foyer CARA !

Foyer CARA: « Nous ne vivrons plus comme des rats »

Foyer de jeune travailleur historique de la mairie de Saint-Ouen, d’une capacité de 192 logements, le CARA semblait il y a quelques semaines dans une impasse.

Un projet immobilier aujourd’hui abandonné visait à transformer cette tour de 14 étages en hôtel, bien placé entre la future sortie de la ligne 14 et le siège d’Alsthom. La précédente mairie, Front de Gauche, avait commencé à coup d’annonces de fermeture à vider la tour, sans penser au relogement des résident-e-s. Lesquel-le-s sont privé-e-s de tout accompagnement social. La nouvelle municipalité UDI, bien que le maire soit président du conseil d’administration de l’association gérant le foyer, s’est lavé les mains de ce dossier « de merde ».

Le personnel, devant l’incapacité de continuer à se verser des salaires, s’est mis en grève durant 9 semaines pour obtenir son licenciement et le reclassement de l’un d’entre eux. Durant cette période, la situation s’est largement dégradée au CARA.

Le foyer CARA, au lieu d’aider les résident-e-s à s’installer en région parisienne, est devenu un facteur d’exclusion pour les jeunes migrant-e-s et les jeunes des quartiers qui y vivent. “Quand on entre au CARA, on ne peut plus en sortir”, c’est l’impression partagée par de nombreux et nombreuses résident-e-s.

Les pouvoirs publics ont cherché à ôter toute dignité aux résident-e-s du foyer CARA. « Vivre comme des rats », c’est le sort auquel destine la mairie de Saint-Ouen les résident-e-s. Jusqu’à l’incendie fatal qui permette d’expulser la tour qui compte encore plus d’une soixantaine d’habitant-e-s.

Mais cette jeunesse immigrée, cette jeunesse des quartiers, elle n’a pas dit son dernier mot. Laissée à l’abandon, elle crée des solidarités, elle s’organise, elle se reprend en main.

Le personnel a repris le travail et aujourd’hui, résident-e-s comme employé-e-s ont l’intention de gérer eux-mêmes le foyer.

Puisqu’ils et elles ne peuvent pas compter sur l’État, c’est à eux et elles de se prendre en charge, d’organiser la vie au foyer, de payer le salaire du personnel, d’aider les plus précaires, d’assurer la sécurité de tou-te-s au sein du foyer. Les résident-e-s ont déjà obtenu par un rassemblement que l’électricité ne soit pas coupée au foyer.

Autogestion, c’est le mot d’ordre juste à l’heure actuelle, jusqu’au relogement de tous ceux et toutes celles qui s’impliqueront dans cette lutte.

Nous ne pouvons que saluer cette perspective, qui permettra de faire vivre un foyer, lieu de réunion pour de nombreux collectifs et organisations progressistes en région parisienne. Nous-mêmes, résident-e-s au foyer, participerons à cette lutte. Nous appelons au soutien, mais comptons avant tout sur les résident-e-s et les militant-e-s de quartiers populaires pour bâtir l’autogestion au foyer CARA.

Seule la lutte paye !

resistancecara@@@gmail.com
(Foyer Cara, 2 rue Adrien Meslier, Saint-Ouen)